ENTRETIEN. La ministre Catherine Vautrin : « La santé ne peut pas être entièrement gratuite »
Politique, hôpital, médecins étrangers, franchise sur les médicaments, réforme du marché du travail, emploi des seniors… La nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, a accordé à Ouest-France son premier grand entretien à la presse écrite. « La santé ne peut pas être entièrement gratuite », dit-elle notamment.
Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.
STÉPHANE GEUFROI / OUEST-FRANCE
Ouest-France Propos recueillis par Gaëlle FLEITOUR, Patrice MOYON et Stéphane VERNAY.
Modifié le 20/01/2024 à 22h50
« La santé sera le fil rouge de mon ministère », déclare la nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités dans un grand entretien à Ouest-France. Le premier à la presse écrite depuis qu’elle a été nommée. Hôpital, grand âge, médecins étrangers, franchise sur les médicaments, réforme du marché du travail, emploi des seniors : Catherine Vautrin fait le point sur sa feuille de route. L’élue de la Marne en profite aussi pour parler politique, vision des territoires et s’explique sur l’ancienne bannière pro-champagne de son compte X.
On avait parlé de vous comme Première ministre en 2022. Pourquoi ça ne s’est pas fait à ce moment-là ?
C’était hier. Il n’y a plus aucun intérêt à en parler aujourd’hui. Parlons de l’avenir.
Vous n’êtes plus adhérente des Républicains depuis 2019. Comment vous situez-vous sur l’échiquier politique ?
Je suis sans parti politique fixe (rires). J’ai commencé chez les jeunes RPR, ma fibre est celle du gaullisme social. J’ai été élue conseillère municipale très jeune, mais j’ai aussi travaillé en entreprise pendant quinze ans. Puis, j’ai fait le choix de démissionner pour aller plus loin dans un mandat politique, parce que j’avais envie de vivre cette aventure.
« Je ne renonce à rien »
Vous avez été élue députée de la Marne en 2002…
Oui. Sans investiture. Elle avait été donnée à un homme, mais j’ai considéré que je devais y aller quand même et j’ai gagné de la plus belle des manières : élue le dimanche, j’ai accouché deux jours plus tard, le 18 juin. Je suis mère et femme politique. C’est un élément de ma personnalité : je ne renonce à rien.
Puis vous avez une expérience de la scène politique nationale, en ayant été ministre trois fois.
De 2004 à 2007, oui. La première fois comme secrétaire d’État dans le grand pôle du ministère de la Cohésion des territoires qu’avait Jean-Louis Borloo. Je vous laisse imaginer mon émotion quand, vingt ans après, je me suis installée dans le bureau qu’il occupait à l’époque.
Et, avant d’être rappelée au gouvernement, vous présidiez la Communauté urbaine de Reims ?
J’ai été élue à Reims en 2014, en deuxième position sur la liste d’Arnaud Robinet, le maire. J’ai créé la Communauté urbaine du Grand Reims, qui rassemble 143 communes, dont 111 de moins de 1 000 habitants. Une petite France de 70 km sur 40, avec Reims au centre, une ville de 180 000 habitants qui compte 40 % de logements...