Les demandes de passeport augmentent !

Vous rêvez déjà de vos vacances estivales loin de la France? Pour éviter que l’été ne vire au cauchemar, pensez à vérifier la date d’expiration de votre passeport. Car, si le passage au passeport biométrique était censé simplifier les démarches administratives, il devient de plus en plus compliqué de renouveler ses papiers.

Il faudra désormais prendre rendez-vous et non plus se présenter simplement devant les services municipaux. Débordées par une avalanche de dossiers, les mairies doivent se résoudre les unes après les autres à s’organiser pour faire face. « Nous avions de grosses files d’attente », confie-t-on à Argenteuil, ville qui possède pourtant pas moins de sept postes équipés pour traiter les demandes. « Il fallait que nous parvenions à gérer les flux. »

Depuis le début du mois, le service d’état civil d’Argenteuil ne fonctionne donc plus que sur rendez-vous, traitant une cinquantaine de demandes par jour. Et, pour limiter encore la perte de temps, un premier contrôle est effectué à l’accueil pour vérifier que les demandeurs ont apporté toutes les pièces nécessaires avant de se présenter à l’heure prévue.
La pression augmente d’autant plus au sein des services que l’été approche. Ce qui allonge d’ailleurs les délais d’obtention. Alors qu’il faut compter en général à peu près quinze jours pour avoir son passeport dans le Val-d’Oise, le temps d’attente passera à trois semaines, voire un mois, dès la fin du mois de mai.
A Cergy, la même mesure de rendez-vous obligatoire est appliquée depuis le 10 mai. « Nous étions arrivés à saturation, il y avait parfois des attentes de deux heures », explique Nathalie Scordel, chargée de l’accueil citoyen à la mairie. La situation devenait d’autant plus ingérable que la croissance des demandes à prendre en charge paraît exponentielle. En mars, les services de Cergy ont ainsi traité 70% de dossiers de plus par rapport à l’année dernière. Et, en moyenne sur l’année, les demandes ont augmenté de 30%. C’est la proximité des bureaux qui serait à l’origine de la surcharge de travail des quatre stations dédiées au passeport biométrique à Cergy. De très nombreux dossiers sont en effet déposés par des personnes n’habitant pas la ville, le système permettant aux mairies de traiter les cas se présentant de n’importe où en France.
Ce système de rendez-vous semble satisfaire les usagers. « C’est plus rapide qu’avant », constate Lionel, 48 ans. « J’en avais fait faire un il y a quelques années. Aujourd’hui, je n’ai pas eu à faire la queue », salue Leslie, 29 ans, qui a attendu deux semaines pour avoir son rendez-vous et devra patienter environ trois semaines pour récupérer son passeport. Les agents, eux aussi, s’avouent « moins stressés pour travailler ».
Le phénomène semble d’ailleurs se généraliser. Franconville avait opté pour le système du rendez-vous depuis le lancement du passeport biométrique. « C’est une question de fluidité, mais ce n’est pas très lourd vu que les gens sont reçus en général deux à trois jours après avoir pris contact avec la mairie », explique Georges Yvars, l’élu qui s’occupe de ces questions. La ville, qui enregistre une vingtaine de dossiers par jour sur les trois postes dédiés, attire d’ailleurs un grand nombre de personnes extérieures à la ville. « Aujourd’hui, nous recevons davantage de gens de l’extérieur que de Franconvillois, rapporte Georges Yvars. Il y a notamment beaucoup d’habitants de Seine-Saint-Denis. » Très peu de mairies pratiquent encore l’accueil libre du public pour les passeports biométriques. Et elles préfèrent que cela ne se sache pas trop. « Sinon trop de gens viendraient », entend-on au sein de l’une d’entre elles.

Le Parisien