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Le Défouloir
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EUKINI
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    Le Defouloir de la Litterature

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    Message par EUKINI Sam 4 Déc 2021 - 23:45

    Ce répertoire est ouvert à Tous mais uniquement pour y mettre vos textes ou vos avis sur les textes des contributeurs

    Je commence...

    GRAND PÈRE

    Grand père nous inquiète un peu. Hier il ramena dans sa remorque tout un fatras de tubes de plaques diverses puis aussi des tas de bouteilles de différentes formes et couleurs.

    Le droguiste du coin dit qu’il n’a jamais eu un aussi bon client!

    Grand père nous inquiète un peu, ce matin il a prit son petit déjeuner debout, dans la cuisine, Toby, son chien, le regardait en silence, attendant son morceau de sucre trempé dans le café mais rien, Grand père avala ses mouillettes flottant dans son café au lait sans un mot, le regard absent, sitôt avalé il enfila sa chemise, siffla Toby et traversa la cour, il entra dans la grange et referma la porte

    Grand père nous inquiète un peu.
    Voici 1 mois qu’il reste à travailler dans sa grange et ce soir, tout excité, il vient de nous convoquer à vivre sa première expérience. Il est allé dans le pré avec des tuyaux de conduit de cheminée, il nous demanda de rester à distance raisonnable et installa ces tuyaux maintenus par du fil de fer.
    Nous regardions cela avec curiosité et amusement, mais lorsqu’il introduisit Rosalie, la poule naine de la basse-cour en haut de l’assemblage, cela nous contraria un peu.
    Il nous dit de reculer encore puis … Craqua une allumette!
    Il courut derrière sa remorque et  du bas des 5 tubes,  des flammes intenses les élevèrent à la verticale dans un sifflement strident.
    Bientôt, seul un petit point à peine perceptible subsistait dans l’azur, puis il disparut.

    C’est Toby qui hurla à la mort lorsque l’un des 5 tubes retomba juste dans son écuelle devant la porte de la cuisine, un autre tomba dans le potager, brisant la verrière où les tomates de Grand père attendaient pour mûrir.

    Quelle ne fut pas notre surprise d’apercevoir un parachute soutenant l’extrémité du tube où était enfermée Rosalie.
    Le pauvre volatile fut libéré lors de l’atterrissage, quand le sommet de la fusée ainsi construite se disloqua en deux parties.

    Grand père semblait tout content! Il parlait avec agitation il nous expliqua ceci et cela, mais nous ne comprenions à peu près rien.

    Grand père nous inquiète un peu, la grange n’est plus qu’un tas de cendres, les pompiers du village viennent juste de repartir.
    Il a quelques brûlures et les sourcils roussis. Maman est un peu contrariée, le costume qu’elle venait de lui offrir, un pur Lin et Tergal hors de prix est en lambeaux et irrécupérable.
    Grand père expliqua qu’il avait compris et que la solution n’était pas là. Que la poudre et son invention, c’était le moyen âge et qu’en fait il fallait vivre avec son temps.

    Il fit venir le Charpentier, déblaya tout avec l’apprenti et se plongea dans ses livres pendant que le Charpentier réparait la toiture.

    Grand père nous inquiète un peu. Il parle tout seul à présent, traite sa calculette de jouet de gamin fainéant et vient de se commander une super calculatrice avec tout un jeu de cartes mémoires contenant des programmes dont Maman dit que ce doit être du javanais.
    Il l’a reçue la semaine dernière et depuis, explique au Charpentier comment calculer les angles les plus favorables à la résistance de la toiture.

    Lui, il dit qu’il n’a jamais vu un client aussi casse-pied. Pour 2 degrés, il a dû refaire le vantail nord et il nous a dit que vraiment, Grand père exagère un peu.

    Grand père nous inquiète un peu. Depuis que sa grange est réparée, les peintures pas encore tout à fait sèches qu’il s’y enferme pour y faire je ne sais quoi. Papa dit que c’est pathologique et qu’on devrait prévenir le docteur.
    Là, il vient de démonter la tondeuse, depuis une semaine on l’entends râler que mathématiquement c’est impossible et que sa supercalculette se trompe! Papa dit qu’il est dérangé qu’il ferait mieux de passer son temps à jouer au rapido et à blaguer avec les retraités du bourg de son âge.

    Grand père nous inquiète un peu, il a fait tourner la tondeuse toute l’après midi dans la grange, il est revenu 3 fois dans l’après midi pour s’assurer qu’elle fonctionnait bien encore.
    Papa dit que si la tondeuse tourne sans couper d’herbe, c’est du gaspillage. Grand père s’est mis en colère, le traitant de pithécanthrope primaire. Papa n’a rien répondu.
    Grand père lui a juste ajouté: "Tu vas voir avec ta bagnole si c’est du gaspillage!"

    Papa est très inquiet…. 8 jours que Grand Père bricole, va et vient autour de la voiture de Papa garée dans la grande pièce de la grange. Grand père est tout excité, il nous dit que sa découverte sera l’une des plus grandes de l’humanité. Papa lui demande de surtout ne pas casser le moteur de sa belle voiture qu’il n’a pas fini de payer. Grand père haussa les épaules, le traitant de primaire à petite vie rétrécie.
    On s’est tous regardés sans comprendre.

    Quand Grand-père rendit les clés et la voiture de Papa, il lui dit simplement avec un sourire moqueur:
    "Tu n’auras plus à gaspiller et si cela te plaît je te transformerai aussi le tracteur."

    Sans un mot, il ouvrit la trappe du réservoir, pris la lance d’arrosage traînant toujours dans la cour et le remplit avec. Papa le traitait de fou-cinglé et Grand-père démarra la voiture puis lui dit: "On va à la ville fiston, j’ai commandé des choses dont j’ai besoin, on va voir si elle marche bien ta voiture." Maman a voulu aller avec eux histoire de calmer Papa. Ils sont partis à la ville dans un nuage de vapeur blanche qui se dissipa bien vite dans l’azur.

    Grand père nous inquiète un peu, hier, après une journée de calculs savants, il a dit à Papa qu’il allait essayer de faire une bombe A
    Oh! Juste pour vérifier ses calculs, car ce qui l’intéresse c’est tester une micro bombe à neutrons!
    Papa semble terrorisé. Décidément, Grand-père nous inquiète un peu.
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    Message par oscar Jeu 16 Déc 2021 - 8:32

    « C’est votre dernier mot ? »

    Un jour, dans un cimetière sur une tombe, il y avait une originale
    curieuse citation :
    « Ho !...Passant hypocrite ne pleurer pas sur ma tombe,
    je suis heureux, je dors ! »  

    Je suis ressorti hilare du cimetière.

    Depuis, j’accorde une attention particulière à la petite phrase
    récurrente de nos contemporains…

    Elles s’en disent plus long, dans leur sincérité, que des longs
    discours pompeusement idéologiques.

    Chacun d’entre nous à des mots phares, qui transpirent
    notre personnalité.

    Prenons le cas de ma famille, sur cinq générations.

    Mon grand père décédé poilus de 14/18,  disait souvent :
    «  A la bonne heure ! »
    Oui, à la bonne heure, d'avoir échappé vivant à l’enfer du chemin des Dames sous le commandement du général Nivelle.
    Ensuite, c’est du bonheur tous les jours.

    Mon père : « je n’ai pas le temps ! »
    Toute sa vie, il a couru comme cinglé, à la façon d’un Louis De Funès.
    Travaillant à la SNCF…Les départs des trains ne pouvaient pas attendre.

    Moi-même oscar : « Le monde est une vaste mascarade ! »
    Observateur lucide d’une société qui nous berce sans cesse dans d’illusion.

    Mon fils aîné cadre en cuisine :
    « Allons jusqu’au bout de la connerie ! »
    Observateur comme son père et bon joueur d’échecs.

    Quant à nos 3 petites filles enfants de 13,14, 17 ans, leurs
    premières déclarations :
    « Encore !...j’en veux Encore ! »

    Pour le petit Louis 19 mois tout souriant
    « Chat , Papoum ! »

    " L’être humain du troisième millénaire  aura-t-il encore  le temps de réfléchir à l’aide de plus de deux mots, entre deux consommations de dépendance."

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    Message par Féerire Jeu 16 Déc 2021 - 9:27

    j'ai repris beaucoup de petites phrases que disait ma grand-mère   dont celle ci

    "comme disait mon ami charcutier  il y a les gens bons et il y a les andouilles " lol!
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    Message par oscar Jeu 16 Déc 2021 - 9:54

    Féerire a écrit:j'ai repris beaucoup de petites phrases que disait ma grand-mère   dont celle ci

    "comme disait mon ami charcutier  il y a les gens bons et il y a les andouilles " lol!
    Féerie Comme disait mon coiffeur:
    "Quant on a un poil dans la main, c'est barbe pour trouver du travail !"
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    Message par Jean-pierre Jeu 16 Déc 2021 - 20:37

    Madame Mère disait souvent : " Si ça ne gagne pas, ça débarrasse" Quelques personnes en ont fait les frais. Smile

    Vivre vite et bien, mourir en bonne santé serait plutôt ma phrase à moi.

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    Message par Féerire Jeu 16 Déc 2021 - 20:41

    Jean pierre a écrit:Madame Mère disait souvent : " Si ça ne gagne pas, ça débarrasse" Quelques personnes en ont fait les frais. 
    la mienne disait ,dans les grandes occasions 
    les maçons n'ont pas bouché la porte ,les c*** peuvent sortir c'est droit devant   Le Defouloir de la Litterature Roool



    les deux m'ont appris la répartie    lol!
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    Message par EUKINI Jeu 23 Déc 2021 - 15:48

    Dictée du certif
    Monsieur Lamère a épousé Mademoiselle Lepère.
    De ce mariage, est né un fils aux yeux pers.
    Monsieur est le père, Madame est la mère.
    Les deux font la paire.
    Le père, quoique père, est resté Lamère, mais la mère, avant d'être Lamère était Lepère.
    Le père est donc le père sans être Lepère, puisqu'il est Lamère et la mère est Lamère, bien que née Lepère. Aucun des deux n'est maire.
    N'étant ni le maire ni la mère, le père ne commet donc pas d'impair en signant Lamère.
    Le fils aux yeux pers de Lepère deviendra maire. Il sera le maire Lamère, aux yeux pers, fils de Monsieur Lamère, son père, et de Mademoiselle Lepère, sa mère.
    La mère du maire meurt et Lamère, père du maire, la perd.
    Aux obsèques, le père de la mère du maire, le grand-père Lepère, vient du bord de mer et marche de pair avec le maire Lamère, son petit-fils.
    Les amis du maire, venus pour la mère, cherchent les Lamère, ne trouvent que le maire et Lepère, père de la mère du maire, venu de la mer, et chacun s'y perd !

    Vous êtes toujours là ?
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    Message par Féerire Jeu 23 Déc 2021 - 15:52

    Mr. Green
     je me demande combien de fautes  il y a eu dans cette superbe dictée 


    EUKINI a écrit:Vous êtes toujours là ?
    Pour l'instant je suis
    la langue française est pleine de surprises 
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    Message par oscar Ven 24 Déc 2021 - 6:53

    =Fereire
    la langue française est pleine de surprises 
    Appel d’air !

    En ce moment dans l’actualité, il est souvent question
    « D’appel d’air. »
    Curieuse formulation !
    D’où vient cet appel air ?

    De « l’air comprime » qui pousse des clandestins dans les « courants d’air » de nos frontières.

    Dès que j’entends le vent soufflé dehors, aussitôt je ferme mes fenêtres et mes portes.
    Je ne voudrais pas être emporté à l’insu de ma volonté par « un appel d’air venteux ».

    Tient on sonne à ma porte !
    Je regarde dans le judas, c’est un type qui a « un sale air ».
    Pas question de lui ouvrir.
    Il « ne manque pas d’air » en insistant en frappant sur ma porte.

    Je finis par lui ouvrir et « d’un air méfiant » je lui demande ce qu’il veut.

    C’est un représentant d’aspirateur qui veut me vendre un nouveau modèle
    « sans trou d’air ».
    Cela ne m’intéresse pas !
    Avec son « air espiègle » il me gonfle d’argumentation.

    Je n’en veux pas trop bruyant, quand le moteur « brasse de l’air ».
    Je lui conseille de dégager rapidement, sinon je vais le foutre « en l’air »
    avec son aspirateur.

    Une fois sur le cul parterre il aura « l’air fin » devant mes voisins.
    « C’est dans l’air du temps ! », il faut se méfier « des appels d’air »
    et même des vendeurs d’aspirateurs.
    Stoppons l’air !
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    Message par EUKINI Mer 26 Oct 2022 - 14:46

    Coucou,  me revoilou dans ce forum sur mon défouloir de la littérature...
    Helas peu de textes personnels ajoutés donc je m'en vais vous mettre  un petit récit de mon imagination.
    Il fait 10 pages 21x29,7 cm C'est un récit aventureux de science Fiction que j'ai écrit il y a presque 20 ans.
    On s'en rapproche d'ailleurs

    Je ne met pas tout pour ne pas vous fatiguer.Juste 2 pages par deux pages que vous pourrez imprimer si cela vous plait

    Fantaisie sidérale.

    Aux confins de l’infini

    2573… Le compteur vert pâle scintillait faiblement au milieu de dizaine de voyants fixes ou clignotants et parfois aussi éteints.
    Un ronronnement parsemé de cliquetis emplissait la pièce, ce bruit était sourd et comme perçu au travers de la ouate car la pressurisation était quasi nulle, Tibor III l’avait quasi supprimée ou presque, celle-ci étant devenue inutile. Deux hublots ronds et très épais laissaient transparaître de faibles lueurs blafardes qui zébraient parfois les parois de ce qui avait sans doute été un poste de pilotage.

    Les trois sièges ergonomiques étaient couverts de poussière étrange parsemée de débris de peinture écaillée, mêlés de poudre jaune quasi impalpable, ci et là, des lambeaux de plastique pendaient sur les bords des sièges. Le temps et la chaleur avaient fait leur œuvre. La température dans la cabine était d’environ 45°C. Un soleil dardait ses rayons rouge sombre teintés de violet, tandis que le vaisseau filait en silence, s’écartant avec une lenteur extrême de ce soleil dévorant l’Acier.

    Seule la vibration des membrures et des parois permettaient de sentir que le vaisseau vivait encore, qu’il fonctionnait, qu’il avançait.
    Les multiples caméras sensorielles placées à l’extérieur renvoyaient les images de la machine, elle semblait gigantesque et pourtant très délabrée.

    Sur le côté gauche à l’avant, un amas de tôles froissées indiquait qu’une collision probable avec un corps étranger avait eu lieu sans doute, mais quand? De l’autre côté, ce qui avait du être le jumeau de l’étrave ayant fière allure était intact.
    Au milieu, arrimée dans son alvéole, la navette de communication attendait son heure.

    La plupart des antennes et des radars étaient dans un tel état qu’ils étaient sans doute inutilisables, cependant la machine filait, imperturbable vers l’infini.

    La machine était gérée par le supercalculateur Tibor III. ce Tibor était la troisième génération des calculateurs spatiaux intersidéraux, son cœur était à base de semiconducteurs biologiques à progression indépendante, il permettait de raccorder un nombre incalculable de cellules au silicium dopé au germanium et refroidit par effet Pelletier. Il était multitâche évidemment, mais aussi il pouvait s’auto-programmer afin de s’adapter facilement à toute situation connue ou inconnue au cours de la réalisation de sa tâche.

    V 28 filait, la machine était partie de sa base d’assemblage Lunaire de Terre 1 en fin 2037 un peu avant…

    Elle s’approcha de la couveuse, la matrice semblait se contracter par moments de façon cyclique et régulière. Tandis que Florence s’approchait, X2318 avait déjà branché l’aspirateur, Florence appuya des deux côtés de la matrice puis de sa voix douce et calme, dit  C’est prêt x2318 nous pouvons commencer. Les bras articulés de X2318 écartèrent la matrice qui dans un spasme puissant éjecta le fœtus tandis que Florence l’attrapait par les pieds.

    X2318 aspirait le liquide amniotique tandis que Florence de son autre main aidé d’une éponge déposée par X2318 nettoyait l’enfant. Elle regarda X2318 couper le cordon ombilical le reliant à la matrice tandis que les surpresseurs remplissaient la pièce à la pression terrestre d’un mélange d’oxygène et d’hydrogène parfaitement dosé. Tibor III s'il avait pu, aurait râlé un peu car il n'aimait pas trop l'oxygène qui lui filait de la corrosion dans ses connecteurs. Mais, obéissant, il appliquait le programme à la lettre.

    Florence donna une petite tape de sa main gauche sur les petites fesses dodues de l’enfant. Un bruit de bois sec cassé ponctua la légère fessée puis le vagissement devint pleurs criards. Florence redressa l’enfant et transmis à Tibor III, Tout va bien, éveil à 23H temps relatif, poids relatif  base  Terra 1: 3,2 kg .
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    Message par EUKINI Mer 26 Oct 2022 - 14:53

    Enfant type mâle métis Caucasien - Indou. Suivit une série de chiffres et de codes dont Tibor III attendait la somme totale avant de confirmer la réception.

    Ainsi naquit en l’an 2490 le premier Terrien vivant à bord de V 28 depuis plus de 285 ans. Florence consulta un très vieux calendrier catholique situé dans l’une des mémoires de l’ordinateur de service situé dans la salle et appréciant la date relative, décida de l’appeler LUC.

    Le temps passa… Luc s’éveilla lorsque les panneaux irradiants s’activèrent. Le chant des oiseaux diffusant la vie à ses oreilles. Une douce musique parfois accompagnait son réveil.

    Florence était là, juste à côté de son lit, allongée elle aussi et attendant son réveil. 18 années avaient passés, seule la couleur de sa tenue avait changé. Tibor III respectait le programme à la lettre et Florence à présent ressemblait plus à un sergent en jupon chargé du recrutement qu’à une nourrice tendre et affectueuse.

    Luc passa en salle de musculation. Il lui fallait réaliser bien des efforts et des exercices, surveillé par une batterie de caméras avant que les 2500 Watts (près de 4 chevaux) ne soient dépensés par son corps. Il peinait surtout dans la course de côte, lorsque le tapis s’élevait et qu’il fallait grimper alors que deux rambardes s’abaissaient progressivement Luc fléchissait son corps et transpirant mais tenace il cramponnait ces rambardes et tirait sur ses bras tout en s’aidant en prenant appui sur ses jambes.

    15 minutes plus tard le tapis redescendait mais les programmes étaient variés et chaque matin, il avait sa surprise. Ensuite le générateur gravitationnel artificiel s’arrêtait presque, ne laissant qu’une gravité très relative qui lui permettait d’évoluer sans trop de risque de décollage intempestif du sol lorsqu’il ne chaussait pas ses plasti-magnet. Un genre de baskets à la semelle de caoutchouc aimanté lui permettant d’évoluer dans tous les sens à bord du navire.

    (C’est chouette ça, pour les galipettes!)

    C’est Florence qui ensuite arrivait avec sa tenue de travail et la serviette éponge pour sa douche.
    C’était une cabine close où les jets se perdaient sur les parois pour ensuite être récupérées et traités. Il était toujours impatient d’aller prendre une douche, elles étaient bien trop brèves, enfin, à son goût. Lorsqu’il entendait les aspirateurs se mettre en route, il savait qu’il ne restait que quelques minutes de ce bonheur absolu de détente.

    Parfois il entamait un air de cette musique étrange d’une langue qu’on lui avait dit morte depuis près de 200 ans. Il aimait beaucoup cet air d’opéra. Quel nom étrange OPÉRA se disait-il tout en chantonnant les noces de Figaro.

    Luc sorti du sas dès qu’il s’ouvrit pour se refermer tout aussitôt. Un X2222 d’entretien prit sa place pour assécher et nettoyer immédiatement l’endroit, car les gouttelettes d’eau en apesanteur étaient particulièrement dangereuses pour l’environnement de Tibor III qui avait donné des ordres stricts.

    Les X2222 étaient des petits robots marrants, toujours prêts à rendre service. Luc en avait un vieux qui lui avait servi de souffre douleur lorsque son ours en peluche ne l’intéressait plus . Il l’avait appelé Divby.  Les X2222 bien que très passifs, étaient capables de réaliser bien des tâches, ceci avec pertinence et grand sens du calcul intégré.

    Luc enrageait de ne pouvoir encore les battre aux échecs!
    Luc avait beaucoup aimé jouer avec des petites voitures, il trouvait étonnant ces choses qui glissaient sur ces roues, alors qu’on pouvait glisser sans rien.

    Au début il trouvait les hommes bien compliqués, leur préférant et de loin les machines. Mais lorsqu’elles le battaient régulièrement aux échecs, il changea un peu d’avis. Elle l’énervaient souvent. Luc se dirigea vers la petite cuisine pour y prendre son déjeuner… C’était des céréales et un fruit. Tibor III en avait décidé ainsi.

    à suivre…
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    Message par Féerire Mer 26 Oct 2022 - 17:40

    merci EUKINI
     deux pages   suffisent pour bien lire  
    l'histoire démarre bien et est très agréable à lire lorsque tu l'as écrite ,tu avais du anticiper, ça  se rapproche de notre époque actuelle     Smile


    Dernière édition par Féerire le Mer 26 Oct 2022 - 21:03, édité 1 fois
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    Message par EUKINI Mer 26 Oct 2022 - 18:47

    Je le pense aussi , d'ailleurs j'en parle à la fin de ce petit récit au sujet de la littérature de SF
    demain... Si j'y pense..La suite de deux pages de plus.
    Merci
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    Message par Jean-pierre Jeu 27 Oct 2022 - 1:05

    Euh là, il va falloir attendre que je sois planté chez un client pour pouvoir tout lire.
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    Message par EUKINI Jeu 27 Oct 2022 - 13:30

    Voici le second chapitre, il en reste trois.

    Tibor III avait réactivé depuis à présent 15 ans, les serres artificielles destinées à la vie biologique et il y faisait récolter fruit agrumes et légumes nécessaires à l’entretien de Luc. Une équipe de X2222 s’occupaient de ces tâches étranges de grattage de ce compost appelé terreau , ils activaient les brumisateurs lorsque les générateurs gravitionnels étaient mis en service afin de simuler un moment une gravité permettant aux plantes de fixer l’humidité dans leurs feuillages. Tout au fond, dans une puanteur fétide, deux X2222 traitaient l’humus issus des déjections de quelques animaux génétiquement modifiés pour apporter les protéines indispensables à la santé de Luc. Tibor III ne pensait jamais, il exécutait. Mais depuis 2224, avec l’extension de ses processeurs Biotroniques raccordés à sa base de données générale, il pouvait comparer et il lui semblait que Luc utilisait beaucoup d’énergie en comparaison du travail effectif fourni.

    Cependant, la solution a trouver pour réparer l'aéronef était là et il lui fallait exécuter le programme coûte que coûte.
    Florence ce matin avait dû à nouveau l'expliquer à Luc. Lorsqu’il arriva dans la salle de jeux, elle lui demanda de plutôt aller dans la salle de travail.

    Tibor III avait respecté les bases de l’éducation des humains. L’endroit du jeu ne devait en aucun cas être le même que celui du travail sous peine de rendement désolant. Ce qui excluait de fait tout télétravail productif.

    Luc était docile, il aimait beaucoup Florence et la trouvait fort à son goût.
    Il faut dire qu’elle était le stéréotype de la jeune femme idéale, douce, avenante et agréable, d’humeur égale et toujours disponible.

    Il était encore dans ses pensées lorsque Florence lui expliqua la situation: Voilà Luc, tu vas devoir faire ta première sortie vers l’extérieur et réaliser le 1er travail de ta vie d’homme.
    Sans ajouter un mot, elle déposa un scaphandre de travail sur la table.

    Luc était tout excité par l’aventure... Enfin bouger, enfin sortir! Il enfila avec difficulté tout son attirail puis le pressurisa. Alors qu’il passait par le sas, il entendit dans son scaphandre la voix un peu métallique de Tibor III lui demandant de surtout ne pas déchirer sa combinaison en exploration de l’avant gauche de l’astronef.
    Luc sortit vers 9h15, heure compensée de Terra 1. Son cordon dorsal le reliait à la coque du navire Tibor III avait stoppé la propulsion de V28 depuis la veille, mais à défaut d’entrer dans un système solaire à forte gravité, la vitesse relative de V28 était restée élevée et c’était à près de 120.000 Km/seconde que Luc naviguait dans un espace vide et sans vie.

    Il avait à sa droite une caméra reliée par SHF aux ports de Tibor III et dans la main gauche il maintenait une sorte de bastingage inversé qui s’étendait sur plus de 120 mètres, longueur totale du navire d’exploration interplanétaire.
    Après 20 minutes d’efforts, il arriva sur le lieu de l’accrochage. La tôle de Titane à mémoire de forme pourtant robuste était déchiquetée, méconnaissable, des tuyaux tordus pendaient telles des gargouilles hideuses de cathédrales dont Luc avait vu les vestiges dans un CD d’architecture médiévale.

    Tous les appareils Gyroscopiques de stabilisation gauche étaient pulvérisés.
    Luc prit alors conscience que l’accident aurait pu être fatal au vaisseau qu’il n’aurait alors jamais connu.
    Il enregistra tout ce qu’il pensait devoir faire, puis réclama une dizaine de X2222 équipés métalliers.

    Tibor III ouvrit la trappe supérieure avant servant à transférer les échantillons en provenance de la navette et les X2222 arrivèrent, munis de multiples outils et autres engins destinés à la tâche qui allait leur être confiée. Luc Parlait et Tibor transmettait ses ordres via le canal de communication réservé aux robots de service.

    Vers 13 heures Luc laissa les robots continuer leur travail et il s’approcha du sas supérieur de la navette. Tibor III refusa toute ouverture….Luc l'informa que ses réserves d'oxygème s'épuisaient et qu'il devait rentrer Au plus vite.

    Sans réponse de Tibo,r Luc était surpris et demanda aussitôt les raisons de ce dysfonctionnement.

    Ce fut Florence qui lui répondit qu’elle ne savait pas pourquoi alors qu’elle franchissait plusieurs fois par mois ce sas de communication avec la navette, il refusait de s’ouvrir pourtant si sollicité par lui.
    Il entra a nouveau en contact avec Tibor III mais n’obtint aucune réponse. Luc était contrarié et étonné. Pour lui, Tibor III était le savoir, la sagesse et le cœur du vaisseau, de l’environnement où il était né.
    Il dû rebrousser chemin et rentrer par le sas de sortie qui s’ouvrit dès sa demande d’accès.

    Florence le félicita pour son premier travail, elle avait reçu le programme permettant la valorisation de l’humain, c’était indispensable à un bon rendement de ces machines biologiques qui ne fonctionnaient pas comme elle. Ces petites choses étaient inutiles pour elle, mais indispensables pour ces humains. Luc ne répondit rien et partit se restaurer avant d’aller à la bibliothèque. Il étudiait depuis 3 ans la programmation et s’exerçait sur un X 2222. Les X 2313 avaient plus de mémoire, plus de moyens, mais étrangement, leur programmation en Systran ne semblait plus correspondre avec les bases décrites pages après pages dans les manuels virtuels qu’il consultait en 3D sur l’écran géant de la bibliothèque.

    Il tenta une connexion avec Tibor III en l’informant que les valves 248 et Y47 ne pourraient être remplacées dans l’étrave du navire. Aussitôt Tibor III lui répondit: "Contrôle d’intégrité à refaire Contrôle de mise sous pression à reformuler." Luc ne répondit rien. Tibor III recevait donc bien ses informations. Efficace pensa t-il mais pas si malin que ça Tibor! Il ajusta ses écouteurs et se régala de cette Traviata qui le faisait tant rêver.

    Le lendemain matin, Florence lui indiqua les travaux à effectuer. Les tôles de titane étaient stockées dans les soutes, le chalumeau électronique à plasma fut programmé pour la découpe et Luc supervisa le travail des 3 X2222. Les formes devaient être embouties puis assemblées en réel avant d’être transportées à l’extérieur. Luc s’amusait beaucoup à voir les robots X2222 se déplacer dans tous les sens pour s’acquitter de leur tâche. Ils revenaient se recharger puis repartaient comme mus par un instinct impérieux, travaillant sans relâche des heures durant. L’assemblage de l’étrave ne prit pas plus d’un mois, les cotes étaient respectées et le découpage au chalumeau cohérent de l’étrave accidentée pouvait commencer.

    Les robots X 2222 ne savaient pas faire les travaux multitâches, cependant, bien programmés, ils travaillaient vite et bien. Les pièces découpées furent récupérées une à une afin d’être recyclées lorsque le four thermique serait utilisé lors d’une analyse géophysique de minerais étranges ramenés par la navette lors de ses explorations futures. Le grand jour arriva où l’assemblage réel pouvait commencer.
    Luc était impatient de voir enfin le résultat de son premier travail. Il avait encore quelques difficultés avec la programmation Systran mais il ne désespérait pas de pouvoir un jour programmer un X2313 ou même un X 2318 et ce, aussi bien que Tibor III le faisait.
    Durant toute une semaine Luc aidé de 8 robots X2222 travailla à la réfection de l’étrave gauche du navire.

    Tandis que les X2222 terminaient les soudures si difficiles à réaliser dans le vide de l’espace (il fallait deux X2222 à l’intérieur de la coque pour la magnétiser afin que l’apport de soudure ne se mette pas en micro billes flottant dans l’espace mais accepte de se fondre avec les tôles de Titane tout en diffusant de manière homogène afin d’assurer une résistance parfaite aux contraintes thermiques et aux impacts des micros-météorites hélas inévitables dans l’espace sidéral ou évoluait V28.
    Luc contrôlait la qualité des soudures grâce à un visualisateur de structure à rémanence magnétique.

    Le 4 ème jour, il décida de visiter un peu toutes ces superstructures afin de contrôler ces fameux radars dont Tibor III déplorait l’absence de bon fonctionnement. Certes, ce type de navire avait toutes ses fonctions vitales redondantes, cependant, l’acuité sensorielle de l’environnement de V28 était la principale préoccupation de Tibor III. Luc procéda au démontage des embases de ce qui restait des radars à balayage électronique statique puis il se plongea dans les nomenclatures Doppler. Il finit par trouver le type de radar utilisé dans cette fonction: Des 12 GHz 1 K Watts à commutation par diodes PIN
    Cette commutation électronique matricielle permettait un balayage X-Y-Z extrêmement précis pour le repérage lointain des objets mobiles, le dispositif était ingénieux, 2 radars étaient disposés à chaque extrémité avant et arrière du navire et suivant l’angle au centre de la cible et la fréquence utilisée, l’on pouvait déterminer au cm près la distance entre le navire et les objets balayés. Luc compris pourquoi Tibor III tenait absolument à remettre ces dispositifs indispensables à une navigation sure en service automatique. Tibor III lui communiquait toutes les données voulues pour effectuer sa tâche et Luc parfois se demandait bien QUI avait construit une telle machine capable d’effectuer des centaines de tâches en même temps et surtout , capable de s’adapter et même de choisir parmi des centaines de programmes écrits puis mis en mémoire afin d’utiliser celui qu’il fallait prendre. C’est un travail de Titan pensa -t-il
    Mais aujourd’hui, il avait décidé de prendre la liberté d’effectuer une nouvelle sortie d’inspection. Aussi il informa Tibor III de sa décision. La machine ne réagit pas, mais lorsqu’il voulu activer l’ouverture du sas de la salle des scaphandres celle ci resta fermée. Luc posa sa main sur l’empreinte à plusieurs reprises mais le sas resta fermé.
    Aussitôt, Luc plutôt contrarié se dirigea vers le poste de contrôle et réfléchit puis il décida d’agir.

    A Suivre….
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    Message par EUKINI Ven 28 Oct 2022 - 16:21

    Bonjour...La suite des aventures de Luc...

    A l’aide d’un tournevis, il démonta la plaque supérieure du sas électrique et il provoqua un court circuit. Aussitôt, la sécurité se mit en marche. Un signal sonore retentit dans les coursives et un voyant s’alluma au-dessus du sas d’accès. Tibor III envoya un X 2313 au rapport des défauts constatés mais lorsque X 2313 Franchit le sas qu’il ouvrait de l’intérieur à l’aide de la manivelle de sécurité, Luc bondit et coinça cette ouverture à l’aide d’un extincteur de service prélevé dans les coursives. Luc était furieux et il s’assis sur l’un ses deux sièges du poste de contrôle. La mousse s’écrasa sous ses fesses bien que son poids fut insignifiant à bord de l’astronef à très faible gravité artificielle, seul moyen pour que ces droles de machines biologique appelés humains puissent vivre de nombreuses années à bord de ces astronefs. L’humain n’etait pas vraiment conçu pour vivre dans des boites de conserve… Aussitôt un X 2222 arriva pour aspirer toutes les particules en suspension dans la cabine. Luc ne prêta aucune attention à ce X 2222, Ii tapa sur le clavier pour y rechercher les programmes disponibles. L’écran de contrôle de Tibor III s’illumina et il fit défiler quelques pages lorsqu’il trouva enfin ce qu’il cherchait, il cliqua sur Pilotage Manuel. Rien ne se produisit.

    Luc était très inquiet car tout cela commençait un peu à l’affoler, puis il utilisa la procédure de contrôle et là, Tibor III enfin répondit: « Contrôle manuel demandé Mot de passe demandé. » Luc restait interdit, comment trouver ce mot de passe et QUI l’avait entré? Un mot de passe sur un navire d’exploration sans équipage est stupide, il n’a pas besoin de mots de passe et pourtant….
    Il interrogea Tibor III car lui le CONNAISSAIT puisqu’il saurait le reconnaître.

    Etrangement Tibor III lui répondit: "Commandant Rosès veuillez consulter le fichier 234758AB33 pour les informations concernant le routage manuel". Luc ne comprenait rien, il s’exécuta néanmoins et obtint une longue liste de codes et mots de passe qu’il imprima. Il s’agissait d’imprimantes thermiques à papier ré-générable à cycle long. Les feuilles passées dans un ioniseur ressortaient Blanches, immaculées et prêtes à servir à nouveau. Luc ne regrettait pas d’avoir tout appris avec Florence et il se mit à étudier les divers Historiques des séquences manuelles et automatique.

    Dès 2115 Tibor III semblait en conflit permanent avec ce qui avait dû être l’équipage. Ordres et contre-ordres se multipliaient et ce Commandant Rosès de plus en plus vieux qui inlassablement envoyait cette navette récupérer les précieux indices permettant d’espérer cet Eldorado tant convoité. Plus de 58 planètes supposées à peu près viables visitées et cela, en vain.

    Tibor III voulait se diriger vers les étoiles à soleils verts car ses calculs de probabilité étaient très différents de celle de ce Commandant Rosès qui lui, ne voyait que par les étoiles blanches sans que rien, sinon l’exception du soleil de Terra 1 qui ne permettait pas de supposer pour autant une vie possible pour les humains sur les planètes de ces soleils.

    Tibor III dû agir dans l’intérêt de la mission confiée. Luc était perplexe, il visionna durant près d’un an les divers rapports de l’équipage qui n’était constitué que de 2 couples. Il découvrit la durée de vie relativement courte de ceux de sa race….75 ans en activité correcte, puis la dégénérescence lente et incontournable. Il vit ces étranges choses appelé lunettes et aussi ces amplificateurs acoustiques destinés à permettre aux humains de pouvoir encore communiquer un peu avant de finir dans un isolement plus ou moins consenti et ce jusqu’à la mort de ce corps suivit par celui du cerveau.

    Il avait lu beaucoup de littérature sur ce fameux cerveau et avait découvert que lui aussi, parfois après 55 ans, il ne fonctionnerait plus toujours très bien. Les transmissions chimiques se faisant aléatoirement et la mémorisation n’ayant plus l’espace temps nécessaire à la représentation de la notion de semaines, de mois, voir de jours. L’individu devenait plus peureux, se réfugiant dans des situations déjà vécues et refusant toute aventure pourtant si exaltante à 25 ans. Cela l’énervait beaucoup.

    Il trouvait Tibor III tellement supérieur qu’un sentiment de jalousie parfois tendait à l’envahir. Puis, il se replongeait dans ce qu’il appelait sa programmation pour apprendre à comparer puis à juger et enfin à imaginer.

    Luc se sentait seul, très seul et pourtant, Florence était à ses petits soins, il lui semblait être pour elle l’objet de toutes le meilleures intentions à son égard. C’était étrange, elle savait être si douce et attachante que Luc en était parfois perdu, confus, car c’était la même qui lui imposait, inflexible, de se lever tôt, de faire cette gymnastique qu’elle ne faisait jamais puis d’apprendre des heures entières des tas de choses dont évidemment Luc ne comprenait pas vraiment l’utilité. Elle était là, immuable et souriante, sans âge, ni jeune ni encore vieille bien que Luc à présent savait que l’androïde femelle avait….487 ans!

    Tibor III voici 3 ans avait procédé à sa révision. Deux X 2313 et un X 2318 assistés de quatre X 2222 l’avaient entièrement contrôlée, son enveloppe extérieure à base de mousse de PTFE expansé auto génératrice d’électricité si chocs ou pression quelle que soit l’endroit de son corps avait été enlevé et recyclé dans ces étranges machines situées entre les 4 moteurs sub-luminique de l’astronef.
    Ils avaient durant 5 jours testé tous les circuits, remplacé ses capteurs sensoriels plus ou moins défaillants décelés suivant des tests appliqués par le programme Ciborg X23 et Tibor III avait remplacé deux processeurs de motricité à 4 cœurs au lieu de deux, puis il avait adapté son programme plus en rapport avec l’âge de Luc et lorsque Florence reçu sa nouvelle enveloppe extérieure, Luc ne pu s’empêcher de la trouver fort à son goût sans bien comprendre ce qui lui arrivait.

    Ce mélange de tendresse et aussi de désir qui parfois le submergeait tandis que Florence répondait avec douceur à toutes ses questions le déstabilisait un peu.
    Son programme était très différent du précédent et elle n’exigeait plus de Luc la ponctualité passée. C’est ainsi qu’un jour, LUC se retrouva à manger en présence de Florence vers 16 heures (heure de Terra 1) tout en devisant avec elle des avantages du calcul Booléen. Il admirait cette machine qui avait réponse à tout, enfin, à presque tout.

    Florence le regardait manger mais elle ne mangeait jamais et lorsqu’il s’endormait, elle restait encore là quelques heures, puis très doucement elle rejoignait un terminal d’accès à Tibor III pour lui transmettre la totalité de ses échanges, afin aussi de télécharger le nouveau programme du lendemain. Cependant, Luc avait grandi et il découvrait que sa 21 ème année ne serait certainement pas semblable aux autres.

    Il essayait de comprendre l’attitude de Tibor III et les causes de ces étranges refus d’obéir.
    Il visionnait lui aussi des centaines de fichiers puis il décida aussi d’agir. Il se connecta sur le port d’accès direct au cœur du processeur principal de Tibor III puis il contrôla tous les organes associés ainsi que leur programmation. Tout était normal, cependant, dans la routine de sécurité, il remarqua des connexions vers d’autres processeurs biotroniques spécialisés.

    Luc ne connaissait pas encore les principes de ces processeurs à base de cellules biologiques. Leurs cellules étaient très proches de nos neurones, bien que leur durée de vie semblait bien plus longue.
    Aussi, les échanges électriques demandaient bien plus d’énergie; environ 1000 fois plus que pour le cerveau humain, soit une tension de 2,5 Volts.

    Ce que Luc commençait à comprendre, c’est que ces cellules électroniques étaient dénuées et toute mémorisation génétique, ce qui les rendaient particulièrement fonctionnelles dans leur tâche mais sans intérêt dans l’appréciation d’événements extérieurs aux fonctions où elles excellaient.
    C’est pourquoi Luc apprenait et plus il apprenait, plus il se sentait seul.

    Il travaillait très dur pour comprendre et assimiler cette technologie du radar . En fait c’était très simple, plus la fréquence était basse et plus l’émission diffusait en un large pinceau pour chaque objet rencontré par ces ondes. Un peu comme la lumière sur un miroir , les ondes s’y réfléchissaient et le temps mis pour recevoir ces ondes réfléchies permettait de connaître avec une grande précision la distance et la vitesse de déplacement de l’objet.

    Sur les astéroïdes à haute teneur en métaux, cela fonctionnait très bien mais pour les corps non métalliques, la mesure était plus floue et surtout, ne pouvait être précise à moins de 450 km ce qui ne laissait que quelques secondes au navire pour espérer esquiver ces objets souvent destructeurs pour les navires intersidéraux. Ce n’est qu’en 2025 qu’un physicien Japonais mis au point les ondes amorties déphasées qui ont enfin permis de « voir » tout objet dans l’espace à plus d’une semaine / Lumière.

    V 28 avait reçu les plans et les process de génération de ces fréquences pour les adapter au vaisseau. Luc ne savait QUI avait construit et installé ces radars mais seuls ces magnifiques yeux intelligents permettaient d’évoluer à ces grandes vitesses sans trop de risque majeurs de collision.
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    Message par EUKINI Sam 29 Oct 2022 - 13:59

    Luc apprenait et découvrait dans sa salle de projection la vie sur Terra 1 il visionnait inlassablement les reportages Géographiques de cette étrange planète qui semblait grouiller d’humains partout sur sa surface.
    Il remarqua beaucoup de Florence, riant et déambulant dans les rues des cités. Elle croisaient d’autres Luc qui se retournaient parfois sur leur corps dont il admirait les courbes fort agréables qui lui faisaient ressentir cette solitude parfaite qu’il devait bien supporter jour après jour. Cependant, son travail et l’intensité de son programme d’apprentissage ne lui permettait pas de s’apitoyer sur son sort.

    Luc essayait de comprendre l’architecture de Tibor III et il était effaré. Outre le processeur central de troisième génération où se trouvait enfoui toutes les données nécessaires au bon déroulement de la mission du navire, Tibor III avait tissé un réseau neural de plus de 13 processeurs biostatiques. Des algorithmes partaient sans cesse du cœur de Tibor III vers ces processeurs satellites qui aussitôt lui répondaient quasi en temps réel. Luc était perplexe,  a quoi servaient ces processeurs? Autant de programmes en tache de fond résidentes?

    TiborIII n’était pas prolixe et ne répondait qu’à la question précise posée. Luc contrôla les paramètres du contrôle d’accès, il constata que sa présence n’existait pas et il essaya de créer un répertoire d’identité personnel A chaque tentative la machine lui répondait: « Vous n’êtes pas autorisé à modifier les fonctions vitales de cette machine. »
    En désespoir de cause il essaya de remplacer le code biologique du Commandant Rosès et à sa grande stupeur Tibor III en accepta immédiatement tous les paramètres. Ainsi ,le Commandant Rosès fut de retour pour Tibor III.La machine n’etant pas programmée pour eprouver des emotions dans l’espace temps elle n’émit aucune surprise ni réserve sur cet evênement  le code biologique étant bon, Tibor iii se contenta d’obéir en fonction de sa programmation.

    Luc sorti de la cabine exténué. 12 heures qu’il bataillait pour enfin un résultat.
    Il libéra le sas de l’encombrant extincteur toujours là . Tibor III ne sachant pas interpréter un obstacle n’ayant rien à y faire , Tibor III referma le sas dès que Luc remis les fusibles du sas. Il essaya à nouveau l’ouverture et posant sa main sur la plaque d’accès à base d’analyse biologique et immédiatement, le sas s’ouvrit.
    Luc était très satisfait de lui et lorsque Tibor III lui adressa un "Bonjour Commandant Rosès" il eut un sourire aux lèvres qui l’étonna lui même.

    Florence parlait doucement, avec grande gentillesse, mais elle ne souriait jamais. Il ne l’avait jamais vue rire ou sourire ni pleurer.
    Cela n’avait pas vraiment interpellé Luc mais à la réflexion, après avoir visionné tous ces films de Terra 1, cela lui manquait un peu.

    Luc fit son rapport à Tibor III, les radars peuvent être réinstallés par trois X 2222 dès ce jour et les tests seront terminés dès demain. La coque avant gauche est 100% reconstruite, les boucliers magnétiques à supra conducteurs rétablis, les structures internes sont en voie de finition et Luc joignit les photos ainsi que le film qu’un X 2313 venait de lui remettre.

    Tibor III restait silencieux, il calculait puis il émit un bref message dénué de sentiments: Scan avant gauche terminé: Défaut couleur 5-7-9-21-14. Défaut Sas, défaut des équipements suivants et Tibor III d’énumérer tous les appareils disparus mais existants AVANT la collision. Cela énervait Luc qui n’avait remis que le fonctionnel et l’indispensable.

    Les bibliothèques et autre chariots d’entretien étaient sans intérêt évidemment.
    Luc sélectionna le fichier d’archives puis il cliqua sur "Effacer" ensuite, il renomma le film du nom de l’ancien fichier puis il cliqua sur "analyse"...
    Tibor III afficha: Réparation terminée prêt à passer à la vitesse de croisière

    Luc, satisfait, se tassa sur son fauteuil enfin réparé car il avait appris à un X 2222 à remplacer le matelassage d’un siège usagé, il s’était amusé comme un petit fou de le voir coudre à la vitesse de l’éclair de ses petites mandibules fines mais si agiles.
    Il se tassa donc et attendit. Il vit les chiffres du compteur de vitesse relative défiler puis s’affoler.
    Luc était un peu inquiet, il avait la nausée comme souvent lorsque le navire accélérait ou changeait de cap, mais progressivement, le compteur ralentit autour de 185 000 km / seconde, puis, la vitesse se stabilisa.

    Luc était effaré par cette vitesse inimaginable car il avait visionné des films de crash d’avions qui péniblement volaient à moins de 1000 km… A L’HEURE!  Il questionna le super calculateur à ce sujet. Tibor III lui répondit: Les vaisseaux V-XX sont tous prévus pour voyager entre 150 et 250 000Km / sec. C’est le meilleur compromis Energie-Puissanse-Vitesse pour une bonne marge de sécurité et une consommation d’énergie lumineuse cohérente minimum, 180 000 km/ Sec est la vitesse de croisière idéale. Luc écoutait, fasciné par le spectacle qui défilait sur les écrans.
    Le temps passa…

    Tibor III ne communiquait plus depuis 2 mois Pas un mot, il semblait s’être désintéressé de Luc dès que la machine avait retrouvé son intégrité. Il avait d’ailleurs désactivé Florence et Luc se retrouvait bien seul avec lui même.
    A suivre...
    Dernier épisode plus tard.
    J'ai plus d'inspiration... Quoique
    MA femme vient de me relire... Elle  veut appeler le Samu! Pov EUKINI!


    Le programme d’approvisionnement en nourriture n’avait cependant pas heureusement été interrompu. Luc reçoit chaque jour ses aliments sous forme de viande agglomérée ainsi que de légumes et fruits divers issus des soutes du navire.

    Curieux de tout, il décida de visiter entièrement le navire.
    Il ouvrit bien des sas où il découvrit des choses étranges, des plantations et des serres artificielles répétant sans fin les cycles de la nature de Terra 1, le tout baigné de lumière artificielle irradiant tout le spectre du soleil de Terra 1, plus loin, trois X 2222 ramassaient de la luzerne pour l’apporter vers des cages ou d’étranges animaux se trouvaient enfermés.
    L’odeur dans ces lieux était très forte et presque insupportable mais Luc admirait toutes ces choses inconnues de lui.

    Le temps passait, lent pour Tibor III, si vite pour Luc qui avait à présent 32 ans.
    Il n’était plus ce joyeux jeune homme intrépide mais un homme à l’hygiène douteuse, doté d’une barbe de 8 jours, passant le plus clair de son temps à maugréer dans sa barbe naissante tout en traînant d’une coursive à l’autre.
    Aujourd’hui était un jour peu commun, la navette allait revenir comme déjà 8 fois depuis que Luc vivait sur ce vaisseau. Luc se jeta sur les résultats de l’analyse de cette si jolie planète entrevue.

    La composition de l’atmosphère était...Bonne! Un peu trop d’Argon, de l'oxygène, il y avait aussi de l’hydrogène, la présence de souffre était tolérable et présageait d’une planète encore jeune. Le krypton était 10 fois plus élevé que sur Terra 1. A part cela, pour la première fois depuis son existence il avait sous les yeux une planète vierge capable de porter la vie biologique telle qu’elle existait sur Terra 1.

    Luc n’en croyait pas ses yeux et avec fébrilité il parcourait la liste interminable des analyses réalisées par les robots de la navette. Il programma Tibor III pour une mise en orbite rapprochée immédiate puis il organisa le transfert de tout ce qui pouvait servir de base avancée à cette humanité en recherche d’espaces libres.

    Il s’équipa à la hâte et descendit avec le deuxième voyage de la navette. Lorsqu’il posa les pieds sur ce qu’il appela  terre  Otant son casque, il respira à plein poumons, une légère odeur d’œuf pourri flottait dans l’atmosphère mais Luc n’y prêta pas trop attention.
    Il inspecta les environs alors que 8 robots X 2222 montaient le camps de base.

    Luc n’avait jamais vu pareille végétation, des arbres gigantesques se dressaient fiers et majestueux et Luc s’adossa contre un énorme tronc d’arbre pour admirer ce joli ciel vert constellé d’étoiles toutes plus brillantes les unes que les autres.
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    Message par EUKINI Sam 29 Oct 2022 - 22:20

    Comme y a pas foule ce soir...je m'en vais finir cette aventure sidérale ce soir au lieu de demain.
    Voici donc la courte fin suivie d'une note sur cette petite fantaisie sidérale Wink

    Suite et fin:

    Combien avait-il visité leurs planètes tournoyant à l’infini autour d’elles?.
    Il n’entendit pas ni ne vit la chose. Elle s’avança en silence et l’englouti sans un bruit. Luc se débattit 3 secondes, puis, dans un craquement sinistre, le corps disloqué de Luc fut lentement mais sûrement avalé par le corps du monstre, Un Python géant de près d’un mètre de diamètre et de plus de 15 mètres de long.
    Tibor III appela 1 mois entier Luc au rapport, seuls les X 2222 répondaient qu’ils ne voyaient plus Luc depuis longtemps et que le travail était achevé comme demandé.

    TiborIII laissa une balise d’avertissement du danger probable en orbite. Il récupéra les robots et les animaux envoyés à la demande de Luc sur cette planète, puis il lança son rapport: "Sur soleil AW637 secteur 23 supposé, 3ème planète de AW637 humainement habitable. Stop. Prévoir matériel lourd pour la défense."
    Puis, Tibor III s’élança vers l’infini, calculant déjà ses probabilités de trouver un autre monde capable d’accueillir des humains. Il rangea Florence dans la salle du stock; envoya les X2222 nettoyer les soutes et tranquille, ajusta la poussée au maximum.
    L’univers ne pouvait attendre...
    Eukini

    Note de l’auteur de cette fantaisie:

    Dans ce récit de pure fiction, l’auteur met en avant la prépondérance des machines face à la vie des humains.
    Ce genre de Science Fiction est apparu dans les années 75. Auparavant, l’anticipation Fiction était plus orientée vers la valorisation de l’humain au travers de sa maîtrise technologique et sa recherche d’autre mondes souvent déjà habités. (le Space Opéra disent les Américains) Le Bien et le Mal étant encore rangés dans des tiroirs bien distincts.

    Ici, c’est un genre différent, plus technique, où l’homme n’est plus considéré comme le nombril de l’univers mais comme un élément biologique banal constituant un ensemble qui fait un monde.
    Un genre où l’humain à en fait peu d’importance, ses machines ayant depuis longtemps pris la relève.
    Sa durée de vie étant ridicule face à l’immensité du temps de l’infini.

    La littérature Russe fut prolixe dans le genre car leurs programmes spatiaux d’exploration étaient entièrement robotisés. L’Etat Russe n’ayant pas besoin de faire rêver les foules pour obtenir de leur peuple l’autorisation d’utiliser les fonds publics pour de telles expériences.
    D’où le gigantisme de leurs programmes, renseignez vous, la Nasa à coté, c’est RIEN.

    La littérature Américaine elle, met en avant l’humain et ses héros. Elle est bien plus primaire mais se doit d’attirer les foules afin que les crédits de la recherche spatiale ne lui soient pas refusés.
    C’est donc toute une mise en scène qui est faite autour de chaque activité et mission spatiale.
    D’où la multitude d’auteurs de Science Fiction Américains dans les années 35/65.

    Il n’y a que très peu d’auteurs Français s’essayant à ce genre. Chez les latins, notre imaginaire reste plus conventionnel, c'est le romantisme et l'attentisme qui prévaut. Ils ne sont pas très intéressés par la robotique et ses possibilités. Ces sociétés subissent mais n'innovent pas ou très peu, n'ayant pas l'imaginaire orienté vers cet état d'esprit.

    Jules Vernes est l'exemple parfait de ce que je vous explique. Bien qu'ayant un imaginaire exceptionnel s'il en fut, il resta toujours attaché au regard du lecteur sur le héros de l'histoire, ce qui rends plus attachant le récit.

    C'est plus commercial évidemment, mais c'est idiot. Si un jour l'homme colonise les planètes d'autres étoiles (ce qui me semble incontournable) il ne fera pas comme Christophe Colomb débarquant en terre vierge et tirant sur tout ce qui peut concurrencer sa race et pourrait gêner l'expansion de la sienne.

    Ce sont des machines qui l’amèneront après des dizaines, des centaines d’années de voyage et se sont les machines qui décideront à sa place si la planète permet la forme de vie que nous connaissons.

    Ce sont elles qui nous jetterons sur ces nouveaux mondes laissant la nature décider du sort de ces graines d’humanité éparpillées à l’infini.

    Il faudra réapprendre, la nature n’a pas la même échelle de temps que nous. II y aura bien quelque "mystique" pour faire prosterner ses semblables devant les ruines de ce qui fut un module de colonisation qui ne tardera pas à pourrir, mangé par l’usure du temps. Personne ne saura. La littérature de Science Fiction est actuellement en timide renaissance après plus de 30 ans de déclin et d’oubli.

    Les hommes devenus matérialistes ne savaient plus rêver, la crise économique majeure qui va profondément modifier la planète et notre art de vivre va raviver les rêves.

    Eukini n’est certes pas un vrai auteur, cependant, plusieurs jeunes auteurs Américains, Japonais, Russes et même Français s’essaient à nouveau à ce genre littéraire. Leur acheter un livre pour vos vacances sera un excellent moyen de vivre autre chose que du banal entre une histoire d’amour et un polar bien ficelé.

    En France, nous avons même eu quelques femmes auteur de SF comme Nathalie Hennberg qui ne fut pas la moindre, Quel talent! Pierre Barbet, Martine Thomé et Daniel Walther.

    Bien sur, ils sont tous morts je pense ou dans un état de délabrement tel qu’ils ne peuvent plus produire de rêves.
    Tous ces auteurs furent ignorés de la plupart d’entre-nous, confinés dans une programmation banale pour une vie si difficile alors qu’il suffisait de leur tendre la main.

    Mais pour aimer la SF il faut aimer rêver, accepter l’irrationnel et seuls les enfants de nos jours savent faire cela.
    Les adultes c’est sérieux, il suffit de lire les posts ici.

    Pour les adeptes du genre ou qui découvrent la SF, je vous recommande les auteurs suivants:
    Isaac Azimov, Poul Anderson, Ray Bradbury, Van Vogt, Catherine L Moore, Peter Sheckley.
    Bien sur ce n’est pas exhaustif. Vu mon âge depuis hier, j’ai la mémoire qui flanche. 49 aie aie aie, j'en suis MALADE!
    (Ben oui j’avais 49 lorsque j’ai écrit ce petit texte en août durant des vacances) Que le temps passe vite…

    Tous ces auteurs sont étrangers, vous ne lirez que des traductions évidemment.
    Pour les auteurs de SF Français, je les ai déjà cités, il y a aussi Jimmy Gieu, mais lui c’est commercial, c’est de la SF pépère pour ados. Mais bon, il en vit ce vieux Bouc et a fait vendre beaucoup de papier!

    Encore une chose et je vous lâche les baskets. La SF semble un art mineur puisque fantastique, imaginé et sans réalité palpable. Cependant, elle n’est souvent que le prolongement du désir de l’homme de vivre ses rêves.

    Les sociétés humaines qui rêvent avancent, se modernisent, inventent et sont le fer de lance de l’humanité triomphante.

    Les sociétés sages, sans rêves que celui de survivre à défaut de bien vivre n’imaginent pas, elles n’écrivent pas de SF, se contentant de traduire et d’imprimer pour une infime minorité de la population s’intéressant à la SF.

    En 1900, la tour Effeil (dont je vous raconterai l’histoire à ma façon si vous êtes sages) sorti de l’imagination de Gustave, un petit garçon ayant lu Jules Vernes. (dont cette année nous fêtons bien mollement le 117 ème anniversaire de sa mort) L’idée n’est pas sortie du cerveau d’un gamin ayant lu Sénèque ou Virgile.

    Aussi, depuis notre désastre militaire de 1939, la France ne s’est jamais remise de sa perte de puissance. Dans les années 60, un Général a secoué cette chape poussiéreuse recouvrant cette Nation devenue économe, frileuse et atavique.

    Pour des raisons qu’il ne m’appartient pas de juger, la France a préféré rester sous cette chape poussiéreuse et s’est refermée sur elle même. Sa langue régresse, son rayonnement ne dépasse plus 100 Km au-delà de nos frontières et nos auteurs de SF sont totalement inexistants.

    La Science Fiction est un peu le baromètre de la vivacité d’une Nation.
    Lorsqu’elle n’intéresse plus personne, la nation se meure.
    Il n’existe aucune exception à cette constatation.

    "Le rêve est le moteur de l’humanité, la sagesse son déclin."

    Tiens, en v'la un chouette sujet pour un bac de Philo!
    Bonnes réflexions.
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    Message par Jean-pierre Sam 5 Nov 2022 - 7:12

    Eukini a écrit:"Le rêve est le moteur de l’humanité, la sagesse son déclin."

    Tu ne dis pas si le moteur est thermique ou électrique. Smile

    Bon je te taquine, j'ai bien aimé ton récit, même si je n'ai pas de commentaire à faire dessus.
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    Message par itsmeagainagain Sam 5 Nov 2022 - 9:03

    EUKINI a écrit:Coucou,  me revoilou dans ce forum sur mon défouloir de la littérature...
    Helas peu de textes personnels ajoutés donc je m'en vais vous mettre  un petit récit de mon imagination.
    Il fait 10 pages 21x29,7 cm C'est un récit aventureux de science Fiction que j'ai écrit il y a presque 20 ans.
    On s'en rapproche d'ailleurs

    Je ne met pas tout pour ne pas vous fatiguer.Juste 2 pages par deux pages que vous pourrez imprimer si cela vous plait

    Fantaisie sidérale.

    Aux confins de l’infini

    2573… Le compteur vert pâle scintillait faiblement au milieu de dizaine de voyants fixes ou clignotants et parfois aussi éteints.
    Un ronronnement parsemé de cliquetis emplissait la pièce, ce bruit était sourd et comme perçu au travers de la ouate car la pressurisation était quasi nulle, Tibor III l’avait quasi supprimée ou presque, celle-ci étant devenue inutile. Deux hublots ronds et très épais laissaient transparaître de faibles lueurs blafardes qui zébraient parfois les parois de ce qui avait sans doute été un poste de pilotage.

    Les trois sièges ergonomiques étaient couverts de poussière étrange parsemée de débris de peinture écaillée, mêlés de poudre jaune quasi impalpable, ci et là, des lambeaux de plastique pendaient sur les bords des sièges. Le temps et la chaleur avaient fait leur œuvre. La température dans la cabine était d’environ 45°C. Un soleil dardait ses rayons rouge sombre teintés de violet, tandis que le vaisseau filait en silence, s’écartant avec une lenteur extrême de ce soleil dévorant l’Acier.

    Seule la vibration des membrures et des parois permettaient de sentir que le vaisseau vivait encore, qu’il fonctionnait, qu’il avançait.
    Les multiples caméras sensorielles placées à l’extérieur renvoyaient les images de la machine, elle semblait gigantesque et pourtant très délabrée.

    Sur le côté gauche à l’avant, un amas de tôles froissées indiquait qu’une collision probable avec un corps étranger avait eu lieu sans doute, mais quand? De l’autre côté, ce qui avait du être le jumeau de l’étrave ayant fière allure était intact.
    Au milieu, arrimée dans son alvéole, la navette de communication attendait son heure.

    La plupart des antennes et des radars étaient dans un tel état qu’ils étaient sans doute inutilisables, cependant la machine filait, imperturbable vers l’infini.

    La machine était gérée par le supercalculateur Tibor III. ce Tibor était la troisième génération des calculateurs spatiaux intersidéraux, son cœur était à base de semiconducteurs biologiques à progression indépendante, il permettait de raccorder un nombre incalculable de cellules au silicium dopé au germanium et refroidit par effet Pelletier. Il était multitâche évidemment, mais aussi il pouvait s’auto-programmer afin de s’adapter facilement à toute situation connue ou inconnue au cours de la réalisation de sa tâche.

    V 28 filait, la machine était partie de sa base d’assemblage Lunaire de Terre 1 en fin 2037 un peu avant…

    Elle s’approcha de la couveuse, la matrice semblait se contracter par moments de façon cyclique et régulière. Tandis que Florence s’approchait, X2318 avait déjà branché l’aspirateur, Florence appuya des deux côtés de la matrice puis de sa voix douce et calme, dit  C’est prêt x2318 nous pouvons commencer. Les bras articulés de X2318 écartèrent la matrice qui dans un spasme puissant éjecta le fœtus tandis que Florence l’attrapait par les pieds.

    X2318 aspirait le liquide amniotique tandis que Florence de son autre main aidé d’une éponge déposée par X2318 nettoyait l’enfant. Elle regarda X2318 couper le cordon ombilical le reliant à la matrice tandis que les surpresseurs remplissaient la pièce à la pression terrestre d’un mélange d’oxygène et d’hydrogène parfaitement dosé. Tibor III s'il avait pu, aurait râlé un peu car il n'aimait pas trop l'oxygène qui lui filait de la corrosion dans ses connecteurs. Mais, obéissant, il appliquait le programme à la lettre.

    Florence donna une petite tape de sa main gauche sur les petites fesses dodues de l’enfant. Un bruit de bois sec cassé ponctua la légère fessée puis le vagissement devint pleurs criards. Florence redressa l’enfant et transmis à Tibor III, Tout va bien, éveil à 23H temps relatif, poids relatif  base  Terra 1: 3,2 kg .

    eukini , on ose pas , a coté de ton talent on va se mettre minable !!
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    Message par Féerire Sam 5 Nov 2022 - 10:31

    bravo EUKINI
    Tu écris vraiment bien , on peut comprendre que le monde sera gouverné par des machines et que ,si on ne se bouge pas ,les humains deviendront eux même des machines
    c'est vrai que coté SF la France est un peu à la ramasse 
    merci à toi pour ce beau récit


    Dernière édition par Féerire le Sam 5 Nov 2022 - 18:50, édité 1 fois
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    Message par EUKINI Sam 5 Nov 2022 - 17:30

    Bonsoir et merci à ceux qui ont apprécié cette fantaisie sidérale, certainement un peu trop technique pour la plupart.
    Comme très peu de personnes apprécient la Science Fiction...je vais à présent vous conter tout autre chose.
    Ce n'est pas un texte de moi, mais la narration de ce qu'a vécu...Mon parrain!

    A la fin de sa vie il a rédigé un petit livre à compte d'auteur  qu'il nous a distribué peu avant sa mort.
    Sa vie fut celle de bien des jeunes gens embarqués dans cette terrifiante aventure...
    La Guerre de 1939/1945
    Il écrivait plutôt bien, c'était un homme réservé. Tout le contraire de mon père... Son frère.
    Accrochez vos ceintures car l'avion va décoller. j'ai condensé son recit il n'y a que 42 pages au lieu de 117.
    Ce sera semblable...Deux pages par deux pages environ.

    TEMPS SAUVAGES
    Cette histoire n'est PAS une fiction, elle n'est que la narration d'une personne proche l'ayant vécue:

    Jean XXXXXXXX
    Mécanicien navigant Médaillé de la Royal Air Force

    Dix ans d'aventures dans l'aviation militaire puis dans l'aviation civile

    Du début, à dix-huit ans en 1939, date de son entrée dans le monde de l'aviation pour des liaisons postales militaires au Sahara sur de petits avions monomoteurs, jusqu'au ravitaillement des militaires, à titre civil, au Tonkin pendant deux ans de 1949 a 1951, après un séjour de même durée en Grande-Bretagne dans une unité de bombardiers pendant la dernière guerre.

    L'auteur relate cette tranche de vie sous la forme initiale d'un reportage, suivi de péripéties croustillantes et tragiques a la fois.

    - En un mot, l'AVENTURE réelle vécue à une certaine époque trouble.

    Un aviateur évoque son épopée dans l'aviation militaire et dans l'aviation civile sous forme de récits comportant trois parties:

    PREMIÈRE PARTIE
    Cette première partie concerne la période militaire initiale dans laquelle ce jeune néophyte de 18 ans en peine forme, à la veille de la dernière guerre, assurait des liaisons postales militaires au Sahara.
    Cette période est traitée a la façon d'un reportage dans lequel l'auteur relate ses activités dans les différents lieux de séjour et de voyage.

    DEUXIÈME PARTIE
    Durant la guerre, de 1943 a 1945, ce mécanicien exerçait son métier au profit des groupes français engagés aux cotes de la Royal Air Force en Grande-Bretagne.
    Ces groupes comprenaient 2500 personnes dont 800 mécaniciens pour l'entretien de 40 bombardiers quadrimoteurs. Cette participation française est pratiquement passée sous silence en France.

    TROISIÈME PARTIE
    Cette dernière partie évoque l'activité civile de l'auteur comme mécanicien navigant en exercice en Indochine où il participait au ravitaillement des troupes françaises aux prises avec le Viet-Minh dans la Haute-Région du Tonkin. L’armée ayant trop peu de moyens elle avait recours a quelques compagnies privées ayant acheté des DC3 (le fameux DAKOTA qui etaient chargées de ravitailler au mieux qu’elle le pouvaient nos soldats eparpillés face aux Viet Minh armés par la Chine et aussi l’URSS.

    C'est cette épopée, relatée en style clair sous forme de péripéties croustillantes et tragiques à la fois, que le lecteur lira avec une attention soutenue.

    Une tranche de vie sans fard, criante de vérité - Tous ces récits sont agrémentés de nombreuses illustrations. (que vous ne verrez pas, je ne sais pas les mettre)

    FAÇON REPORTAGE:

    Avoir 17 ans en 1938 sous les vociférations d'Adolf Hitler

    La situation de guerre imminente devenait une évidence chaque jour davantage. A la maison, nous venions juste d'acquérir notre premier appareil récepteur radio et lors de la recherche d'une station émettrice française, il arrivait que subitement, le haut-parleur du poste paraissait exploser sous l'effet d'un torrent de paroles agressives en allemand.

    C'était la voix d' Adolf Hitler prononçant un discours destiné a conditionner son peuple pour le lancer dans une guerre visant a la conquête de ce qu’il appelait « l'espace vital Germanique».

    Ces menaces nous touchaient d'autant plus que nous habitions le département des Ardennes, limitrophe de la Belgique et lieu de passage favori des envahisseurs.

    Nous avions déjà payé un lourd tribut lors de deux guerres successives en 1870 et 1914-1918, Tant en pertes aussi bien humaines qu'en destructions en tous genres.

    Le choix de l'affectation pour une base aérienne s'effectue au mérite.
    Les premiers ont le choix d'une grande variété de bases et les derniers se contentent de ce qui reste.

    Pour moi et quelques autres, formés à la va vite en deux ans au lieu de 3, il ne restait qu'un endroit désigné: C'était "Ouargla". Base militaire française située en Afrique du Nord... Pour moi c'était si loin...

    L'amertume ressentie a devoir m'expatrier si loin de ma famille s'est estompée au fil des mois, et finalement , cette affectation outre-mer allait se révéler bénéfique après la défaite rapide et catastrophique de la France.

    Pour l'instant, je suivais les cours d'une école technique et cette situation de pré-guerre me préoccupait beaucoup pour l'avenir sans pouvoir faire de projets concrets.

    UNE OCCASION OPPORTUNE

    Mais fortuitement, une occasion opportune se présenta lors de la visite dans cette école technique d'un ancien élève qui apparaissait en tenue militaire.

    Il avait fière allure dans son uniforme "fantaisie" de l'armée de l'Air, car il était un élève de l'école des mécaniciens de Rochefort-sur-Mer. Après bien des questions et des explications, se présentait pour moi l'opportunité de suivre cette voie.

    PERMISSION AVANT LE DÉPART

    Muni des renseignements nécessaires, je fis ma demande pour passer l'examen en vue de mon admission en deuxième année. Après mon succès à l'examen, mon incorporation à Rochefort a suivi, mais oh surprise,  j'étais admis directement en troisième année, Ce qui aura des conséquences comme on le verra par la suite.

    Dans ces conditions, il est bien évident que les élèves admis directement en troisième année ne pouvaient rivaliser avec ceux terminant le cycle de leurs trois années d'étude. Cela s'est confirmé le jour de la proclamation des résultats.

    En fait, l'Armée de l'Air manquait cruellement de personnel, la plupart des bases aériennes souhaitaient une augmentation de leurs effectifs, car les avions sortaient enfin des usines, mais le personnel d'entretien formé aux techniques modernes était en nombre insuffisant.

    A un point tel que notre stage d'apprentissage s'est trouvé écourté pour que l'école fournisse non pas une, mais deux promotions de mécaniciens dans l'année en cours !

    Avant le départ pour rejoindre nos bases respectives, nous avons bénéficié d'une courte permission dans nos familles.
    Pour mes parents, la joie des retrouvailles était un peu ternie par l'aspect sous lequel je me présentais. Je n'avais rien du séduisant militaire qui nous avait visité quelques mois plus tôt dans l'école que je fréquentais:

    Aux pieds, des brodequins où venaient aboutir des bandes molletières effilochées de couleur bleu marine enroulées sur des jambes de pantalon bleu foncé. La tenue était complétée d'une veste de drap défraîchie de même couleur, et ce qui couronnait le tout, c'était une vieille capote bleu horizon trouée sur le parement de devant. Elle avait dû être portée pendant la guerre de 14-18!

    Mes anciens camarades paraissaient songeurs en me voyant. Bref, je ne faisais pas honneur à cette armée nouvelle qui était l'aviation. C'est dans cette tenue peu reluisante que j'ai pris le chemin de ma future base militaire...
    A Suivre.
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    Message par Féerire Sam 5 Nov 2022 - 19:04

    en effet ça promet 
    et ,en passant 

    Il avait fière allure dans son uniforme "fantaisie" de l'armée de l'Air, car il était un élève de l'école des mécaniciens de Rochefort-sur-Mer. Après bien des questions et des explications, se présentait pour moi l'opportunité de suivre cette voie.
    ..:
    pardon d'avoir empiété    Wink
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    Message par Clavier Sam 5 Nov 2022 - 22:41

    Au cours de ma carrière j'ai eu l'occasion de passer pour un stage d'anglais à la base de Rochefort ....pour l'anecdote comme je parlais mieux l'anglais que l'instructeur, je l'ai transformé en stage de tennis au club du coin où je jouais avec des jeunes filles..... qui se révélèrent être celle du colonel commandant l'Ecole ....et je ne me suis pas trop vanté d'y suivre un stage pendant ce mois de vacances improvisées pour moi .
    Autre chose ....En  74  j'ai rencontré chez un ami avec qui je faisais de la voile, un charmant monsieur qui avait été navigateur dans les Groupes de bombardement de la RAF  je crois même que c'était dans un des deux groupes français sur Halifax... Un survivant quoi.....
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    Message par Jean-pierre Sam 5 Nov 2022 - 22:51

    L'avantage de faire des métiers on l'on bouge, on apprend de choses et on rencontre beaucoup de monde.

    Mais laissons l'ami Eukini nous narrer son histoire.

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