Cette rumeur d'un prétendu enseignement de la théorie du genre à l'école a provoqué l'inquiétude dans une centaine d'écoles. Un député PS réclame des poursuites judiciaires.Le député PS de l'Hérault Christian Assaf a adressé jeudi une lettre au Ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, dans laquelle il lui demande de poursuivre en justice les personnes à l'origine des rumeurs d'un prétendu enseignement de la théorie du genre. "Ces rumeurs infondées, devenues une croisade nauséabonde, sont responsables de troubles à l'ordre public évidents et conduisent au non-respect de l'obligation de scolarisation des enfants", écrit le député."Il me semble important que les personnes et mouvements à l'origine de cet appel (au boycott des écoles) et de ces mensonges soient recherchés et poursuivis", ajoute M. Assaf pour lequel au-delà des "enfants, c'est la République qui est attaquée et c'est donc à la République de répondre".Menaces, mensonges, intox... l'école est secouée par des rumeurs selon lesquelles des enseignants obligeraient les garçons à porter des robes, organiseraient des cours de masturbation à la maternelle ou encore inciteraient les enfants à l'homosexualité. A l'origine de ces assertions, une expérimentation baptisée "ABCD de l'égalité", lancée à la rentrée par le ministère dans dix académies, visant à lutter contre les stéréotypes filles-garçons à l'école pour corriger les inégalités entre les sexes.Une centaine d'écoles concernéesDepuis vendredi, une centaine d'écoles - sur les 48.000 établissements publics - ont été perturbées par des absences d'élèves après un appel à boycotter l'école, selon le ministère de l'Éducation nationale.Mercredi, face aux rumeurs, le ministre de l'Éducation nationale Vincent Peillon a tapé du poing sur la table, demandant aux chefs d'établissements de convoquer leurs parentspour les rassurer et leur rappeler que l'école est obligatoire.Qui est derrière cette "journée de retrait de l'école" ?L'initiative "Journée de retrait de l'école", qui a reçu le soutien de l'institut Civitas proche des catholiques intégristes et de la présidente d'honneur du Parti chrétien démocrate Christine Boutin, a été lancée en janvier par Farida Belghoul. Contactée par l'AFP, cette dernière a refusé de s'exprimer.
Egérie en 1984 d'une manifestation intitulée "Convergence" dans la foulée de la Marche des Beurs de 1983, Farida Belghoul est proche de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral et de l'association "Egalité et Réconciliation". Soutenu par les traditionalistes éducatifs de l'association "Lire-écrire", le mouvement "Journée de retrait de l'école" recrute notamment dans les franges catholiques ou traditionalistes intégristes de la Manif pour tous et chez les nationalistes d'extrême droite.
Onze universitaires dénoncent une "manoeuvre révoltante de déstabilisation"
Onze universitaires de Strasbourg ont pris position dans une tribune publique à ce sujet. Les onze enseignants supérieurs signataires de ce texte, parmi lesquels des historiens, des professeurs de droit, de sciences sociales et de psychologie y voient une "manoeuvre révoltante de déstabilisation des parents" qui a privé des enfants d'école.
"De plus cette rumeur est totalement mensongère", écrivent-ils dans leur déclaration, dont l'AFP a reçu copie. "Non, les enfants ne sont pas en danger. Non, la prétendue théorie du genre n'existe pas. Oui, les programmes scolaires invitent à réfléchir sur les stéréotypes de sexe", poursuivent-ils.
"Pour en finir avec les idées reçues", les signataires soulignent que "le genre est simplement un concept pour penser des réalités objectives. On n'est pas homme ou femme de la même manière au Moyen-Âge et aujourd'hui. (...) L'école est le lieu où l'on permet à chacun de réfléchir sur les conséquences néfastes des idées reçues et d'interroger certains préjugés", ajoutent-ils.
"En permettant aux élèves de se demander pourquoi les princesses ne pourraient pas aussi sauver les princes, en montrant que, selon les lieux et les époques, les rôles des hommes et des femmes ont varié et que l'amour a des formes multiples, les chercheurs, les enseignants et les professeurs des écoles permettent aux enfants, citoyens et citoyennes de demain, de construire un monde plus égalitaire et plus harmonieux", concluent-ils.
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C'est comme ça que ça commence la dictature, on empêche les gens de s'exprimer et on pourchasse les gens qui se posent des questions légitimes sur l'application de loi ou de directives ministérielles.
On voit toutes la puissance d'un état de dictature en mouvement autour de la théorie du genre qui veut engagé des poursuites contre les veilleurs qui dénoncent les dérives de l'état et de l'éducation.
On voit également qu'ils ne lésinent pas sur les moyens en "convoquant" les parents d'élèves, ils ne les invitent pas à venir s'informer, ils les convoquent à la direction, c'est bien pour les menacer de prendre des sanctions contre leurs enfants si ils ne cessent pas de suite le mouvement de protestation.