Les messages de soutien, plus que de reproches, n’ont pas manqué d’affluer, hier, au lendemain de la remise en liberté de Nicolas Bonnemaison, 50 ans, ce médecin urgentiste de l’hôpital de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) mis en examen pour avoir empoisonné quatre de ses patients particulièrement vulnérables.
Euthanasie : l’urgentiste de Bayonne remis en libertéLe Dr Bonnemaison, un médecin surmenéDes personnes, très âgées, et à l’état de santé dégradée dont il aurait « abrégé les souffrances », ainsi qu’il l’a déclaré lors de sa garde à vue devant les enquêteurs de l’antenne de police judiciaire de Bayonne. Pour ces faits, le praticien encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Dès vendredi, une pétition lancée sur Internet appelait au soutien de ce docteur, décrit comme « très professionnel et très compétent ». Affecté depuis plus de vingt ans au centre hospitalier de la Côte basque (CHCB), Nicolas Bonnemaison a vu également plusieurs groupes de soutien créés à son nom sur le réseau de lien social Facebook. Ces derniers réunissaient près de 800 membres hier soir. Cette affaire pourrait rouvrir le débat sur l’euthanasie .
Aucune des familles des victimes n’a, pour l’heure, déposé plainte. Les proches de Catherine-Elisabeth D., 92 ans, décédée le 3 août après avoir reçu une injection létale du médecin mis en cause, auraient fait savoir aux policiers qu’ils ne souhaitaient pas engager de poursuites. « Ils sont domiciliés à Tarbes (Hautes-Pyrénées), confie une source proche de l’affaire. Ils vont être entendus ainsi que les trois autres familles concernées par les enquêteurs. Ces derniers ont encore beaucoup de travail devant eux. »
L'un des malades ne se trouvait pas dans une situation désespérée
Pierre B., l’époux d’une autre victime, a expliqué que sa femme, Marguerite, 73 ans, admise dans le coma aux urgences de l’hôpital de Bayonne après un accident vasculaire cérébral (AVC), était « partie doucement ». « J’ai passé une semaine aux urgences avec elle, a indiqué samedi le retraité dans les colonnes du journal Sud Ouest. Sa disparition est naturelle, en aucun cas programmée. Je ne pense pas qu’il y ait eu quelque manipulation. » Après les révélations des agissements du docteur Bonnemaison, l’époux a quand même demandé le dossier médical de sa femme au centre hospitalier de la Côte basque.
Selon nos informations, le praticien se serait quelque peu « précipité » pour mettre un terme à la vie d’au moins un de ses patients. « Il ressort notamment des auditions du personnel soignant qu’un des malades décédés ne se trouvait pas dans une situation désespérée, confie un proche de l’affaire. L’enquête devra déterminer, avec précision, les conditions d’intervention de ce médecin. »
L’avocat de Nicolas Bonnemaison, Me Arnaud Dupin, a argué que son client avait toujours agi « en son âme et conscience » alors qu’il était confronté à des « situations extrêmement difficiles ». Le médecin — qui a vu son contrôle judiciaire assorti d’une interdiction d’exercer sa profession, de rencontrer les personnes concernées par les faits, ainsi que les membres du personnel de l’unité hospitalière où il travaillait — est désormais dans l’attente de savoir si la justice décide de l’envoyer ou non en prison. Le parquet de Bayonne a, en effet, fait appel après sa remise en liberté.
Le Parisien
Je connais beaucoup de malades qui auraient souhaité avoir un tel Dr a leur côté a un certain moment !!
Il serait temps de revoir cette législation ! Tout le monde devrait pouvoir mourir dans la dignité !!