Les trois "Amis" pour la VIE
de la langue française...
Ils sont plus que trois amis,
Unis devant le big-bang sur
Le grand escalier de l'Infini...
La première, ouverte pour donner,
Le deuxième, plat comme un mur,
Atlas le coeur univers portant,
La troisième, à la longévité,
La complémentarité, la complicité
S'occupe, donnant et recevant,
Fière comme pour deux du bébé
La première prémices forge, soucis
De la Victoire de la création,
Le deuxième insuffle l'Infini,
Brise infinitésimale, incommensurable,
La troisième pour ses Enfants passion
L'emporte... L'originalité ineffable,
S'y glissant multitudes de créations
La première ouVerte pour receVoir,
Le deuxième repoussant lImites
De l'horizons et fait le lIen
Avec la troisième qui porte Espoir
Aux Etoiles venant en la suite,
Parfois en filante, saluer quotidien,
Comme un hommage à l'originelle sève,
Des âmes qui ont pris à ce rêve
Eveillé corps, fleuris de la graine
Qui n'a à aucun moment brisé chaîne.
Mais les trois ne sont pas seuls,
Et ont besoin des autres pour joie.
En d'autres lieux aussi se cueillent
L'essence, le sens de ces trois,
En d'autres cieux, d'autres bouches,
Où d'autres "amis" en font la souche.
À nous francophones, à l'élan
Prononcés d'encre-sang qui le lit,
Ils sont é-toiles tout simplement,
"Humblement", unis pour la VIE...
© Pascal Lamachère
Il a neigé dans l'aube rose,
Si doucement neigé
Que le chaton noir croit rêver.
C'est à peine s'il ose
Marcher.
Il a neigé dans l'aube rose,
Si doucement neigé,
Que les choses
Semblent avoir changé.
Et le chaton noir n'ose
S'aventurer dans le verger,
Se sentant soudain étranger
À cette blancheur où se posent,
Comme pour le narguer,
Des moineaux effrontés
EGAREMENT
Le néon s'est éteint. Un corridor glacial...
De mes pas tâtonnants, je cherche le sentier.
Où sont le haut, le bas, dans ce néant spatial ?
N'y a-t-il pas quelqu'un qui me prenne en pitié ?
Sans connaître la peur, j'ai visité la terre
Dans les plus noirs recoins de sa rotondité.
Sur tous les océans, comme au plus haut des airs,
Je me suis élancé sans émotivité.
Fantôme
Un loup hurle à la mort
Sous la lune blafarde.
Des ruines en décor
Pour mon âme clocharde.
Troupeau de vils manants,
Fossoyeurs de mémoire,
Vous foulez en riant
Le sol de ce manoir.
Votre regard stupide
Caresse avec mépris
Les reliques livides
De ma gloire flétrie.
Dis-moi un mot, fais-moi un geste.
Dis-moi un mot, fais-moi un geste
Tu vois j'ai fait le premier pas
Bien sûr je n'ai pas dit « je t'aime »
Mais pourtant je chante pour toi
Parce qu' il y a dans ton sourire
Un monde que je ne connais pas
Et comme c'est trop peu de le dire
Je voudrais le vivre avec toi.
J'aimerais t'écrire des poèmes
Sur des mots que j'inventerais
Des mots plus forts que des « je t'aime »
Des mots que toi tu comprendrais
Puis me perdre dans ton regard
Me laisser aller au bonheur
Oublier s'il est tôt ou tard
Perdre toute notion de l'heure.
Dis-moi un mot, fais-moi un geste
C'est peu et beaucoup à la fois
Et si c'est tout ce qu'il nous reste
J'aurai quelques regrets, je crois
Et je garderai dans mes rêves
Le plus beau souvenir de toi
Où tu me dis du bout des lèvres
Tous ces mots que l'on dit tout bas.
Moi j'ai besoin d'aimer pour vivre
J'ai tant besoin de ton amour
Et pas seulement pour survivre
Mais pour exister au grand jour
Moi j'ai besoin de la tendresse
Que tu as jusqu'au bout des doigts
Pour échapper à ma détresse
Et reprendre confiance en moi
Dis-moi un mot, fais-moi un geste
Même si cela ne se fait pas
Dans cette vie qu'est-ce qu'il nous reste
De beau si l'on ne s'aime pas
Dans cette vie qu'est-ce qu'il nous reste
De beau si l'on ne s'aime pas
Pierre Coutreau -
Théodore Agrippa d' AUBIGNÉ (1552-1630)
Complainte à sa dame
Ne lisez pas ces vers, si mieux vous n'aimez lire
Les escrits de mon coeur, les feux de mon martyre :
Non, ne les lisez pas, mais regardez aux Cieux,
voyez comme ils ont joint leurs larmes à mes larmes,
Oyez comme les vents pour moy levent les armes,
A ce sacré papier ne refusez vos yeux.
Boute-feux dont l'ardeur incessamment me tuë,
Plus n'est ma triste voix digne if estre entenduë :
Amours, venez crier de vos piteuses voix
Ô amours esperdus, causes de ma folie,
Ô enfans insensés, prodigues de ma vie,
Tordez vos petits bras, mordez vos petits doigts.
Vous accusez mon feu, vous en estes l'amorce,
Vous m'accusez d'effort, et je n'ay point de force,
Vous vous plaignez de moy, et de vous je me plains,
Vous accusez la main, et le coeur luy commande,
L'amour plus grand au coeur, et vous encor plus grande,
Commandez à l'amour, et au coeur et aux mains.
Mon peché fut la cause , et non pas l'entreprendre;
Vaincu, j'ay voulu vaincre, et pris j'ay voulu prendre.
Telle fut la fureur de Scevole Romain :
Il mit la main au feu qui faillit à l'ouvrage,
Brave en son desespoir, et plus brave en sa rage,
Brusloit bien plus son coeur qu'il ne brusloit sa main.
Mon coeur a trop voulu, ô superbe entreprise,
Ma bouche d'un baiser à la vostre s'est prise,
Ma main a bien osé toucher à vostre sein,
Qu'eust -il après laissé ce grand coeur d 'entreprendre,
Ma bouche vouloit l'ame à vostre bouche rendre,
Ma main sechoit mon coeur au lieu de vostre sein.