C'est un surnom qui lui colle à la peau, « la dame des 35 heures. » A l'annonce de sa candidature, les déclarations n'ont pas manqué : Jacques Myard, député UMP, a ainsi dit « Voilà quelqu'un qui a à son actif un certain nombre de bévues et un certain nombre d'erreurs manifestes Demandez aux Français sur les 35 heures si cela leur a rapporté beaucoup. » Marc-Philippe Daubresse secrétaire général adjoint de l'UMP, l'a également rappelé : « Derrière Martine qui parle de la compétitivité de la France et l'avenir du pays, il y a Aubry la dame des 35 heures. »
L'ironie du sort, c'est que cette mesure phare du gouvernement Jospin n'a pas été l'initiative de la maire de Lille, mais de Dominique Strauss-Kahn. Elle y aurait même été plutôt opposée : en 1991, devant des militants de la CFDT, elle avait ainsi déclaré : « Je ne crois pas qu'une mesure généralisée de réduction du temps de travail créerait des emplois. »
Élu maire de Sarcelles en 1995, DSK y met en place les Emplois jeunes : c'est à partir de cette expérience qu'il nourrit le programme économique du PS en remettant au goût du jour l'idée portée par les syndicats CFDT et CGT de la réduction de la durée légale du travail à 35 heures sans baisse de salaire.
Après la victoire de la gauche aux législatives qui suivent la dissolution de 1997, le nouveau Premier ministre Lionel Jospin la nomme ministre de l'Emploi et de la Solidarité. C'est à ce moment là qu'elle met en place la principale promesse du Premier ministre : la lutte contre le chômage avec la création des fameuses 35 heures. Elle crée aussi les Emplois jeunes (une autre mesure crée localement par Dominique Strauss-Kahn), et la Couverture Maladie Universelle et est la première à combler le « trou de la Sécu ».
Nommée ministre par Cresson
Martine Aubry n'aurait donc pas mis en place les 35 heures de plein gré ? Volontaire ou subie, sa carrière ne se résume de toute manière pas qu'à la réduction de la durée légale du travail. La fille de Jacques Delors a au contraire commencé sa carrière politique très jeune. Née le 8 août 1950 à Paris, Martine Aubry est diplômée de Sciences-Po Paris, puis de l'ENA en 1975 (promotion Léon Blum). Elle en sort administratrice civile au ministère du Travail et des Affaires sociales, puis est détachée au Conseil d'État de 1980 à 1981. Suite à l'élection de François Mitterand en 1981, elle travaille dans les cabinets ministériels de Jean Auroux et de Pierre Bérégovoy, ministres du Travail et des Affaires sociales.
Le 15 mai 1991, elle est nommée ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle par Édith Cresson, et reconduite à ce poste dans le gouvernement Pierre Bérégovoy jusque mars 1993. En 2001 elle est élue maire de Lille et finalement Première secrétaire du PS en 2008. Après la cuisante défaite des élections européennes, Martine Aubry doit refonder un parti en plein délitement. Les élections régionales, puis cantonales lui permettront d'imprimer sa marque sur le parti. Avant de se lancer à la conquête de l'Élysée mardi 28 juin. Avec peut-être comme objectif de faire oublier ce surnom de « dame des 35 heures. »
francesoir.fr
Brochen-Aubry n'est peut être pas à l'origine des 35 h mais je me souviens parfaitement qu'elle a défendu le dossier bec et ongle lors de sa mise en œuvre et par la suite elle l'a encore défendu encore plus.
Pour le moment, je n'entends pas les socialistes dire qu'ils vont abolir cette aberration typiquement française et ce que j'entends de ce qu'ils veulent faire sur le travail ne m'incite pas du tout à m'intéresser à un vote pour eux.
A vrais dire lors de primaire présidentielle des socialistes, je serai tenté de dire tout saut Brochen-Aubry.