par Loupolo Mar 16 Avr - 14:41
Extrait de l'Antipresse nr 435 : Slobodan Despot concernant Assange
Dans le projecteur pointé par WikiLeaks, le bloc américaniste-occidental apparaît comme un empire de la corruption et du mensonge systémiques régnant par le conditionnement psychique des masses.
Selon toute probabilité, Julian Assange finira sa vie en prison, victime d’une exécution extrajudiciaire sous surveillance légale. Le traitement qu’on lui inflige est celui d’un hérétique mettant en péril le fondement du système, qui est son idéologie.
Mais si Socrate, Giordano Bruno, Jan Hus ou Jeanne d’Arc ont tous eu droit à un jugement formel avant d’être empoisonnés ou brûlés publiquement, il est douteux que le pouvoir américain se sente encore suffisamment de force morale et de légitimité pour affronter à découvert ce fauteur de sédition.
Celui qui a levé le voile sur les manieurs d’ombres doit lui-même être avalé par l’ombre.
De toute façon, le procès d'Assange interviendrait trop tard. Depuis quinze ans, la «pilule rouge» s’est diffusée à l’échelle des millions et le système a perdu toute crédibilité. Il ne se maintient plus que par la contrainte (police et censure) et la manipulation.
Qu’il s’agisse de l’attentat de Moscou, du pont de Baltimore, des rhétoriques absurdes d’aggravation du conflit en Ukraine, chaque «narratif» du pouvoir est a priori mis en doute, disséqué, interrogé par des journalistes professionnels ou des enquêteurs citoyens que l’exemple d’Assange inspire et à qui, pour le moment, des plateformes comme Twitter/X sous Elon Musk offrent des canaux d’expression.
Le message général est: nous ne vous croyons plus! L’accusation de «complotisme», jetée à tort et à travers et usée jusqu’à la corde, ne compromet plus que ceux qui la lancent.
Les révélations de WikiLeaks ont véritablement une valeur apocalyptique: leur vérité nue et sans appel a déréglé la machine à illusions. Les élites gouvernantes ne trouvent à leur opposer que l’appel à la censure à l’intérieur et l’escalade guerrière à l’extérieur. L’incompétence et la crapule mènent la danse de Saint-Guy.
Nous vivons une époque passionnante. Nous le devons en partie à Julian Assange.
Grâce à son travail, et peut-être plus encore à la persécution dont il est l’objet, de plus en plus de gens comprennent que la lutte interne au monde occidental est une lutte pour le contrôle des esprits. On ne comprendra pas la marche du monde post-démocratique où nous vivons par l’étude de ses institutions et de ses décrets, mais par la traque et l’analyse de ses opérations psychologiques.