Depuis longtemps, école laïque ou pas, la religion s'est invitée à la table dans les cantines. Tradition catholique oblige, le vendredi est généralement le jour du poisson. Pour ce qui est de la religion musulmane, les restaurants scolaires proposent systématiquement un plat de substitution quand de la viande de porc est au menu. Il en va de l'équilibre alimentaire des jeunes élèves, question centrale au sein de l'Éducation nationale.
La rentrée 2007 a pourtant vu l'apparition à Angoulême d'un nouveau problème: celui de la viande halal. On appelle viande halal la viande d'animaux ayant subi un abattage dans le respect des rites coraniques. Certains musulmans font le choix de ne pas manger d'autre viande. Celle-ci n'est pas servie dans les cantines. Pour les parents pratiquants, la solution est donc de signaler aux enseignants que leurs enfants ne mangent pas de viande.
C'est ce qu'a fait Nejoua, la semaine dernière, le jour de la rentrée. Mère de trois enfants et musulmane pratiquante, elle accompagne sa fille de 6 ans à l'école Jean-Mermoz. Comme tous les ans, elle demande à ce que sa fille ne mange pas de viande. «Le soir, j'ai appris qu'elle avait dû en manger. Ce n'est pas normal. Je ne veux pas imposer ma religion, mais je veux qu'on la respecte.» Elle contacte la mairie pour avoir des explications.
«Jusqu'à présent, cela n'avait pas posé de problème»
Pour Colette Dussaillant, conseillère municipale à l'éducation, aux affaires scolaires et à la petite enfance, la position de la ville d'Angoulême est «claire»: «Nous ne souhaitons pas accepter les enfants qui ne mangent pas le menu. Depuis plusieurs années, nous sommes signataires du plan national de nutrition santé. De ce fait, nous nous engageons à fournir un repas équilibré aux enfants. Jusqu'à présent, cela n'avait pas posé de problème.»
Cette année pourtant, plusieurs familles angoumoisines se plaignent de ne plus pouvoir mettre leurs enfants à la cantine, dans les écoles de Saint-Exupéry, de Cézanne-Renoir, de Marie-Curie et de Jean-Mermoz. La Fédération des conseils des parents d'élève (FCPE) s'empare de la question: «Mettre en place des règlements qui excluent des enfants, ce n'est pas tolérable ! s'insurge Georges Tritz, président de la FCPE d'Angoulême. En aucun cas, pour des raisons de choix alimentaires, on ne doit empêcher les enfants de manger. C'est une situation extrême: on met des parents dans la difficulté.» Il dénonce l'absence de discussion entre la mairie et les parents d'élèves: «cette décision a été prise sans concertation.»
La FCPE refuse de rentrer dans le débat religieux: «On ne situe pas sur ce plan-là. Ce qui nous importe, c'est les problèmes liés à l'emploi du temps des parents. Au nom de la laïcité, on va faire payer des enfants et leurs parents.» Cependant, comme pour le port du voile, la question soulevée est délicate. Doit-on laisser entrer dans l'école des pratiques religieuses, fussent-elles culinaires ? «Je ne suis pas pour une introduction de la viande halal à la cantine, s'empresse de préciser Nejoua. Je ne veux pas imposer la religion dans une école laïque.»
Dans le même temps, elle souhaite que des aménagements soient faits pour les enfants musulmans: «Selon certains plats proposés, comme la tartiflette par exemple, c'est vrai qu'il faudrait des aménagements.» Pour la mairie, toute modification paraît compliquée: «Nous servons 3.500 repas par jour dans la ville, rappelle Colette Dussaillant. Nous ne pouvons pas nous permettre de faire des exceptions, en dehors des raisons médicales.» Avant de rappeler: «Il ne faut pas oublier que la cantine n'est pas un service obligatoire.»
Si les positions des parents d'élèves et de la mairie semblent pour l'instant difficilement conciliables, Colette Dussaillant assure que la municipalité «réfléchit à une solution.» Du côté des parents d'élèves, Nejoua se dit prête à «porter l'affaire devant les tribunaux.»
Après l'abre de noël et le foulard voila la viande, je pense qu'avant de parler d'intégration on ferait bien de dire au gens qui veulent venir en France que nous avons des coutumes et n'avons pas envie de les changer, il me semble que c'est aux arrivant de se mettre aux coutumes du pays d'accueil et non le contraire, si cela ne leurs plait pas je pense que l'avions qui les à amené ici doit bien faire le même trajet dans l'autre sens.