Défouloir

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Le Défouloir
Lieu de discussions où l'on peut tout dire ........ ou presque

Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

    Coronavirus : Comment les transporteurs ont vécu le début de la crise ?

    Jean-pierre
    Jean-pierre
    Se défoule à fond


    Masculin Nombre de messages : 173471
    Age : 64
    Localisation : 50.491371N 5.856528E
    Loisirs : Internet
    Date d'inscription : 05/03/2005

    Coronavirus : Comment les transporteurs ont vécu le début de la crise ? Empty Coronavirus : Comment les transporteurs ont vécu le début de la crise ?

    Message par Jean-pierre Sam 21 Mar - 21:53

    Alors que la crise sanitaire se superpose à la crise économique, les transporteurs témoignent* de l’impact du coronavirus sur leur métier au quotidien entre désorganisation des plans de transport, ralentissement des activités et inquiétude quant à l’avenir.
    Quelle vraie galère ! », souffle Julien Depaeuw. « Les discours varient d’un client à l’autre. Il y a ceux qui n’acceptent pas nos chauffeurs s’ils ne sont pas équipés de masques, ceux qui nous demandent si on leur a pris la température, jusqu’à ceux qui réclament une attestation assurant qu’ils ne se sont pas rendus dans un des pays touchés par le virus. C’est le grand n’importe quoi », explique le patron des Transports Depaeuw (59). « Nous restons dépourvus face à des clients qui sont eux-mêmes démunis quant aux mesures à prendre pour contrer le virus », résume-t-il. En ce début du mois de mars, la situation se complique pour ce transporteur. Il n’est pas le seul. Dans le Nord, la machine se grippe. « Les bateaux en provenance de Chine ne peuvent plus débarquer », précise de son côté Philippe Depoorter. Le directeur de la société TCN (Transports Combinés Navettes), basée au port de Lille (59), est frappé de plein fouet dans son activité de transports de conteneurs à l’import comme à l’export qui pèse 80% de son activité globale. « En temps normal, nous sortons entre 60 et 70 containers par jour alors qu’aujourd’hui, le chiffre tombe à 60 containers par semaine. Tandis qu’à l’export, nous avions l’habitude de charger 10 containers par jour, à présent nous ne chargeons plus rien. » Pour cette entreprise qui emploie plus d’une cinquantaine de conducteurs, l’inquiétude est vive. « Chez nous, l’impact économique du Covid-19 a débuté dès la fin janvier, souligne Philippe Depoorter. Nous n’avons pas encore calculé les conséquences financières mais nous allons nous y pencher car les pertes sont énormes… » Bref, « à 62 ans, je n’ai jamais connu de crise aussi forte tout au long de ma carrière professionnelle ! », se désole aujourd’hui Philippe Depoorter.

    Confronté au droit de retrait
    Stéphane Kuentz ne dit pas autre chose : « En 25 ans de métier, c’est la première fois que je me retrouve confronté à une crise comme celle-ci. » Le co-dirigeant de la société Channel Fret International (84), en charge des transports avec l’Europe du Sud, se dit impacté. Il est confronté au droit de retrait de la part de l’un de ses chauffeurs. « Ce conducteur, qui a refusé de se rendre en Italie, nous l’avons envoyé faire du national à la place, et en même temps, nous subissons des annulations de livraisons prévues à Codogno en Lombardie. Du coup, les marchandises ne partent pas… », précise Stéphane Kuentz, dont les flux avec l’Italie représentent 30% du chiffre d’affaires de l’entreprise de transport. « Nous n’avons pas encore pu mesurer l’impact financier d’une telle crise car nous n’avons pas encore assez de recul », juge ce responsable. « Malheureusement, au-delà des relations avec l’Italie, cela va nous coûter beaucoup plus à l’échelle mondiale, car nous allons subir la véritable répercussion dans quelques semaines », estime-t-il en se justifiant ainsi : « Les usines chinoises ne produisent pratiquement plus rien depuis quatre semaines, donc si le transit time entre la France et la Chine commence à se faire ressentir et l’impact réel sur le TRM va arriver d’ici deux semaines. »

    « Un surcroît de consommation imprévu »
    Un brutal coup d’arrêt de l’économie d’ici une quinzaine de jours, c’est également ce que redoute Lionel Daziano. Depuis le Var, le dirigeant des Transports Daziano (83) réalise 10% de ses transports avec l’Italie, essentiellement dans l’alimentaire. Et il témoigne de la tendance aux approvisionnements massifs de la part des consommateurs dans sa région. « Aujourd’hui, la grande distribution peine à remplir ses rayons, remarque-t-il. Nous sommes en première ligne et, lorsque la psychose s’installe dans les villes, les supermarchés sont dévalisés en pâtes et en riz. Les enseignes doivent faire face à une situation qu’elles n’ont pas pu anticiper et réclament des camions à cor et à cri… » Lionel Daziano observe donc un double phénomène : « Un ralentissement causé par cette peur généralisée et en parallèle, sur des produits de première nécessité, nous devons nous adapter à un surcroît de consommation imprévu. » « Ces deux événements ont tendance à s’équilibrer en termes de volumes à transporter pour le moment », tempère Lionel Daziano. « Mais si cette pandémie perdure, cela mettra notre économie à l’arrêt total. » « Et si demain, il venait à y avoir un cas de coronavirus dans l’entrepôt d’un géant français de la grande distribution, que se passerait-il ? » L’entrepôt serait probablement mis en quarantaine ? « C’est mon inquiétude principale et je ne suis pas le seul à la partager », redoute Lionel Daziano.

    Comment s’adaptent les transporteurs avec leurs chauffeurs ?
    « Sur le terrain, les clients sont plus rigoureux et demandent des mesures draconiennes de la part de nos chauffeurs », tempête Lionel Daziano qui a su anticiper, constituer à temps un stock de gel hydro-alcoolique et de masques pour être en mesure de distribuer un ‘kit Covid-19’ à tous ses conducteurs. Reste à s’adapter au quotidien : « Les approvisionnements dans les grandes surfaces deviennent compliqués à la réception car, dès que les salariés voient un camion arrivant d’Italie, ils prennent peur, précise le transporteur. Donc, on n’envoie pas les mêmes chauffeurs et on décroche les semis… » Du côté de Lille, on jongle avec les heures des chauffeurs. « Nous prenons des mesures en réduisant les heures des conducteurs et en essayant de leur faire prendre un maximum de congés, raconte le directeur de TCN. Nous essayons de gérer au mieux en attendant de trouver une solution pour charger. » « Si cela continue comme ça, nous risquons de passer par une période de chômage partiel, évoque-t-il, sachant que nous ne pouvons pas les licencier car si tout rentre dans l’ordre, nous risquons de nous retrouver en pénurie de chauffeurs », prévient Philippe Depoorter.

    L’absence totale de prévisions
    Le Covid-19 crée un gros malaise. « La situation est d’autant plus grave que nous ne pouvons plus travailler en fonction des retours de planning, il n’y a plus aucune prévision », regrette Philippe Depoorter, tributaire des chargeurs auprès desquels il tente d’aller chercher directement des informations. Des infos, Lionel Daziano en cherche également… « En tant qu’employeur, on nous demande de préserver la santé de nos salariés mais on n’en a pas les moyens. Où se procurer du gel hydro-alcoolique ? En pharmacie, on ne trouve pas masques. Comment fait-on ? » En tant que membre du comité de direction d’Evolutrans, Lionel Daziano souhaite obtenir des réponses à ses questions. « Nous allons devoir nous tourner vers les pouvoirs publics pour obtenir ces informations. De quoi nous permettre d’avoir une vision parce que pour l’instant nous ne savons absolument pas ce qui va se passer par la suite. » « Comme de nombreux chefs d’entreprise, nous sommes actuellement dans le flou et ça, c’est extrêmement dangereux. » conclut-il. Une interrogation que reprend le directeur de TCN à son compte : « En tant que PME, est-ce que l’on va pouvoir tenir encore quelques mois ? », lâche Philippe Depoorter. Et ce n’est que le début.

    transportinfo.fr

    J'avoue qu'en 41 ans de route, je n'ai jamais vu un soul pareil dans le transport et que ça ne rassure pas quand même parce que contraient à ce que dit le gouvernement, il va y avoir de la casse dans pas mal d'entreprise qui ont beaucoup d'actifs en cours.

    Et encore nous ne sommes pas au plus fort de la crise, si plusieurs gouvernement décide de durcir les lois sur le confinement et de n'autoriser que les produits de première nécessité, ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui, ça va faire encore plus de dégâts.

    Je ne veux pas faire l'oiseau de mauvaise augure mais il y aura un avant et un après pandémie du coronavirus, il va falloir jouer serrer, je viens de recevoir un courriel d'un chef d'entreprise qui lui aussi se fait du soucis et connaissant la personne ce n'est pas quelqu'un a stresser pour rien.

      La date/heure actuelle est Ven 10 Mai - 4:41