P y r é n é e s - O r i e n t a l e s
Collision avec un train: la fillette, âgée de 12 ans, a succombé à ses blessures
Le bilan de l’accident, survenu jeudi soir à Ortaffa entre un véhicule et un train, s’est tristement alourdi. Une petite fille est décédée dans la nuit à l’hôpital après que son père ait été tué sur le coup.
Les habitants d’Ortaffa mettent en cause le passage à niveau non protégé où s’est déroulé le drame.
Le bilan, après la terrible collision qui est survenue jeudi soir à Ortaffa entre une voiture et un train et dans laquelle un homme a perdu la vie, s’est malheureusement alourdi dans la nuit. La fillette âgée de 12 ans qui avait été grièvement blessée dans cet accident a succombé à ses blessures peu de temps après son transfert au centre hospitalier de Perpignan.
Il était environ 20h15, jeudi, à l’entrée d’Ortaffa en provenance de Brouilla. La petite fille et son père rentraient à leur domicile en voiture quand, au moment où ils franchissaient la voie ferrée sur un passage à niveau non protégé, leur voiture a été percutée de plein fouet par un train de marchandises reliant Le Boulou à Perpignan. Le choc, côté passager, fut d'une violence extrême.
Le véhicule a été projeté à plusieurs mètres du point d’impact et réduit à un amas de tôles.
Le conducteur, Jean-Pierre Sartini, 52 ans, surveillant à la maison d'arrêt de Perpignan et père de famille de quatre enfants, a été tué sur le coup. A ses côtés, sa plus jeune fille, âgée de 12 ans, était, elle, grièvement touchée et avait été évacuée par les sapeurs-pompiers vers le centre hospitalier dans un état jugé critique.
Immédiatement, une enquête était ouverte par les services de gendarmerie pour déterminer les causes et les circonstances exactes de ce drame tandis qu’un mouvement de colère pointait déjà parmi les voisins et amis de la famille des victimes, mettant en cause le passage à niveau, l’absence de barrières et de feux de signalisation.
"C’est scandaleux. Il s’est arrêté au stop pour voir si un train arrivait. Il s’est avancé puis il a été obligé de s’arrêter juste après la voie pour voir si des voitures arrivaient sur la route. C’est là, que l’arrière de son véhicule était encore sur la voie et qu’il a été percuté par le train. Cela fait des années que l’on dit que c’est dangereux et qu’il faut le fermer ce passage à niveau, répète une fois encore Stéphane, un ami de la famille qui réside en face des lieux du drame. "Les enfants traversent aussi. Nous, on fera le tour, on est disciplinés. De toute façon, s’il ne le suppriment pas, on arrêtera les trains."
"Le problème, c’est qu’à l'époque, Ortaffa était un village de 600 habitants. Ce passage n’était utilisé que pour l'activité agricole, reprend une voisine. Petit à petit, le secteur s’est urbanisé. Et la circulation a augmenté. Sans que l’aménagement ne suive cette évolution. Il y a même une dame qui habite au lotissement qui me disait qu’elle pensait que c’était une voie désaffectée et que, jusque-là, elle passait sans s’arrêter. Vous imaginez?"
Le maire ferme
le passage à niveau
Dès hier matin, le maire, Raymond Pla, a pris un arrêté municipal afin de boucher le passage à niveau et a envoyé des camions dans l’après-midi afin de déverser de la terre et bloquer l’accès. "Oui, je bloque le passage de manière temporaire. En attendant de rencontrer les responsables de la SNCF et du réseau ferré de France pour voir si on peut supprimer le passage à niveau. Quoi qu’il en soit c’est trop tard… Pour moi, c’est une doublepeine. La première parce qu’une famille d'Ortaffa a été décimée. La deuxième parce qu’il y a un manque de concertation avec le réseau ferré de France et la SNCF. Ce drame est épouvantable pour le village. Tout le monde connaissait bien cette famille. La petite allait à l’école ici, avec nos enfants. Je ne veux pas revivre quelque chose d’aussi épouvantable."