Une vignette autoroutière en 2013

Le ministre Antoine annonce un accord entre les trois Régions
NAMUR Depuis 2004, la vignette routière et autoroutière s’apparente au monstre du loch Ness de la fiscalité wallonne. Annoncée par Michel Daerden (PS) puis par son successeur André Antoine (CDH), ils n’étaient plus beaucoup à y croire.
L’annonce d’André Antoine, mercredi au Parlement wallon, a donc surpris. Et manifestement c’était le but, puisque, à la suite d’une question parlementaire pas si anodine que ça du député CDH Michel Lebrun, Antoine lui a répondu que l’accord était intervenu. Joli coup de communication du ministre qui présentera le point au gouvernement ce jeudi. Un accord au sein de la majorité semble déjà acquis.
Concrètement, cet accord permettra une grande réforme de la fiscalité routière en Wallonie. Aucun péage autoroutier comme ceux que l’on trouve en France n’est à l’ordre du jour. C’est une vignette électronique qui est envisagée. Les modalités pratiques n’ont pas encore été définies. On sait seulement que la mesure devrait entrer en vigueur en 2013 et que cela serait peut-être un radar qui flashe des plaques, un portique comme dans le tunnel de Cointe... mais cela ne sera pas un système de péage à la française .
Cette vignette électronique ne concerne que les véhicules légers, à savoir la voiture de Monsieur et Madame Tout-le-Monde .
Bien évidemment, “dans un souci d’équité, ce droit d’usage forfaitaire à la durée devra également être applicable aux véhicules étrangers circulant sur le réseau routier belge afin que les utilisateurs des infrastructures routières participent à leur coût” , explique-t-on au cabinet Antoine.
L’autre volet de cette réforme vise les poids lourds qui ont une part de responsabilité importante dans la dégradation du réseau. “Il s’agit de l’introduction pour les poids lourds d’un système de péage en fonction du nombre de kilomètres réellement parcourus, en lieu et place du système Eurovignette auquel adhère la Belgique et qui consiste en un droit d’usage forfaitaire appliqué aux poids lourds pour l’utilisation des infrastructures routières principales.”
Enfin, le troisième volet de la réforme vise un nouveau calcul pour la taxe de circulation et celle de mise en circulation, basé sur des critères environnementaux et non plus sur la puissance fiscale des véhicules.


Trois avantages selon le ministre

Pour le ministre wallon du Budget André Antoine, l'accord en train de se conclure entre les trois Régions sur le péage autoroutier présente trois avantages principaux: la fiscalité automobile va être revue à l'aulne de la protection de l'environnement, les étrangers contribueront au financement de l'infrastructure comme les Belges le font à l'étranger et les moyens permettant de rénover cette infrastructure seront augmentés.

Interrogé jeudi matin par La Première de la RTBF-radio, le ministre a précisé que la clé de répartition des revenus du péage (52% pour la Flandre, 38% pour la Wallonie et 10% pour Bruxelles) valait essentiellement pour les véhicules étrangers. Pour les véhicules belges, on tiendra compte de la domiciliation. On a aussi tenu compte de la fréquentation des autoroutes, des itinéraires utilisés, de la proximité des villes, etc... mais le modèle doit encore être affiné, a ajouté M. Antoine.

Il s'est défendu d'avoir court-circuité le gouvernement flamand en annonçant l'accord mercredi au parlement wallon: "pourquoi cacher au parlement que l'on était en train de conclure un accord? ", a-t-il demandé.