"L’état de sidération provoqué par un pouvoir autoritaire et liberticide est une cause certaine du phénomène que je nomme soumission intellectuelle.
Cet état de sidération provoque un état de soumission intellectuelle chez certains et amplifie le degré de soumission intellectuelle chez d’autres qui sont déjà formatés
pour avaler le récit de l’autorité, quel qu’il soit.
Force m’est de constater que l’homme du XXIe siècle, soumis intellectuellement, est plongé dans un univers médiatique depuis son enfance. Je nomme cet univers hors-sol le «médiavers». Partant de là, rien d’étonnant à ce que notre homme contemporain porte un masque toute la journée en plein air, boive son café assis ou s’injecte un produit expérimental dans le sang pour lutter contre un virus si les médias lui disent que ce sont là des attitudes raisonnables, scientifiques, citoyennes en temps de crise. Pire, s’ils lui expliquent que ne pas le faire est criminel.
Il est incroyable de voir à quel point les gens ne sont même pas en mesure de réaliser l’exercice qui consiste à douter une fois de leurs croyances et opinions. D’en rechercher les éventuelles failles à la manière de Descartes: en doutant méthodiquement.
Tels des oisillons effrayés dans leur nid, les gens attendent le bec grand ouvert que l’autorité leur dépose une nourriture toute prête au fond du gosier.
Biberonnés au discours de l’autorité, ils répètent et propagent à leur insu le récit, le dogme, la propagande, la leçon d’histoire ou le discours médiatique du moment. Et le jour où l’autorité leur expliquera que ce récit était imparfait, voire totalement faux, ils répéteront le nouveau récit en soutenant que l’ancien était faux et en taxant d’esprits délirants ceux qui doutent méthodiquement et sagement du nouveau.
Dans leur ensemble, les gens ne veulent pas savoir, mais croire"