La suite, on s'y perd du coup Hihihi
Alors que ce joli n'avion Dakota se retrouve avec une paire de bretelles qui gène l'ajustage des gouvernes de sa queue on s’inquiète de plus en plus ...Mais...
Mais soudain, alors que nous amorçons le dernier virage avant l'atterrissage ou le crash, nous entendons des cris en provenance de l'arrière : "- Il est parti !". En effet, l'avion redevient contrôlable, le virage a provoqué le glissement des suspentes et la libération de la gouverne.
Aussitôt, il a été possible de remettre les moteurs à leur pleine puissance pour quitter le fond de cette vallée qui avait failli nous être fatale.
Nous avions un journaliste américain à bord, il a dû faire un joli article dans son journal en souvenir des émotions subies.
Hors de l'avion, il a envoyé un baiser symbolique à la charnière de la gouverne qui avait résisté à la traction exercée sur elle.
LE «CAP» ET LA « MONTRE », ÇA NE REUSSIT PAS TOUJOURS
Je jour là, nous étions partis pour effectuer un dropping dans une vallée bien repérable sur la carte, mais invisible du haut du ciel en raison d'une couche de nuages uniforme la masquant totalement.
Nous volons en ciel clair, à une altitude voisine des sommets cachés, par conséquent, le plafond doit être bas dans les vallées. Alors, percer dans ces conditions me parait suicidaire, mais pas pour le nouveau pilote avec qui je n'ai jamais volé jusqu'ici. - "Nous sommes au-dessus," dit-il.
-Peut-être, mais rien n'est moins sur!
Sur cet échange de paroles, il réduit un peu la puissance des moteurs avant d'engager l'aile droite dans la couche puis de la ressortir. Il fait de même avec l'aile gauche et la ressort aussi. A ce moment, je le vois en pleine indécision, L'avion flotte…
- Je ne lui laisse pas le temps de réagir, ,je rétablis la pleine puissance. Il ne s'y oppose pas et nous rentrons à Hanoï sans avoir droppé, ni échangé une parole ...
Mais j'ai fait les frais des conversations à l'arrivée: Jean a remis les gaz !
C'était sa façon de se dédouaner de l'échec de la mission.
Mais il y a une suite.
Six mois après cet incident, ce pilote s'est marié et dans une réunion, il s'est confié en reconnaissant:
"-Oui, j'ai été inconscient et téméraire.
Maintenant, je suis plus réaliste et beaucoup moins téméraire."
Pour moi, ce qui comptait, c'est qu'il puisse s'exprimer sain et sauf aujourd'hui.
En Avion, on a pas deux fois sa chance. Contre une montagne on ne gagne jamais. Inutile donc de tenter une témérité en aveugle!!!
TRAITRISE D'UNE COUCHE UNIFORME
LA LEÇON DE PILOTAGE
TRAÎTRISE DANS LES NUAGES.
Ou quand un présomptueux décide de s'engager sous une couche de nuages uniforme...
Je suis très ennuyé me dit le chef-pilote de la Compagnie au moment où je me dirige vers l'appareil que je dois prendre.
- Oui, pourquoi ? - Eh bien voila, nous venons d'engager un nouveau pilote et je le fais voler avec vous, car il n'est pas très à l'aise en vol sans visibilité dans les nuages. Il a besoin d'une certaine accoutumance.
Je tenais à vous prévenir!
-Je vous remercie, mais ce n'est pas très normal !
Cela s'ajoutait encore aux impondérables que l'on ne manquerait pas de rencontrer.
Cependant, sachant piloter à présent, cela ne me préoccupait pas outre mesure.
A l'évidence, ce pilote m'était confié pour que je l'affranchisse d'une certaine appréhension.
Cela ne s'est pas produit dans les jours qui ont suivi, car en cette période de l'année, le temps n'était pas trop mauvais sur le Tonkin, mais cela s'est réalisé dans les semaines suivantes lors d'un vol entre Seno et Hué.
Ces deux lieux sont situés de part et d'autre de la Chaîne annamitique.
Le départ de Séno s'est effectué l'après-midi par beau temps en présence de gros cumulus en formation.
A l'approche du sommet de la chaîne, les cumulus s'élevaient plus vite que nous en bourgeonnant fortement et ils nous ont enveloppés avant le franchissement de la crête que nous venions juste d'apercevoir sensiblement à notre hauteur avant qu'elle ne soit masquée.
- Eh bien voila dit le pilote, il n'y a plus qu'a faire demi-tour, nous ne passerons pas!
Mais si lui expliquais-je, le sommet est devant, mais un peu plus haut que nous, car nous l'avons aperçu sous un angle de montée. Il convient donc de continuer la montée sur place en décrivant un cercle de 360°, ce qui nous fera progresser en altitude, avant de reprendre le cap pour Hué.
Ce qui fut fait, nous avons eu la confirmation du passage de la crête par la sensation d'un remous caractéristique.
- Ah oui, j'ai compris dit le pilote !
Le reste du vol fut sans histoire, en ciel clair de l'autre coté de la chaîne.
Mission accomplie, cependant il fallait "oser", mais à bon escient.
PANNE DE MOTEUR
La mission d'aujourd'hui consiste en un convoyage de passagers militaires pour Langson.
Les conditions atmosphériques ne sont pas très bonnes, du fait de la présence de « crachin » persistant sur le delta avec des répercussions sur la moyenne-région de Langson. Le voyage s'est effectué en bonne partie dans le "coton", aux instruments, en respectant l'altitude de sécurité avec précaution car ces avions ne possèdent pas de radar.
Arrivés à la position "verticale" du terrain, c'est-à-dire au dessus, le contrôle au sol nous signale un plafond très bas, avec une visibilité réduite.
Après avoir décrit un mouvement circulaire à la recherche d'un "trou" dans les nuages nous permettant d'entrevoir le sol et de tenter l'approche et l'atterrissage dans des conditions difficiles, certes, mais pouvant être acceptables, force est de constater l'impossibilité d'aborder le terrain de Langson.
Dans cette circonstance, la décision est prise de regagner Hanoï. Les moteurs sont donc réactivés pour quitter ce lieu inhospitalier et prendre la route de retour.
C'est peu après que le moteur gauche se signale à notre attention par une élévation de la température de son circuit d'huile, suivie d'une baisse de la pression de ce circuit. Dans un premier temps, il importe de ménager ce moteur en le réduisant, ce qui parait stabiliser les paramètres impliqués.
Il faut cependant se rendre à l'évidence, dès le seuil critique signalé par les instruments de contrôle, il est quasi obligatoire d'arrêter ce moteur. L'hélice est donc mise "en drapeau"
C'est-à-dire que ses pales sont tournées pour offrir une résistance minimale au vent.
En parallèle, le moteur droit est sollicité pour assurer seul la propulsion de l'avion. Il est mis en régime continu accéléré autorisé. La situation devient sérieuse car l'avion est en charge.
S'il s'agissait de fret, l'allègement pourrait être envisagé en procédant à un largage, mais avec des passagers, la situation est plus délicate. Ils n’ont pas de parachute…
Hanoï est à trois quarts d'heure de vol.
On ne peut tout de même pas leur demander de sauter en vol...Surtout sans parachute.
Nous sommes encore en zone montagneuse pour un tiers du trajet, mais du fait de notre altitude, nous devrions survoler ce secteur sans ennui.
Cependant, à l'évidence, nous perdons de l'altitude au fur et à mesure de notre progression vers la capitale du Tonkin.
Les minutes semblent très longues, l'attente de l'arrivée est assez angoissante.
Enfin, nous survolons le delta qui s'est dégagé entre temps. Nous ne devrions plus être très loin du terrain à présent, mais nous ne pouvons pas l'apercevoir car nous sommes trop bas. Le pilote demande continuellement des« QDM» (cap magnétique à suivre pour rejoindre le terrain).
Peu après, nous voyons les arbres défiler à notre hauteur. "Mets toute la gomme!" Dit le pilote, sinon tu ne la mettras plus jamais !
Dans ce cas, les ultimes chevaux s'arrachent du moteur par la demande de puissance au-delà des limites permises. En un terrible rugissement de bête blessée à mort...
Mais c'est ENCORE à suivre.
Alors que ce joli n'avion Dakota se retrouve avec une paire de bretelles qui gène l'ajustage des gouvernes de sa queue on s’inquiète de plus en plus ...Mais...
Mais soudain, alors que nous amorçons le dernier virage avant l'atterrissage ou le crash, nous entendons des cris en provenance de l'arrière : "- Il est parti !". En effet, l'avion redevient contrôlable, le virage a provoqué le glissement des suspentes et la libération de la gouverne.
Aussitôt, il a été possible de remettre les moteurs à leur pleine puissance pour quitter le fond de cette vallée qui avait failli nous être fatale.
Nous avions un journaliste américain à bord, il a dû faire un joli article dans son journal en souvenir des émotions subies.
Hors de l'avion, il a envoyé un baiser symbolique à la charnière de la gouverne qui avait résisté à la traction exercée sur elle.
LE «CAP» ET LA « MONTRE », ÇA NE REUSSIT PAS TOUJOURS
Je jour là, nous étions partis pour effectuer un dropping dans une vallée bien repérable sur la carte, mais invisible du haut du ciel en raison d'une couche de nuages uniforme la masquant totalement.
Nous volons en ciel clair, à une altitude voisine des sommets cachés, par conséquent, le plafond doit être bas dans les vallées. Alors, percer dans ces conditions me parait suicidaire, mais pas pour le nouveau pilote avec qui je n'ai jamais volé jusqu'ici. - "Nous sommes au-dessus," dit-il.
-Peut-être, mais rien n'est moins sur!
Sur cet échange de paroles, il réduit un peu la puissance des moteurs avant d'engager l'aile droite dans la couche puis de la ressortir. Il fait de même avec l'aile gauche et la ressort aussi. A ce moment, je le vois en pleine indécision, L'avion flotte…
- Je ne lui laisse pas le temps de réagir, ,je rétablis la pleine puissance. Il ne s'y oppose pas et nous rentrons à Hanoï sans avoir droppé, ni échangé une parole ...
Mais j'ai fait les frais des conversations à l'arrivée: Jean a remis les gaz !
C'était sa façon de se dédouaner de l'échec de la mission.
Mais il y a une suite.
Six mois après cet incident, ce pilote s'est marié et dans une réunion, il s'est confié en reconnaissant:
"-Oui, j'ai été inconscient et téméraire.
Maintenant, je suis plus réaliste et beaucoup moins téméraire."
Pour moi, ce qui comptait, c'est qu'il puisse s'exprimer sain et sauf aujourd'hui.
En Avion, on a pas deux fois sa chance. Contre une montagne on ne gagne jamais. Inutile donc de tenter une témérité en aveugle!!!
TRAITRISE D'UNE COUCHE UNIFORME
LA LEÇON DE PILOTAGE
TRAÎTRISE DANS LES NUAGES.
Ou quand un présomptueux décide de s'engager sous une couche de nuages uniforme...
Je suis très ennuyé me dit le chef-pilote de la Compagnie au moment où je me dirige vers l'appareil que je dois prendre.
- Oui, pourquoi ? - Eh bien voila, nous venons d'engager un nouveau pilote et je le fais voler avec vous, car il n'est pas très à l'aise en vol sans visibilité dans les nuages. Il a besoin d'une certaine accoutumance.
Je tenais à vous prévenir!
-Je vous remercie, mais ce n'est pas très normal !
Cela s'ajoutait encore aux impondérables que l'on ne manquerait pas de rencontrer.
Cependant, sachant piloter à présent, cela ne me préoccupait pas outre mesure.
A l'évidence, ce pilote m'était confié pour que je l'affranchisse d'une certaine appréhension.
Cela ne s'est pas produit dans les jours qui ont suivi, car en cette période de l'année, le temps n'était pas trop mauvais sur le Tonkin, mais cela s'est réalisé dans les semaines suivantes lors d'un vol entre Seno et Hué.
Ces deux lieux sont situés de part et d'autre de la Chaîne annamitique.
Le départ de Séno s'est effectué l'après-midi par beau temps en présence de gros cumulus en formation.
A l'approche du sommet de la chaîne, les cumulus s'élevaient plus vite que nous en bourgeonnant fortement et ils nous ont enveloppés avant le franchissement de la crête que nous venions juste d'apercevoir sensiblement à notre hauteur avant qu'elle ne soit masquée.
- Eh bien voila dit le pilote, il n'y a plus qu'a faire demi-tour, nous ne passerons pas!
Mais si lui expliquais-je, le sommet est devant, mais un peu plus haut que nous, car nous l'avons aperçu sous un angle de montée. Il convient donc de continuer la montée sur place en décrivant un cercle de 360°, ce qui nous fera progresser en altitude, avant de reprendre le cap pour Hué.
Ce qui fut fait, nous avons eu la confirmation du passage de la crête par la sensation d'un remous caractéristique.
- Ah oui, j'ai compris dit le pilote !
Le reste du vol fut sans histoire, en ciel clair de l'autre coté de la chaîne.
Mission accomplie, cependant il fallait "oser", mais à bon escient.
PANNE DE MOTEUR
La mission d'aujourd'hui consiste en un convoyage de passagers militaires pour Langson.
Les conditions atmosphériques ne sont pas très bonnes, du fait de la présence de « crachin » persistant sur le delta avec des répercussions sur la moyenne-région de Langson. Le voyage s'est effectué en bonne partie dans le "coton", aux instruments, en respectant l'altitude de sécurité avec précaution car ces avions ne possèdent pas de radar.
Arrivés à la position "verticale" du terrain, c'est-à-dire au dessus, le contrôle au sol nous signale un plafond très bas, avec une visibilité réduite.
Après avoir décrit un mouvement circulaire à la recherche d'un "trou" dans les nuages nous permettant d'entrevoir le sol et de tenter l'approche et l'atterrissage dans des conditions difficiles, certes, mais pouvant être acceptables, force est de constater l'impossibilité d'aborder le terrain de Langson.
Dans cette circonstance, la décision est prise de regagner Hanoï. Les moteurs sont donc réactivés pour quitter ce lieu inhospitalier et prendre la route de retour.
C'est peu après que le moteur gauche se signale à notre attention par une élévation de la température de son circuit d'huile, suivie d'une baisse de la pression de ce circuit. Dans un premier temps, il importe de ménager ce moteur en le réduisant, ce qui parait stabiliser les paramètres impliqués.
Il faut cependant se rendre à l'évidence, dès le seuil critique signalé par les instruments de contrôle, il est quasi obligatoire d'arrêter ce moteur. L'hélice est donc mise "en drapeau"
C'est-à-dire que ses pales sont tournées pour offrir une résistance minimale au vent.
En parallèle, le moteur droit est sollicité pour assurer seul la propulsion de l'avion. Il est mis en régime continu accéléré autorisé. La situation devient sérieuse car l'avion est en charge.
S'il s'agissait de fret, l'allègement pourrait être envisagé en procédant à un largage, mais avec des passagers, la situation est plus délicate. Ils n’ont pas de parachute…
Hanoï est à trois quarts d'heure de vol.
On ne peut tout de même pas leur demander de sauter en vol...Surtout sans parachute.
Nous sommes encore en zone montagneuse pour un tiers du trajet, mais du fait de notre altitude, nous devrions survoler ce secteur sans ennui.
Cependant, à l'évidence, nous perdons de l'altitude au fur et à mesure de notre progression vers la capitale du Tonkin.
Les minutes semblent très longues, l'attente de l'arrivée est assez angoissante.
Enfin, nous survolons le delta qui s'est dégagé entre temps. Nous ne devrions plus être très loin du terrain à présent, mais nous ne pouvons pas l'apercevoir car nous sommes trop bas. Le pilote demande continuellement des« QDM» (cap magnétique à suivre pour rejoindre le terrain).
Peu après, nous voyons les arbres défiler à notre hauteur. "Mets toute la gomme!" Dit le pilote, sinon tu ne la mettras plus jamais !
Dans ce cas, les ultimes chevaux s'arrachent du moteur par la demande de puissance au-delà des limites permises. En un terrible rugissement de bête blessée à mort...
Mais c'est ENCORE à suivre.