Alors que le week-end politique est marqué par la primaire de la gauche et les éventuels ralliements futurs de cadres RN à Éric Zemmour, un nouveau sondage vient confirmer le « trou d'air » d'Emmanuel Macron en janvier. Il s'agit de l'enquête Rolling IFOP-Fiducial pour Paris Match, LCI et Sud Radio, publiée vendredi.
Pour le directeur général de l'IFOP Frédéric Dabi et le politologue Jean-Philippe Dubrulle, qui commentent les résultats, « Emmanuel Macron atteint son score plancher […] avec 24 % des intentions de vote au premier tour, le Président sortant enregistre un reflux de deux points depuis le 10 janvier (26 % à ce moment-là), après un tassement marqué à 24,5 % durant tout le reste de la semaine. » Les deux analystes mettent en rapport cette baisse avec « plusieurs signaux inquiétants » : « la poursuite de la mobilisation des enseignants, le recul de la confiance des Français dans la gestion de la crise sanitaire et surtout l’incursion de la thématique du pouvoir d’achat dans le débat politique depuis les hausses annoncées du coût de l’énergie ». Ce qu'un autre politologue voyait comme ses grands atouts et dont nous soulignions, la semaine dernière, la caractère réversible et potentiellement dévastateur pour lui.
De plus, comme le remarquait aussi Marc Baudriller, le président de la République sortant voit son socle s'éroder : « Comparé au 10 janvier, Emmanuel Macron recule sensiblement dans ses segments force : -8 points chez les 65 ans et plus, -9 chez les cadres et professions intellectuelles supérieures, -7 chez les plus diplômés et -6 chez les catégories aisées. »
Enfin, un nouvel indice vient confirmer les doutes de l'opinion sur Emmanuel Macron : « Plus alarmant encore, le “pronostic de victoire” du Président sortant a chuté : donné gagnant par 35 % des électeurs il y a deux semaines, ils ne sont plus que 27 % à parier sur son sacre le 24 avril prochain. » Cette spirale descendante va certainement contraindre le maître des horloges à bousculer son calendrier et à avancer son kairos de candidature, avec tous les risques que cela comportera pour lui, désormais plus facilement ciblé par ses adversaires et soumis à la reddition de comptes.
bvoltaire.fr
C'est d'autant plus intéressant que la campagne n'est pas vraiment lancé sur le fond, sur les affaires, le pouvoir d'achat, le prix de l'énergie, les orientations nationales, etc.
La droite dure ce chiffonne, la gauche est aux abonnés absents et il faut se méfier de Pécresse qui part toujours battue, mais qui gagne à la fin.
Bref, lorsque ça va vraiment commencer à cogner, ça risque d'être beaucoup moins confortable pour le Président actuel.