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    Les 100 jours de Napoleone Buonaparte

    EUKINI
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    Message par EUKINI Mar 24 Mai - 23:26

    Bonjour tout le monde... Surtout pour ceux qui aiment l'Histoire...Avec un grand H

    Alors j'vous préviens de suite  ce texte est très largement inspiré d'un bouquin que j'ai acheté chez un bouquiniste sur les quais de la Seine à Paris dans ma jeunesse légère...Je le raconte à ma sauce car ce type, pourtant académicien et historien, avait la plume lourde et pouvant servir de somnifère... J'ai donc mit mon talent (restons modeste) au service de ce barbu mort en 1911 je crois.

    J'espère que cela vous captivera bien qu'il ait à mon gout quelques longueurs.

    Allons y  z'allez découvrir que si le monde change...Les hommes pas vraiment!


    Les 100 jours de Napoléon Bonaparte
    Nous connaissons tous à peu près ce grand homme. (qui était plutôt petit de taille) Ce que nous connaissons moins, c'est après avoir été embastillé par les anglais dans une petite île afin de préserver l'Europe de la panique généralisée qu'il ne cessait de produire... C'est son évasion et les détails croustillant et révélateurs de ce que sont souvent ces hommes dits "De pouvoir."

    Voici un récit "amélioré" par votre modeste contributeur qui j'espère vous distraira un peu en ces temps de misère et de trouille généralisée.

    Alors... Il était une fois un trublion infernal qui prenait l'Europe pour une grande Corse, un homme chanceux fourmillant d'idées et les voulant mises en oeuvre par la force dans tous les pays constituant cette Europe.
    Tel un chef de clan, il refila toute sa famille aux manettes de quasi tous les pays qu'il avait conquit,, sauf en Espagne, là, il tenta bien, mais comme ils avaient inventé la Guérilla ... Il s'usa les dents dessus... En vain.
    L'Histoire ne vous dira pas comment son armée d'Espagne fini dans les marais... Ce n'est pas l'objet de ce récit d'ailleurs.

    Toujours est-il qu'après la débâcle de sa campagne de Russie, les trahisons de pas mal de ses "Généraux" plus ou moins épuisés de ces incessantes batailles, il se retrouva refilé à fond de cale sur un bateau qui lui concéda un juste Empire d'où il ne pourrait pas s'échapper...
    Une île..

    La "fameuse" Île d’Elbe..

    Bien sur, en France... On rêvait du retour du grand homme. Cependant, Napoléon 1er ne semblait pas trop s'en soucier, il semblait avoir accepté sa nouvelle vie, au point qu'il incita même Drouot à se marier sur place car il le désirait à ses ordres...Sur place!
    Il écrivait un peu partout sur l’île pour la gérer d'une main de fer, faisant construire des routes, organisant les finances, il fit élever des bâtiments, des fortifications, ce qui étonnait tout le monde, à commencer par les anglais , Pensez, un territoire d'à peine 8000 hectares!

    Il est arrivé sur l'île le 4 mai 1814, sa réputation l'avait devancé et c'est sous les "Hourra, vive Napoléon" qu'il foula de ses pieds ce petit caillou.
    Il ne lui fallu pas plus d'une semaine pour qu'il enfourche un cheval afin de visiter son Empire... D'avoir tant attendu à Fontainebleau sur son sors, il en trépignait d'impatience...
    Certes, Empereur tout puissant à Paris, il aurait envoyé tout juste un garde champêtre pour gérer cette minuscule sous_préfecture appartenant à la France... Mais là, il semblait prêt à s'investir comme il l'avait fait pour la France

    Mais c'est à suivre... Si vous êtes sages bien sur.


    Dernière édition par EUKINI le Mar 24 Mai - 23:44, édité 1 fois

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    Message par EUKINI Mar 24 Mai - 23:33

    Z'avez intérêt a mettre des "j'aime" sinon vous saurez pas la suite , NA!

    En parlant de suite...En voici une...
    L’état des lieux:
    Dès son arrivée, Napoléon nomma le sous préfet Balbi…Intendant  de l’île…Puis Drouot, gouverneur…
    Il affecta Peyrusse trésorier payeur général ! Quant à Bertrand, il en fit son Ministre.  Napoléon créa aussi bien sur , une cour d’appel … Cambronne eu le commandement de Porto-Ferrago.
    Pour  sa  garnison il disposait du 35 ème de ligne ainsi qu’un bataillon du régiment colonial Italien, le tout fut complété de 400 hommes armés,  recrutés en Toscane et en Corse…  400 autres furent recrutés parmi la population locale… Il négocia et obtint d’avoir un escadron de cavaliers polonais licenciés du service de France ainsi qu’ un détachement de la vieille garde que le traité de Fontainebleau l’autorisait à avoir sur l’Ile d’Elbe!

    En fait,  la folie des grandeurs continuait en miniature…

    On constate ici que la perfide Albion fut plutôt magnanime…Ceci s’explique en partie grâce au magnétisme qu’exerçait sur les hommes ce Napoléon Bonaparte… Pensez qu’encore de nos jours Napoleon 1er est fêté par des nostalgiques de son règne…En Russie…

    Pour un prisonnier exilé,  on a vu pire,  jugez plutôt… Outre tout cela, il avait un bataillon de chasseurs et grenadiers (607 hommes) trois brigades de gendarmerie etc. En TOUT il avait une petite armée de 1600 hommes! Aussi il disposait d’un Brick  nommé l’inconstant,  armé de 16 canons ainsi qu’un plus petit bateau La Caroline équipé d’un vieux canon en fonte, deux felouques qui appartenaient à la sté des mines  aussi. Napoléon achète  aussi l’étoile (8822 francs ) admirez le détail du prix payé hihi sans aucune importance pour ce récit ainsi qu’un grand canot et le voici doté d’une marine de guerre menée par 129 hommes d’équipage commandé par l’enseigne de vaisseau Taillade.

    En arrivant sur ce territoire,  il avait déclaré « Ce sera l’île du repos. » Parlez d’un repos , en 6 mois c’est avec fébrilité qu’il marqua son territoire, ceci partout.  il désirait tout changer, réorganisa la Douane, L’octroi de mer , décide  des droits d’entrée sur le blé sauf ceux consommés dans Porto-Ferrajo.  Il fit construire un théâtre, fit planter de la vigne,  exigeant l’acclimatation des vers à soie,  fit défricher et distribua les  terres ainsi viabilisées. La ville constituée de chemins de terre fut pavée..

    Pire, le voilà qui annexe au Sud est de l’île  Îlot dit de Pianosa …Il le fit fortifier et y installa 30 hommes! rassurez vous, il n’avait pas tronqué son fameux bicorne pour un entonnoir et disait en riant « l’Europe va encore m’accuser d’avoir fait une conquête! »  Elbe était dotée de très mauvaises routes, Il les fit réparer et élargir et en créa 5 nouvelles.  Il fit fabriquer une rampe carrossable en lieu et place du vétuste escalier menant du Port au sommet de Porto-Ferrjo. Les gens de l’île et les soldats étaient employés à ces grands travaux et se demandaient bien ce qui leur arrivait.

    Les soldats rechignaient un peu,  on les appelaient donc des grognards, cependant , ils acceptaient de travailler. car ils ne désiraient pas mécontenter leur idole…Ainsi sont les hommes, parfois.

    Dès la première année de captivité, l’Empereur d’Elbe a acheté des vignes afin de s’assurer boisson convenable et non l’horrible piquette que produisaient les Elbiens. Lorsqu’on lui demandait qui vendangerait il s’esclaffait  «  Mes grognards les vendangeront avant moi » Ses soldats n’y manquèrent pas.  Les journées de l’Empereur se déroulaient comme sa vie de militaire,  il organisait des excursions, escaladant le moindre mont,  usant son cheval dans des courses folles avec ses cavaliers.

    Campbell,  l’Anglais  ayant mission de surveiller tous ses actes et d’en rendre compte était sidéré d’une telle énergie dépensée.  Napoléon avait déclaré à Fontainebleau à sa vieille garde qu’il leur écrirait les grandes choses qu’ils avaient faites ensemble…Ils vont devoir attendre…

    Campbell réalise alors que ce Napoléon est encore un homme d’action. Pour écrire il écrit…  Mais des ordres!  Il commande, il organise, construit,  il marche et monte à cheval, en fait, il cherche à s’étourdir dans ce qui lui donne l’illusion de l’action…L’aigle est en cage et se brûle les ailes dans ce qui est un espace si restreint…  

    Il choisit une petite maison  tout en haut de la ville haute entre le fort Stella et le fort Falcone.
    Bien sur, la maisonnette fut surélevée d’un étage et l’on y accola une grande salle destinée aux réceptions et jours de fête…On est Empereur ou pas …  Il acheta  aussi une châtaigneraie pour y construire sa maison de campagne en contrebas du mont le plus élevé de l’ile… Environ 800 mètres de haut.  Lorsqu’il faisait des nominations il signait : Napoléon, Empereur et souverain de l’île d’Elbe avons décrété et décrétons… Pour lui,  il restait l’EMPEREUR…

    Un Empire de pacotille  car lorsqu’il rassemblait sa cour insulaire,  le colonel Campbell était souvent choqué  dans sa fierté d’aristocrate car il avait reconnu parmi les femmes invitées l’une d’elle …Ayant raccommodé son uniforme!
    La troupe du petit théâtre était constituée de gardes et des femmes de l’île bien sur.  La musique des grenadiers  faisaient l’orchestre… En janvier et février l’on organisa pas moins de 6 bals dont la moitié étaient masqué (je le sais,  j’y était vérifiez…Tout est dans les livres … )

    Napoléon avait seul, tout organisé…il réglait les ordonnances comme lorsqu’il gérait la France à coup de cavaliers postaux crevant leur cheval de relais en relais, pour de Moscou, porter  ses ordres dans Paris…L’homme était capable de TOUT…Il le prouve. Il faisait donc publier des avis d’invitation au travers toute l’île sans bien sur que cela ne dépasse pas 200 personnes… Petit palais oblige.
    La mère de ce rejeton  ainsi que la princesse Pauline  avaient rejoint l’Empereur, sa mère le 2 août  sa sœur le 30  octobre.

    L’aventure démarre lentement … Mais faut bien dessiner le décor…

    Peut être une suite...Plus tard...

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    Message par Jean-pierre Mar 24 Mai - 23:43

    C'est assez incroyable le mimétisme que certains hommes peuvent avoir sur les autres au point que quoi qu'ils fassent, quoi qu'il arrive, on lui obéit au doigt et à l'œil.

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    Message par itsmeagainagain Mer 25 Mai - 10:00

    Spoiler:

    Peut être une suite...Plus tard...

    question :t en penses quoi de napo ? tu l apprecies ou pas ???
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    Message par EUKINI Mer 25 Mai - 11:45

    Bonjour , évitez je vous prie les citations longues situées juste au dessus... Du texte cité.
    Sélectionnez juste une phrase qui vous interpelle. C'est suffisant pour en dialoguer je crois.

    Sinon, ici, je narre une partie de NOTRE Histoire. Je m’efforce donc de rester neutre.
    Que j'aime ou pas cet homme est ici sans importance puisque je ne me fais l'écho QUE de ce qu'il a fait de sa vie.
    La France lui a réalisé une sépulture à la hauteur du personnage historique.
    Cependant j'ai une opinion personnelle sur cet aventurier corse qui était avant tout un guerrier implacable doté d'une intelligence et d'un sens de la gestion de son pays plutôt extraordinaire pour un petit corse débarqué de son île et arrivant à la capitale en proie à des circonvolutions aussi sanglantes et haineuses qu'inutiles. Ses rapports avec les femmes étaient celle d'un primaire corse pas trop misogyne mais ne les pensant pas capable d'être comme les hommes...Ce qui ne l'empêchait pas parfois d'avoir besoin de leur amour au sens noble...A son époque, disons qu'il était dans la normalité.

    Je préfère et DE LOIN l'oeuvre de Napoléon 3 qui lui, a su vaincre la misère de son peuple, a embelli Paris et bien des régions de France comme quasi aucun dirigeant n'a su le faire et a permis à ce pays de savoir parler la même langue sur tout notre territoire. Avant lui, hors pour l'ex noblesse, chaque région baragouinait des dialectes incertains au point qu'à Bordeaux, on ne pouvait rien comprendre de ce que parlaient les bretons et encore moins les marseillais. Mais c'est une toute autre Histoire que je vous conterai peut être un jour...Si je ne meure pas avant.

    Et tout ceci est resté fragile car n'est pas si vieux qu'on ne le pense...
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    Message par EUKINI Mer 25 Mai - 11:47

    La suite...
    Le Nouvel Empereur de l’île D’Elbe reçoit tout de même pas mal de visiteurs,  ce qui permettait de supporter un peu la monotonie d’une vie plutôt étriquée puisque se résumant à croiser sans cesse les habitants de cette île minuscule, Peu de français  lui rendaient visite car ils sont plutôt casaniers de nature et avaient de plus,  pas mal de difficultés à obtenir  des passeports de la part de la monarchie de Louis 18. Il venait le plus souvent des Italiens et des anglais. Les italiens souvent par intérêt, les anglais afin de voir en chair et en os celui qui avait fait trembler le trône de leur puissante majesté.

    Certains avaient même une profonde admiration pour ce Napoléon, Ils ont même acheté tous les bustes en albâtre représentant l’illustre homme…Quasi tous les capitaines anglais ont  affiché  son portrait dans leur cabine…

    Pourtant,  Napoléon considérait l’Angleterre pour sa plus redoutable ennemie. De là était né sa haine ardente pour cette Nation. Ne nous y trompons pas, ce sentiment étrange impliquait pour lui la reconnaissance de la grandeur et de la puissance  du peuple anglais…Après la France tout de même.

    En fait,  il était plutôt flatté de constater  leur présence admirative et sans trop de rancune  il les invitaient même à sa table  et n’hésitait même à les flatter. Il vantait leur marine, leur armée, leur Parlement, leurs orateurs, il exaltait même parfois leur aristocratie respectable et puissante

    Il demanda même a Campbell  de lui procurer une grammaire anglaise…  il osa même un jour à demander à Campbell si finir sa vie en Angleterre ne serait pas en fait juste évolution des choses…

    Il baptisa son canot de plaisance  Usher , du nom de son bon ami, le capitaine de  l’Undaunted  (L’intrépide)
    Le 4 juin, il assista à bord d’un navire anglais à une fête donnée en l’honneur de l’anniversaire de la naissance de George 3.
    Le Colonel Campbell était admis dans l’intimité de l’Empereur. Cet officier était l’un des quatre commissaires chargé de l’escorter de sa résidence de la Malmaison (Fontainebleau ) jusqu’à Fréjus.  C’était  le Général autrichien Keller qui l’avait chargé de le suivre jusque dans l’ile d’Elbe, ceci, afin de superviser son installation.  Keller qui s’y était rendu aussi,  quitta L’île d’Elbe le 14 mai

    Campbell désirait lui aussi partir, car selon le traité signé à Fontainebleau , Napoléon devait rester seul maître de son île, Campbell n’était donc pas supposé surveiller les faits et gestes de Napoléon sur l’île.
    Cependant, Napoléon lui fit dire par Bertrand que sa présence lui semblait indispensable autant qu’agréable…  Campbell, un peu surpris exigea que ceci lui fut consigné par écrit et c’est le 27 mai que Bertrand lui remis une note se terminant pas ces mots «  Je ne puis que réitérer au colonel Campbell combien sa personne et sa présence  sont agréable à l’Empereur Napoléon.

    C’est ainsi que le pauvre Campbell se retrouva plus ou mois forcé de rester sur l’île d’Elbe en présence de son prisonnier…Il n’en adressa pas moins une missive pour en informer le Foreign Office. Assurant qu’il transmettrait tous les faits et gestes de l’Empereur Napoléon au service de sa Majesté.

    En fait, Napoleon se sentait abandonné, privé de toutes relations diplomatiques, coupé des nouvelles de l’Europe, or il désirait conserver un interlocuteur crédible auprès de ces puissances…

    De plus,  il se méfiait des barbaresques pouvant débarquer sur son île et aussi des espagnols qui n’avaient pas ratifié ce traité.. Puis enfin,  de cette monarchie française  qui ne dormirait que d’une oreille tant que ce bonhomme resterait vivant, bien qu’usurpateur à leurs yeux…

    On comprends mieux que la présence d’un commissaire anglais lui paraisse une éventuelle sauvegarde , ce n’était que pour la forme car il y avait pas moins de dix agents secrets à la solde des anglais pour espionner tous ses faits et gestes… En le gardant à ses cotés, il pensait étouffer toute défiance des anglais et de leurs alliés…

    Durant le début de sa captivité,  Napoleon cru que Marie Louise et son fils viendraient le rejoindre…
    Il pensait que son  abdication  ne pourrait pas le priver de ses attributs d’époux et de père.  
    Il fit  donc préparer les appartements de Marie Louise au Palais Mulini…Il y croyait dur comme fer et fit reporter le feu d’artifice du 15 Aout pour le conserver et le tirer lors du retour de l’Impératrice…

    Son goût artistique était un peu pompier, il avait fait  faire dessiner deux Colombes reliées par un ruban dont le bout central se resserrait s’ils s’éloignaient.  Tout ceci en grande pompe …Au plafond!
    N’ayant pas la télévision, moi j’aurais plutôt  fait fixer d’immenses glaces…Au plafond tant qu’à faire! Wink  L’entourage de l’Empereur était aussi convaincu de l’arrivée prochaine de l’Impératrice

    Un soir du 1er septembre  l’on vit arriver une femme, accompagnée d’un enfant d’environ 4 ou 5 ans,  elle fut hébergée à la Madone.. Et l’Empereur la rejoint  plus ou moins en catimini…Aussitôt,  les canonniers s’apprêtaient déjà à tirer ce joli feu d’artifice… Mais  dans la matinée, l’Empereur rentra seul à Porto Ferrajo.  Il avait en fait sans doute honoré… La Contesse Walewska ‘l’histoire ne le dit pas , mais lorsqu’on connaît le bonhomme…)

    Marie Louise comptait effectivement rejoindre son époux « Ma place est auprès de l’Empereur » disait elle,  « je désire le rejoindre car je me trouve bien partout avec lui »  Mais déjà, les puissances étrangères avaient disposé d’elle et de son fils,  car sur l’île d’Elbe, l’enfant serait resté le Prince Impérial et comme la popularité de Napoléon était encore très forte en France, on se méfiait .

    Aussi,  tout un stratagème fut mit en place …On proposa à Marie Louise d’aller prendre les eaux à Aix.  Pire,  l’Empereur d’Autriche lui recommanda  qu’au lieu d’aller directement par Parme vers l’île d’Elbe  L’autrichien lui recommanda d’aller d’abord en Autriche… Voir sa famille!
    Après avoir versé des larmes, Marie Louise consenti à aller en Autriche. Durant ce long voyage (car il n’y avait pas encore Ryanair) elle écrivit plusieurs lettres à son chéri d’Empereur dont une depuis Schœbrunn …
    Les a t-il reçues? Personne ne sait vraiment.  Fin mai,  elle réclama l’exécution de la promesse faite d’aller aux eaux d’Aix,  puis de là à Parme puis à l’île d’Elbe… On décida de la faire patienter jusqu’au retour de l’Empereur d’Autriche…Qui prit son temps…Beaucoup de temps. La grand mère de Marie Louise (la Reine Caroline des deux Siciles) ne pouvait pas voir en peinture ce Napoléon turbulent et sanguinaire,  Cependant,  apprenant l’affaire elle s’écria  « on ne sépare pas ainsi un époux de sa femme, moi je prendrais les draps de mon lit pour m’échapper »… Le problème c’est que Marie Louise ne savait que…Pleurer.

    Au mois de juin, l’Empereur d’Autriche ne pouvait plus différer ce voyage tant désiré vers Aix par Marie Louise…

    Mais c’est à suivre  et où l’on découvre la faiblesse des femmes pour des beaux blonds ténébreux…Parfois…Héhéhé

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    Message par EUKINI Mer 25 Mai - 12:00

    Et encore une suite, il pleut profitons en...
    L’Empereur d’Autriche décida d’un stratagème peu catholique tout en acceptant la demande de Marie Louise… Déjà, il recommanda que son petit garçon reste à Schœnbrumm pour des raisons de sécurité dans ce si grand voyage au travers d’une France très dangereuse car au bord de la guerre civile…Marie Louise, comme à son habitude, pleura beaucoup, mais accepta…

    Ensuite l’Empereur choisi pour l’accompagner un bel homme ayant été plus ou moins chevalier d’honneur de Marie Louise lors des les fêtes de Dresde en 1812, il s’agissait d’un jeune Général, Comte de Niepperg et comme l’a rapporte Meneval, il avait pour mission de faire oublier l’Impératrice de France et par conséquent… l’Empereur… « En poussant les choses jusqu’où elles pourraient aller »

    Ce Niepperg avait 42 ans, sa taille restée mince, de beaux cheveux blonds bouclés lui donnaient encore une apparence de jeunesse. De plus, il était très soigné sur lui, portait son uniforme avec élégance, celui des hussards Hongrois et de part son éducation il était délicat et gracieux en toutes occasions.

    L’homme était un peu (beaucoup) séducteur , sachant composer avec une gravité mais aussi se comportant avec bienveillance, il parlait comme Eukini avec aisance, d’une voix mâle chaude et caressante…Ayant livré maintes batailles, il avait eu un œil crevé suite à un coup de feu…Mais le fin bandeau qu’il portait pour cacher cicatrice et traces de cet accident le rendait aussi mystérieux qu’attirant pour la gente féminine frissonnant du récit de ses exploits qu’il leur confessait comme à regret pour expliquer la chose. C’était en fait un séducteur expérimenté fatal. L’Empereur savait toute ses conquêtes féminines et l’homme lui semblait parfait pour la tâche…

    Dans les premiers temps de son séjour à Aix, Marie Louise ne vit Niepperg qu’en audiences semi officielles, elle réservait son intimité pour Maneval, Madame de Brignoles et aussi ce Hursault de Sorbée et de Bausset , faisant partie en fait de sa suite.
    Durant son séjour, elle reçu la duchesse de Montebello, Corvisart, Isabey puis aussi Talma, le Comte de Cussy et quelques autres…Beaucoup lui firent des ouvertures pour une éventuelle restauration avec son fils Napoléon 2 et elle, comme Régente

    Ils ne connaissaient pas Marie Louise qui en était fort effrayée. De nature plutôt simple, elle redoutait les grandeurs, les émotions ainsi que les grands dangers du trône Impérial . Elle ne pensait qu’à finir ses jours en compagnie de son fils et de son Empereur de mari sur cette petite île de paix loin des fureurs de l’Europe… Hurault de Sorbée d’ailleurs, le mari d’une de ses femmes d’honneur fut dépêché discrètement par l’Empereur… C’était un capitaine de bataillon de Napoleon 1er.

    La saison des eaux s’avançant…Elle pria l’Empereur d’Autriche de l’autoriser à se rendre à Parme… espérant ensuite rejoindre son époux à Elbe… Aussitôt , Metternich lui répondit que les circonstances politique ne permettait pas sa prise de possession du Duché et qu’il fallait retourner à Schœunbrunn et d’y attendre la fin du Congrès le décidant…La pauvre Marie Louise pleura encore beaucoup, mais se résigna.

    En l’absence de Meneval, Niepperg avait peu à peu gagné la confiance puis l’amitié de Marie Louise…Ces sentiments nouveaux prirent plus de force durant le voyage d’Aix a Vienne…Que Niepperg fit durer tout le mois de septembre et dont il profita pour se trouver sans cesse auprès de la jeune femme et c’est d’AIX que Marie Louise envoya ses dernières lettres à son Empereur de mari …Si loin déjà…Dans son cœur. (vous connaissez le proverbe…Rarement pris en défaut…) Surtout à cet âge.

    C’est ainsi que peu à peu , après son retour à travers la Suisse puis le Tyrol que Metternich lui arracha la promesse de ne plus écrire à son époux…Et aussi, de remettre toute correspondance de Napoléon à son père sans jamais les ouvrir… Pire, elle finit par consentir à « vendre » son fils en échange d’un Duché. Elle confirma a Metternich qu’elle n’accepterai pas la souveraineté de Lucques car bien trop près du lieu de vie de Napoléon…Souvent femme varie.

    Meneval avait compris l’intrique et lors d’une visite à son Empereur, il lui révéla toute l’affaire. L’Empereur ne doutait donc plus des intentions de la cour de Vienne. Très affecté, il s’ouvrit avec amertume auprès de Campbell de la conduite inhumaine de l’Empereur d’Autriche: « Ma femme ne m’écrit plus » d’une voix tremblante d’émotion, ce qui impressionna le commissaire anglais…Mon fils m’est enlevé comme jadis les enfants des vaincus pour orner le triomphe des vainqueurs! Quelle barbarie ne trouvez vous point? Il persuada celui-ci d’écrire à Castlereagh pour savoir si ces actes étaient cautionnées par les autres puissances, dont l’Angleterre d’ordinaire si juste et si libérale…
    Il tenta de faire parvenir une autre lettre en se servant de lord Burghher qui n’en fit rien.
    Apprenant que Keller devait venir le voir, il s’imaginait que c’était pour lui parler du retour de l’Impératrice.. Parfois les Empereurs n’en sont pas moins hommes.

    L’homme semblait abattu …Cependant, d’autres problèmes allaient arriver…

    Comme vous le savez certainement grâce à vos profs d’Histoire très performants, L’article 3 du traité de Fontainebleau signé je crois vers les 11 avril prévoyait d’octroyer 2 millions de francs de rentes par an à l’Empereur Napoléon. Cependant , Bercy (heuu pardon, c’était pas encore les voyous de Bercy) Cependant les hommes du cabinet des Tuileries n’avaient plus du tout envie de tenir ces engagements. Czar et lord Castlereagh en parlèrent d’ailleurs à Taillerand qui, en excellent diplomate vicieux prétexta d’être trop loin de Paris pour pouvoir prendre opinion.

    Napoleon était furieux car les revenus de cette île minuscule ne suffisaient point à subvenir aux tâches, fêtes et travaux de Napoléon dans son royaume d’Empereur insulaire…

    Horreur, malheur , que faire?

    Cela vous le saurez peut être plus tard si vous êtes sages…
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    Message par Jean-pierre Jeu 26 Mai - 17:13

    Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord fut probablement le diplomate le plus vicieux que la France n'ai eut.

    Intéressant personnage pour ceux qui ne connaissent pas.
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    Message par EUKINI Jeu 26 Mai - 18:25

    C'est exact. Il est d'ailleurs a l'origine de cette campagne de Russie faisant croire au Tzar que Napoléon bluffait et qu'il n'avait pas la puissante Armée qu'il prétendait avoir. Sans ses manigances le Tzar aurait accepté le désir d'embargo TOTAL que Napoléon avait décidé contre l'Angleterre afin de la renvoyer a sa réalité: Une île pauvre et pluvieuse qui n'était riche que parce qu'elle pillait en Europe et bien ailleurs...(Inde par exemple etc) Napoléon s'en était aperçu mais ne l'a pas fait éliminer... Il est des erreurs tragiques!
    Mais voyons la suite Napoléon va faire ses valises...Héhéhé

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    Message par EUKINI Jeu 26 Mai - 18:44

    Jusqu’ici, Napoléon avait lui même financé tout ceci grâce à un « trésor » sauvé des griffes du gouvernement provisoire juste après son abdication. Cependant, ce petit trésor, restes du fameux trésor des Tuileries économisé sur la liste civile et dont les huit dixièmes avaient été employés à ses dépenses de guerre se finissant a Waterloo, n’était hélas pas inépuisable.
    Des 3,800.000 francs Or qu’avait l’Empereur à son arrivée dans l’île, plus de la moitié était dépensé lorsqu’il se décida  à revenir en France…
    Il avait donc calculé que même au plus juste,  dès le mois de février de l’année suivante,  il n’aurait plus un rond!

    Or les vainqueurs avaient prévu que l’Empereur resterait dans cette île tant qu’il aurait  de l’argent pour y vivre.  L’inexécution faite par Louis 18 concernant les engagements financiers pris à Fontainebleau envers  l’Empereur n’était pas seulement un manque de foi mais une grave imprudence…  
    En fait,  les services des finances de Bercy …Pardon, des  Tuileries, pensaient que bien avant la ruine de l’Empereur, il serait pourvu à son sort d’une façon définitive…Et expéditive!

    Déjà, à Vienne, Tayleyrand et Castlereagh s’entendaient pour envisager la déportation  de Napoléon dans une île très éloignée dans l’Océan.  On parlait d’ailleurs de ce projet dans toute l’Europe, dans les salons et…Dans les journaux. (seul moyen de communication à l’époque) or…Napoléon en lisait…Des journaux!
    Louis18 recevait sans cesse des communications « secrètes » en provenance de son cabinet noir qui expliquait que le sors de « Buanaparte » était décidé. "On va l’envoyer à Sainte Lucie, il est même dommage qu’on ne l’envoie pas à Botany Bay!" (c’est une petite baie sauvage située... En Australie à l’époque peuplée de sauvages et de pas grand chose d’autre…Que des kangourous.
    Les bateaux anglais de prostituées et d’indésirables en Europe n’ayant pas encore fait souche là-bas.

    On projetait aussi de l’enlever lors de ses multiples périples à bord  de son brick "l’inconstant"… Où il dormait à bord parfois, de le saucissonner et de l’expédier direct à l’île de Sainte Marguerite

    (A cette époque, toute les  découvertes de ces innombrables îles ou îlots étaient baptisés à la va comme je te pousse, soit du nom de Monarques en règne,  soit du nom des  innombrables" Saintes  ou Saints" dont fourmille nos catéchismes… C’était pratique et rapide à faire.

    Sainte Hélène , Sainte marguerite, Sainte Lucie,  Saint domingue etc.

    Ces personnes pensaient tous que la prison d'exil  était certes  bien pour Napoléon, mais que la tombe serait bien mieux!   Plus d’un en France et ailleurs  pensaient que c’était une très grande faute d’avoir laissé vivre ce  Bonaparte.  A Rome,  des moines fanatiques se disaient prêts à aller poignarder Napoléon . Son frère Joseph eu vent de l’affaire et en averti aussitôt Porto Ferrajo.

    Il y avait aussi Bruslard , un ancien Chouan nommé Maréchal de camps de Dupont qui s’était donné cette mission qu’il considérait comme libératrice en venant prendre le commandement de la corse!

    Napoléon, informé de tout cela était devenu anxieux et même ulcéré.  Il questionnait Campbell: "Avez vous des nouvelles du Congrès? Croyez vous qu’on pense me déporter? On ne trouvera rien qui puisse me compromettre chez les conspirateurs Italiens…On veut me faire assassiner!"
    Durant une balade avec Bertrand, Drouot et Campbell,  il s’arrêta soudain et s’écria  "je suis un soldat, qu’on m’assassine, j’ouvrirai ma poitrine mais je ne veux pas être déporté!"

    Un autre jour il confia à Campbell :  "Qu’on sache bien que jamais je ne consentirai à me laisser enlever Il faudra faire brèche à mes fortifications!"

    Les temps avaient changé et très vite…Tout avait été mit en œuvre par Napoléon contre une tentative d’assassinat ou une invasion sur l’île.
    Les nouveaux visiteurs débarqués devaient montrer patte blanche,  subir un interrogatoire en règle,  indiquer un répondant dans l’île et ceux qui paraissaient suspects étaient rembarqués manu militari sous la surveillance de la Police Elboise.

    Cette pression permanente pesant sur les épaules de l'Empereur le transformait un peu.  Il s’écriait parfois "je veux désormais vivre comme un juge de paix, l’Empereur est mort,  je ne suis plus rien… Je n’existe plus pour le monde,  rien ne m’intéresse maintenant que ma famille, ma maisonnette, mes vaches et mes mulets."

    On notera que même si sa résignation fut sincère, son ambition morte, il faut reconnaître que tout ceci fait tout pour réveiller ses instincts de César!

    En résumé: Louis 18 ne lui paye pas la rente convenue, le cabinet autrichien séquestre son fils et livre sa femme à un ruffian de cour,  Castlereach intrigue pour Le faire déporter, Taillerand complote de le jeter aux oubliettes et d’autres pensent à l’assassiner.

    Pouvons nous penser que si l’on avait payé à Napoléon la rente stipulée dans ce traité  de Fontainebleau,   Qu’on lui eut rendu sa femme et son fils et qu’on eut assuré sa sécurité il n’aurait pas tenté l’héroïque et fatale aventure qui abouti à Waterloo ?  
    Personnellement , Eukini en doute énormément…Cet homme était fait pour vivre…Pas pour juste exister.

    Et puis ce qu’on oublie souvent , c’est que ce petit corse devenu grand homme ne le dut que grâce à sa vision pour la France . Cette France qui souffrait depuis la restauration monarchique imposée par ses ennemis.

    La vraie raison de son évasion c’est que le petit souverain de lîile d’Elbe s’appelait Napoléon et qu’il n’avait que… Quarante cinq ans!

    Peu à peu,  les visiteurs et le courrier postal  de France étaient devenus rares dans l’île d’Elbe car les Polices  du littoral s’opposaient à l’embarquement des passagers et la Poste interceptait toute correspondance à son intention.
    Cependant, l’Empereur arrivait encore à lire les journaux , notamment ceux de Paris et de Londres:  Le Nain jaune,   le Censeur,  le Morning Chronicle assez hostile aux Bourbons d’ailleurs,  il interrogeait les Italiens et surtout les anglais dont il prisait davantage le jugement.
    Il connaissait ainsi assez bien les fautes du gouvernement de Louis18 et l’état d’esprit des français.  La France était mécontente (comme presque toujours remarquez!)  l’Europe désunie et prête  à s’entre combattre entre états au moindre prétexte.  En lisant tout cela et vu sa position et surtout l’avenir funeste qu’il pressentait avoir en restant sur cette île…  Ce n’est plus l’abattement qui le submergeait mais le désir de retour au pouvoir dont le Bourbon ne savait rien faire de bon!  

    Il décida  de prendre peu à peu ses distances avec Campbell . Celui-ci confia à Castlereach que Napoléon lui avait plus ou moins fait comprendre que si le peuple de France le réclamait,  il serait sans nul doute ravi d’y retourner mettre de l’ordre….

    Cependant,  le commissaire anglais ignorait que le 12 ou le 13  février,  un français déguisé en matelot eût abordé dans l’ile à bord d’une petite felouque . C’était M. Fleury de Chaboulon
    Il était auditeur au conseil d’Etat et sous préfet de Château-Salins puis nommé sous préfet de Reims juste après que l’on eusse repris cette ville aux Russes.

    Fleury de Chaboulon avait donné sa démission au retour des Bourbons, donc de Louis18.
    Il décida d’aller incognito sur l’île d’Elbe au début de 1815.   Il avait servi l’Empereur avec brio puisque Ney le surnommait « l’intrépide sous préfet » durant la campagne de 1814 où il avait obtenu la croix.

    Fleury pensait que peut être Napoléon n’accepte pas de le recevoir ou bien avec défiance…Avant de partir pour Elbe,  il s’adressa donc au Duc de Bossano qu’il connaissait personnellement .
    Ce vieux Ministre et ce jeune sous préfet parlant de leurs folles aventures napoléoniennes en campagne … Les discours de feu de  Fleury donnaient du baume au cœur au vieux soldat.  
    Bossano se laisse arracher sans mal  pour servir de mot de passe un secret que lui seul et l’Empereur connaissent et il autorise Fleury à rapporter à Napoléon toute leur conversation.

    C’est donc après avoir surmonté bien des embûches qu’il débarqua  enfin sur l’île. le 12 ou le 13 février dans la soirée…Reçu par l’Empereur dès le lendemain, il se présenta comme envoyé par Barsano

    A l’évocation du nom de cet ex ministre dévoué de Napoléon, celui-ci l’écouta longuement car si les visiteurs habituels ne l’intéressaient guère pour connaître le fond des choses de la France,  il comprenait que ce Fleury de Chaboulon lui serait de grande utilité…

    Fleury l’informa qu’entre autres multiples complots,  il y avait celui qui avait projet de rétablir l’Empire avec une Régence… – Une régence? Suis je donc déjà mort? Les renseignements de Fleury précipitèrent sa décision de s’enfuir…

    Le lendemain l’Empereur eu un second entretien avec Fleury. Il ne lui cacha pas sa décision de mettre fin à sa détention fusse t-elle dorée pour un temps… Cependant ,en fin stratège il ne le mit pas dans la confidence de son plan d’évasion.  Fleury quitta l’île le soir même. Une felouque affrétée par  ordre de l’Empereur le mena à Naples où il se fit établir un passeport pour la France…

    Dès la 16 février,  le surlendemain du départ de Fleury,  Napoléon prépara son départ.  
    Pour réussir cela,  il fallait donner le change afin de brouiller les cartes et donc il ordonna à Drouot de faire appareiller sans cesse tous les bateaux dont sa flotte disposait,  les uns reliant le petit îlot proche d’Elbe, d’autres transportant du bois s’un port à l’autre et  encore d’autres pour tout ce qu’on avait besoin de-ci de-là  entre les petits villages côtiers.  Il demanda que son Brick soit  approvisionné pour un voyage de  trois mois avec 120 hommes à bord  Que pourrait on penser? Une évasion vers l’Amérique? Ou bien pour aller en Italie ou en France? Pour cela,  il ne fallait pas  trois mois de vivres

    Pour donner le change Napoléon écrivit a Bertrand dès le 19 février qu’il irait passer les mois de juin et  juillet à la Marciana  Le 22 février il demande à Foresi de lui procurer des bateaux de transport et le 23 il donne l’ordre a Peyrusse d’emballer l’or dans des caisses et de ne plus faire de règlement pour l’île ou si nécessaire uniquement en monnaie d’argent. Napoléon reste cependant le plus discret possible sur ses intentions réelles. Seul la Général Drouot l’avait deviné depuis quelques jours, Napoléon se sentait  bien seul et avait toute confiance en ce Drouot,  il ressenti  probablement le besoin d’être encouragé pas cet homme valeureux et dévoué.

    Il lui déclare:  – Drouot,  je suis regretté et demandé  par toute la France,  dans peu de jours je quitterai l’île pour obéir au voeux de la nation.   Napoléon vit le visage de Drouot s’assombrir…
    Celui qu’il appelait le sage pressentait la guerre civile suite à son retour… Aussi,  Drouot avec franchise objecta que cette folle aventure risquait fort de tourner court.
    Cependant, Napoléon  était farouchement décidé à ne pas fléchir . Ils me volent ne payant pas ma rente signée en échange de mon abdication! La France va de mal en pis,  l’économie est exsangue, ils ne savent rien faire de ce si beau pays.  Drouot…Réveille toi,  on ne va pas croupir ici plus longtemps!
    En soldat loyal et dévoué,  Drouot obtempéra non sans tenter à diverses reprises d’infléchir l’Empereur à renoncer a son projet

    Napoléon cependant,  persista et fit approvisionner deux paires de souliers pour chaque homme embarqué dans l’aventure ainsi que le déplacement des chevaux des polonais et toutes les mules en état de santé pour cette aventure rapidement


    Plus loin, en Italie, et même a Porto Ferrajo,  dans les cafés et dans les cercles d’officiers on raconte que l’Empereur s’apprête a débarquer pour la Toscane… On raconte partout que sauf les riches et les émigrés*  tout le monde en France désire le retour de l’Empereur.  Que le Roi et sa cour sont devenus odieux  et qu’il suffira du chapeau de Napoléon planté sur les côtes de Provence pour attirer à lui tous les français…Bien qu’il n’y eu ni radio ni télévision, le petit peuple voulait vivre ses rêves comme au temps des batailles gagnées partout en Europe…  Un  Général , au soir d’une bataille  victorieuse mais  sanglante ayant causé la mort de milliers de soldats français, il lui demanda si enfin il n’avait pas de regrets de telle violences pour le peuple de France…Napoléon lui répondit: –"Mais enfin, Général, la France c’est moi, je vais donner fête dans toutes les villes les villages en l’honneur de cette magnifique victoire, me payant sur les vaincus et le vin coulera dans les fontaines…Dans 9 mois,  des dizaines de milliers de petit français seront là pour profiter de mon Empire"… Le Général ne sut quoi répondre…
    Mais c'est à suivre...si cela vous plait bien sur.

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    Les 100 jours de Napoleone Buonaparte Empty L'EMBARQUEMENT

    Message par EUKINI Jeu 26 Mai - 22:00

    L’embarquement:

    L’Empereur désirait profiter de l’éloignement momentané du commissaire anglais Campbell pour prendre la poudre d’escampette, il était parti le 16 février…En conséquence Napoléon avait prévu son départ autour du 26 au plus tard… Alors que les préparatifs allaient bon train, voici qu’on lui annonce qu’une frégate anglaise vient de mouiller dans la rade de Porto-Ferrajo!
    The Partridge (La Perdrix)

    Napoléon hésite… Son naturel le pousserait bien à s’emparer de ce beau bâtiment, Ce serait assez facile avec quelques marins de la garde et deux ou trois compagnies de grenadiers désireux de reprendre leur service dans l’art de la guerre… Il pensait aussi que ce coup de main lui procurerait à bon compte un beau navire bien utile pour son projet d’évasion… Cependant…Bien que particulièrement violent et même sanguinaire, Napoléon se ravisa car la conduite des anglais envers lui forçait un peu son respect et surtout… il ne désirait pas que son évasion fusse à l’origine d’un casus belli avec l’Angleterre

    Cependant, il n’exclu pas de faire réaliser ce guet-apens si nécessaire…Heureusement, dès le lendemain, peu après midi , Bertrand l’informe que le capitaine Adye va reprendre la mer dans l’après midi si le vent se lève. A peine la frégate anglaise a levé l’ancre qu’une réquisition est lancée sur tous les bâtiments de l’île. On envoi des courriers aux quatre coins de l’île pour interdire à quiconque d’embarquer, même les pêcheurs! La Police refuse de délivrer tout passeport et la santé, tout billet d’expédition (pour la lectrice ou le lecteur attentif, il constatera qu’en quelques mois seulement (son exil n’aura duré que 10 mois) la totalité des services administratifs de l’île était devenu aux ordres et obéissant à l’Empereur car comme le dicton le dit: Qui paye commande!) Même le président du tribunal , accouru avec les notables de l’île au Palais lui exprime ses félicitations et ses regrets.
    Ses félicitations de le voir reprendre il en est sur, le chemin de la gloire .
    Ses regrets de le voir quitter l’île où il laissera de grands souvenirs et surtout…Un grand vide!

    Napoléon est songeur, préoccupé, il marmonne pour lui même: Ha, enfin, la France, la France…
    Dès le lendemain, le 25 février on continue les préparatifs on embarque quatre pièces de canons de campagne sur l’Inconstant…Hé oui…L’embargo sur tous les bateaux est rigoureusement maintenu.
    La police oblige même les insulaires comme les visiteurs et commerçants munis de passeports à les déposer au bureau central ! A remarquer que les soldats du bataillon corse sont consignées car on craint des désertions. Napoléon étant d’origine corse, il connaît les acrobates!
    Seuls ses fidèles grenadiers gaulois font des rondes sur la côte et des patrouilles dans les rues.

    Il faut bien comprendre que pour Napoléon, seuls les habitants au Nord de la Loire sont des citoyens surs et fidèles. Lors de son départ pour l’île d’Elbe, il avait entendu les quolibets et les cris hostiles des populations du Sud de la France à son égard… A Fréjus notamment… Ceci s’explique par les conscriptions forcées et surtout par la langue parlée par ces français qui n’était pas encore vraiment le Français mais des dialectes divers métissés d’italien et d’espagnol… Seule l’administration de l’Etat utilisait le Français à cette époque… L’homme était devenu méfiant

    Les commerçants de Porto Ferrajo qui ont si largement profité de la présence des français font grise mine car nombre d’officiers et soldats laissent des ardoises impayées dans leurs commerces…
    Les femmes aussi se désolent car elles savent que leur paraître dans les réceptions données par l’Empereur ne seront plus que du passé…Certaines pleurent déjà un fiancé ou un amant…
    Ainsi est la vie cruelle et pétillante…

    L’agent de Mariotti dira dans ses mémoires: Les chefs militaires font la roue sous leurs uniformes et appellent les combats dans l’espérance d’en sortir au moins Maréchaux.

    Contrairement à son habitude, l’Empereur resta enfermé dans son Palais, c’est qu’il s’occupait de rédiger des tas de déclarations (l’homme savait la force de l’écriture…En fait ,souvent bien plus puissante que les actes. Qui absent, n’a pas un jour écrit une lettre d’amour pour enflammer sa belle?)

    Les deux premières adressées au peuple français et à l’armée, la troisième prétendument adressée par la Garde Impériale aux Généraux, Officiers et soldats de l’armée. Ces trois pièces furent imprimées secrètement dès la soirée et dans la nuit. Elles étaient écrites avec l’emphase que Napoléon si simple et si précis dans ses lettres et admirables commentaires, semblait pour ses harangues avoir hérité des grands orateurs de la Convention.
    Ses proclamations enflammées étaient grossièrement mais superbement éloquentes. Rien de mieux conçu pour frapper les esprits, pour attiser les colères contre les Bourbons, pour réveiller jusque dans leur âme de français, les souvenirs de la supposée égalité républicaine pas encore détournée par les voleurs en col blanc de Bercy…Il savait comme personne ou presque, éveiller la fierté de la gloire Impériale qu’il incarnait.

    L’Empereur en profitait pour y régler ses comptes , dénonçant les trahisons de ces tristes individus tels que Augereau et Marmont , qui sans cela il l’assurait, les alliés ennemis de l’Empire auraient trouvé leur tombeau sur le sol français. Il expliquait que son abdication n’avait été consentie que pour préserver l’intérêt de la mère Patrie. Il déplorait que les Bourbons imposés par l’étranger n’avaient rien appris ni rien oublié, qu’ils voulaient substituer le droit féodal au droit populaire.
    Que les biens et la gloire des français n’avaient pas pire ennemis que ces hommes qui regardaient comme rebelles les vieux soldats de la révolution et de l’Empire.
    Il affirmait que sans lui, il faudrait bientôt porter les armes contre la patrie pour obtenir récompenses. Qu’il faudrait être bien né pour espérer pouvoir un jour être officier.
    Que les patriotes auraient les charges…Les émigrés* la fortune et les honneurs!

    *Les émigrés (à ne pas confondre avec les immigrés) sont en fait des nobles ayant fuit la France et ses révolutionnaires pour ne pas avoir la tête coupée car la révolution était basée avant tout sur l’extermination de tous les nobles du pays afin que les élus du peuple puissent prendre leur place.
    Le paroxysme de cette doctrine abouti à La Terreur. Dès le retour de la Monarchie imposée par les étrangers ayant vaincu Napoléon à Waterloo il revinrent avec leur famille sur le territoire français réclamant puis exigeant de Louis 18 que celui-ci leur rende leurs biens. leur terres, leurs châteaux, leurs gentillomières et…Leurs charges, donc leurs revenus!

    Le pauvre Louis 18 tentait de ménager la chèvre et le choux…(que pouvait il faire d’autre? )
    Ce qui eut pour effet de créer des mécontents des deux cotés…
    Rendant la restauration Monarchique totalement impossible comme nous allons le lire.

    Il ajoutait : Français, j’ai entendu dans mon exil vos plaintes et vos vœux, vous réclamez le gouvernement de votre choix qui est le seul légitime! J’ai traversé les mers, j’arrive reprendre mes droits qui sont aussi les vôtres.

    Soldats! Disait il à l’armée…. Venez tous vous ranger sous les drapeaux de votre chef. Son existence ne se compose que de la vôtre, ses droits ne sont que ceux du peuple et donc les vôtres.
    L’aigle avec les couleurs nationales volera de clochers en clochers jusqu’aux tours de Notre Dame!

    Le zèbre savait écrire et ne doutait surtout de rien…

    Le 26 février …Tout le monde était prêt et attendait les ordres de l’Empereur C’était un dimanche…
    A neuf heures il alla entendre la messe…L’office terminé, il passa une revue, fit manœuvrer les bataillon corses puis rentra au Palais. Vers 11 heures, Cambronne averti les adjudants majors que la troupe mangerait la soupe vers quatre heure et qu’ils s’embarqueraient à cinq.

    Restait un épineux problème… l’Empereur ne pouvant disposer que d’un petit nombre de bâtiments, il s’était résigné à n’embarquer seulement que les chevaux pour l’artillerie et l’Etat Major puis à laisser ceux pour sa cavalerie dans l’île… Ses cavaliers devraient donc se débrouiller pour trouver des chevaux arrivés en France…Et malgré cela, il ne pouvait embarquer toute sa petite armée…

    Par chance encore, (car Napoléon fût durant toute sa vie plutôt chanceux, sauf…Avec les femmes) l’état de la mer quelques jours auparavant avait forcé une polacre (Le saint Esprit ) en provenance d’Agde où il n’y avait pas encore de nudistes courant après tout ce qui bouge et ce bateau faisait environ 194 tonneaux…De quoi en mettre du monde… Bien que la mer se soit calmée, le Saint Esprit n’avait pu repartir du fait de l’embargo décidé l’avant veille.

    Vers 2 heures, le polonais Jermanowski, sur l’ordre de l’Empereur aborda le Saint Esprit avec vingt hommes… Le capitaine ne fit aucune résistance, mais en voyant les polonais refiler tout son chargement par-dessus bord à la mer…Il hurla comme un fou , exigeant le total règlement de sa cargaison gâchée… Alerté, Napoléon envoie Peyrusse négocier avec le Capitaine le dédommagement en échange de beaux rouleaux de pièces d’or…D’interminables palabres s’engagent, chacun désirant tirer profit de la situation à son avantage…Et voilà le Capitaine étalant ses papiers de transport, ses factures et l’autre de les contester…Et cela dure… Napoléon embarque derechef sur un canot aidé de quelques hommes et à force rame, arrive au bateau, il grimpe et demande pourquoi l’affaire traîne…On lui explique et comme à son habitude aux Tuileries, lorsque les dossiers immobilisaient un peu trop longtemps ses ordres, d’un revers de manche il envoi tous ces documents sur le pont.
    Le vent de Méditerranée se chargeant de la dispersion et avec cet accent italien revenant au galop lorsqu’il s’emportait un peu sur les prénoms il s’écria: Peyrousse vous n’êtes qu’un papetier! Payez au Capitaine ce qu’il demande et finissons-en, la France m’attends que diable!

    Peyrusse s’inclina et donna vingt cinq mille francs pour la totalité de la cargaison détruite.
    A peine l’Empereur rentré au Palais Mulini que l’on bat la générale. Les troupes s’élancent des casernes, la foule des badauds s’amasse sur le port , Chaloupes et canots font des va et vient incessants pour embarquer tout ce monde… Durant l’embarquement, Napoléon reçoit aux Mulini les Ministres de la junte qu’il vient de nommer: Le directeur des domaines Lapi se retrouva promu gouverneur et Général! Une compagnie de bataillon franc ainsi qu’un détachement de la Garde Nationale forment le cercle.. Comme à son habitude du commandement des hommes, il leur fait une courte harangue: Je vous confie la défense de la place Je ne puis vous donner une plus grande preuve de confiance que de laisser ma mère et ma sœur à votre garde.

    Napoléon semble calme, son regard assuré. Cependant , la tristesse et l’inquiétude règne autour de lui . Drouot et Bertrand sont soucieux, Madame mère et la princesse Borghese versent des larmes. Madame Bertrand étouffe des sanglots… Sept heures sonnent , L’Empereur embrasse une dernière fois sa mère et sa sœur puis descends lentement dans une petite voiture vers le Port.
    Bertand, Drouot, Peyrusse, Pons, le docteur Fourreau-Bauregard, Rathery, Marchand, les fourriers du palais et les magistrats de l’île suivent… La ville a été spontanément illuminée car la nuit arrive vite encore en mars… C’est à la lueur des lanternes et des lampions de couleur que la quasi population entière massée sur le bord de mer, sur les remparts, sur les terrasses et même certains sur les toits s’agglutine en silence pour encore apercevoir l’Empereur

    Il apparaît en tenue de campagne, revêtu de sa fameuse redingote grise déjà légendaire, c’est alors que depuis la foule on entends « Viva l’Impérator! Et viva Napoléone! » Mille cris éclatent lorsqu’il embarque sur un canot de la Caroline qui va l’emmener à bord de son Brick l’inconstant

    Ce soir là, Jupiter retient son souffle …Pas la moindre brise…Tout le monde attend celle-ci et tous restent au mouillage C’est une de ces radieuses nuits méditerranéennes sans brume et sans nuages où les montagnes, les arbres , les maisons se modèlent avec leurs plans distincts, leurs reliefs et leurs couleurs alors que la mer brasille et s’argente sous le bleu profond du ciel étoilé…Féerire nous en fera un joli dessin…
    De Porto -Ferrajo on aperçoit les lueurs du brick impérial toujours immobile…Enfin, peu après minuit, une légère brise commença enfin à souffler…On aperçoit les embarcations se couvrir de voiles et s’éloigner lentement vers la haute mer…L’aigle prends son envol…

    Et…c’est encore à suivre, j’ai mit un peu de poésie pasque bon….Sacré Impérator!
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    Message par Jean-pierre Jeu 26 Mai - 22:03

    Il ne se trompait pas en disant que la France allaient de mal en pis.
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    Message par EUKINI Jeu 26 Mai - 22:08

    Et tu vas lire comment, telle une envolée de moineaux, tous ces bricoleurs vont filer dans un "sauf qui peut" inimaginable... Encore plus vite qu'en 1939...
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    Message par Jean-pierre Jeu 26 Mai - 22:19

    J'en ai déjà une petite idée, ça s'enseignait à l'école de mon temps. Smile

    Ceci dit, tu écris bien et c'est intéressant à lire parce qu'il y a fort longtemps que je ne m'étais plus intéressé à Napoléon.
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    Message par EUKINI Jeu 26 Mai - 22:49

    Merci  mais c'est surtout cet académicien Historien, il a fait un travail très important dans les archives Nationales...Mais son bouquin manquait de punch  il narrait juste sans grand talent...Comme cela m'avait cependant intéressé  je l'ai repris à ma façon. De toute façon,(justement)  depuis la bataille de Liepzig qui a causé la première chute de cet Empereur qui en fait n'avait plus d'Empire,   Tout a été minutieusement retranscrit jusqu'a celle après les 100 jours, de Waterloo .  Ni celle de Liepzig ni celle de Waterloo il ne pouvait les gagner... Quasi TOUTES les monarchies étaient contre la France... Celle de Waterloo c'étaient des gamins qui se battaient contre des hommes car Napoléon suite à la retraite de Russie avait perdu 80% des hommes solides et expérimentés... Ce fut donc la fin de l'épopée.
    Mon avis: Il aurait du s'abstenir d'attaquer de front à Waterloo. Faire comme les espagnols devant sa grande armée...De la guérilla! l'intendance suivant mal envers les troupes éloignées de leur pays surtout à cette époque,  une par une, il les auraient battues. (c'est ce qu'ont fait les espagnols contre l'armée d'Espagne de Napoléon...Dont on ne parle que rarement... Ils ont quasi TOUS été tués sans jamais  pouvoir se battre de face plus d'une journée... Très efficace.

    Cependant cet homme ne voyait pas la guerre ainsi...Pourtant c'était la seule solution face à des armées en coalition :Angleterre, Autriche, Espagne, Portugal, Prusse, Russie, Suède, Pays-Bas, Saxe, Bavière, Bade, Wurtemberg, Suisse, Naples. Seul contre 14 pays!
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    Message par Jean-pierre Jeu 26 Mai - 22:53

    À croire que ça les a traumatisés à Waterloo au vu du monument qui a été érigé et de la reproduction qu'ils font chaque année de cette bataille.

    J'ai voulu y aller pour le bicentenaire, mais c'était 250 € la place !
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    Message par EUKINI Jeu 26 Mai - 23:02

    Les charges de la cavalerie Française étaient d'une violence inouie...Tous en étaient terrorisés, certains généraux ou maréchaux changeaient trois fois de cheval, le précédent étant blessé pour repartir à l'assaut.
    C'était inimaginable. Napoléon était chanceux d'avoir de tels hommes à son service. Mais la chance...Ça tourne toujours un jour . A Waterloo justement, une partie de sa cavalerie...N'est jamais arrivée.
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    Message par Jean-pierre Jeu 26 Mai - 23:05

    Des hommes qui ont fait la gloire de la France en ce temps-là.

    Aurions-nous des généraux à la tête des troupes de nos jours ?
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    Message par Pelayo Jeu 26 Mai - 23:13

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    Message par EUKINI Jeu 26 Mai - 23:25

    Aucune guerre n'est jolie...Sauf dans les livres d'image et encore..Le contexte en Espagne était TRÈS difficile car leur roi était mort et des clans s'étaient formés, rejetant bien sur celui que Napoléon avait envoyé et proposé. C'est une affaire très complexe..De toute façon, Napoléon 1er était trop brutal, il ne pouvait finir bien.
    L'objet de ce récit est juste de démontrer comment sont les peuples...Face à la puissance de la parole et des écrits. Mélenchon a dû lire Napoléon. Wink
    Merci

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    Message par EUKINI Jeu 26 Mai - 23:46

    LE DEBARQUEMENT

    Durant la traversée d’une lenteur désolante, Napoléon bien que pas vraiment Marin avait pris la sage décision de disperser sa petite flotte afin de ne point éveiller l’intérêt, en effet, rien que dans cet espace maritime , en Méditerranée il y avait trois frégates françaises et un Brick de guerre qui croisaient entre l’île d’Elbe et la corse.  La frégate anglaise  The Partridge se trouvait   en rade de Livourne et bien d’autres navires anglais tiraient des bords au large de gênes…Chaque navire de sa petite flotte avait donc reçu l’ordre de se diriger vers  le Golfe de Jouan en ordre dispersé.

    D’ailleurs, l’Inconstant  croisa une frégate française,   la fleur de lys  et Chautard , remplaçant le lieutenant Taillade avait même un temps conseillé de rentrer vite fait  à Porto-Ferrajo…

    Napoléon n’apprécia guère et l’on fit force de voiles et même on coula un canot à la traîne du navire qui ralentissait celui-ci. Enfin, vers 4 heures,  l’inconstant avait à peine doublé le Cap corse lorsque le vigile signala un navire de guerre arrivant droit vent arrière…L’Empereur commanda aussitôt le branle bas… « Laissons le approcher et s’il attaque, à l’abordage! » Les sabords furent enlevés , les pièces chargées mais on ne "bastingua" pas encore,  peu après,  muni d’une longue-vue, Taillade reconnu le Zéphir qu’il avait souvent croisé à bord de l’Inconstant et qui était commandé par l’un de ses anciens camarades, . C’était le capitaine Andrieux.  
    Napoléon, qui ne désirait absolument pas engager le combat ordonna aux grenadiers de s’allonger sur le pont et d’ôter leurs bonnets à poils.  

    On attendit… Les deux navires passèrent bientôt bord à bord… Habitué à croiser des bateaux battant pavillon Elbois,  Andrieux ne semblait nullement hostile… Sur l’ordre de Napoléon  Taillade pris un porte voix  et il interpella le capitaine du Zéphir – Où allez vous?  –A Livourne et vous? –A Gênes…
    –Avez vous des commissions? –Non et…Au fait, comment se porte le grand homme?  –A merveille, merci… Les deux bâtiments s’éloignèrent….
    On aperçu encore le lendemain un autre bateau mais il faisait voile vers la Sardaigne et disparu bientôt à l’horizon…Mit de belle humeur, Napoleon s’écria : "C’est une journée d’Austerlitz!"  Puis il commença à dévoiler le but réel de son expédition.  
    Se tournant vers Peyrusse tourmenté par le mal de mer, il l’apostropha: « Allons monsieur, le trésorier, un peu d’eau de la Seine vous guérira.  
    En croisant Mallet entouré de plusieurs officiers sur le pont,   il leur avoua combien son entreprise était hardie…"Aucun exemple historique ne pouvait m’engager  à la tenter mais je compte sur l’étonnement des populations, la situation de l’esprit public démoralisé de ce qu’ils vivent dans leur présent,  les ressentiments de toute espèce, l’amour de mes soldats ainsi que les sentiments "napoléonistes" qui perdurent encore en France…"

    N’ayez pas d’inquiétude  je compte sur la stupeur,  l’irréflexion et sur l’effet d’entraînement de cette aventure audacieuse et inattendue pour réussir  Puis,  montrant Drouot du doigt, se promenant en solitaire, soucieux,  sur le pont  il ajouta : "Je sais bien que si j’avais écouté «le sage» je ne serais pas parti , cependant comme tous ces étrangers voulaient ma mort…  Il y avait encore plus de danger à rester à Porto–Ferrajo"
    Si les officiers subalternes et les soldats étaient joyeux de ce retour en France, il n’en était pareil de la plupart de l’Etat Major et des employés civils  qui doutaient du succès de l’aventure.

    Drouot on l’a lu, avait tout fait en vain pour décourager Napoléon de cette aventure.
    Cambronne n’avait pas crié « A Paris » mais simplement déclaré:  Je n’ai jamais cherché a pénétrer les secrets de mon souverain. Je vous suis tout dévoué. Quant à Pons, Peyrusse, le colonel Mallet ils ne cessaient d’interroger l’Empereur sur ses moyens d’action futurs!

    Napoléon leur répondit: La Révolution a éclaté à Paris, Un gouvernement provisoire y est établi!
    Je compte sur toute  l’armée,  j’ai reçu les intentions de plusieurs régiments…J’arriverai sans nul doute à Paris sans avoir besoin de tirer un seul coup de fusil.

    (Je pense qu’il n’en pensait pas un mot…Mais c’est pourtant ce qui se produisit !)

    Dans l’après midi, Napoléon qui s’était retiré dans sa cabine remonta sur le pont avec dans les mains les proclamations imprimées dans Elbe…Elles furent dictées  par les fourriers à ceux qui savaient lire et écrire. Lorsque tout ceci fut fait et terminé,  Napoléon invita une vingtaine d’officiers et sous-officiers à descendre un par un dans sa cabine pour signer ces proclamations à l’armée…

    L’homme ne perdait pas le Nord… Il assurait sa légitimité et connaissait les hommes.

    On a vu que contrairement à la version du mémoriel  suivie par quasi tous les historiens du moment,  que l’Empereur avait rédigé ces trois proclamations le 25 février  et les avaient secrètement fait imprimer  à Porto Ferrajo
    La prévoyance qui est une des qualités essentielles de l’art de la guerre était trop importante  chez lui,  pour qu’il s’embarqua sans proclamations déjà imprimées. Comment les paysans, les soldats, les ouvriers,  qui connaissaient à peine leur lettres auraient ils déchiffré des proclamations manuscrites?

    Si pendant la traversée on en avait fait écrire d’autres c’est qu’il y en avait trop peu…Or Napoléon n’était pas sur de pouvoir en faire imprimer d’autres arrivé en France.

    Cependant,  pour les proclamations de La Garde,  Napoléon avait d’autres motifs:  Le but était de démontrer que La garde était entièrement d’accord avec cette aventure…Alors que les déclarations faites en son nom n’étaient en aucun cas signées lors de leur placardage dans l’île d’Elbe..
    Il les fallait toutes signées à présent pour les placarder dans les villes de France…

    Ce diable d’homme était aussi malin que belliqueux

    Le vent ayant fraîchi,  le bateau voguait assez vite à présent , on pouvait au loin apercevoir la cîme des Alpes .  La France approchait et c’est avec emphase que Napoléon annonça au capitaine Chautard et au lieutenant Taillade qu’il leur décernait…La légion d’honneur!
    En même temps, il mit a l’ordre qu’il décorait tous les officiers et soldats qui l’avaient suivis à l’île d’Elbe et avaient plus de quatre années de service dans La Garde.
    Chautard fit découper dans un pavillon  de signalisation rouge des petits morceaux de tissu et les distribua aux nouveaux « légionnaires » qui les attachèrent à leur capote. Ils étaient d’ailleurs peu nombreux car tous les autres avaient  déjà reçu la croix sur les champs de bataille

    Vers neuf heures du soir…Les vigies signalèrent les feux de plusieurs navires…C’était la flottille Impériale qui ralliait. L’empereur monta sur la pont pour s’en assurer puis rentra dans sa cabine  finir une partie d’Echec qu’il avait commencé avec Bertrand. Ce soir là, Bertrand aurait été mal avisé et même un peu cruel en jouant pour mettre son empereur échec et mat!

    Le 1er mars à l’aube,  la flottille arriva au Cap d’Antibes. Napoléon monta sur le pont, une cocarde tricolore au chapeau…Il  donna l’ordre d’enlever toutes les cocardes blanches et rouge pour les remplacer par les cocardes nationales  On descendit les pavillons de l’île d’Elbe pour le re hisser accompagné du pavillon tricolore sous les ovations des équipages… Vers une heure de l’après midi,  on décida de mouiller dans le Golfe Jouan.  Peu avant,  Napoléon avait envoyé le capitaine Lamouret assisté de  vingt grenadiers et chasseurs, un lieutenant et un tambour afin de s’assurer de la batterie de canons de la Gabelle. Ce petit ouvrage ayant en fait été désarmé,  les grenadiers y débarquèrent sans rencontrer d’opposition.  

    Il gagnèrent donc la route de Cannes et Antibes  et se postèrent en observateurs…Un capitaine nommé Bertrand et quelques hommes habillés en civils  se dirigea vers Antibes.
    Drouot , lui qui avait débarqué peu après Lamouret avec un second détachement avait envoyé cet autre officier pour tenter d’entraîner la garnison à leur cause et pour demander des passeports en blanc

    Ce capitaine Bertrand fut arrêté aussitôt dès son arrivée dans la ville par un sous officier à qui il avait fait des ouvertures…Le sous officier ne l’entendait pas du tout de la sorte et le conduisit  chez le Major de la 87 eme, en poste à Antibes. Celui-ci dépêcha une estafette afin de prévenir le colonel  Cuneo d’Ornano qui lu les déclarations de Napoléon et décida de le maintenir en détention…

    On le prévient en outre qu’un détachement de grenadiers demande d’entrer dans la Citadelle…Le colonel était d’autant plus ennuyé que ses hommes étaient à l’exercice mais leurs fusils non équipés de pierres à feu,  mais de pierres en bois destinées aux exercices….Quant aux hommes en poste de garnison…Ils n’ont pas de cartouches!   Il décide d’un stratagème improvisé,  il décide de parlementer avec Lamouret le temps que ses ordres soient exécutés puis le laisse entrer lui et ses hommes.
    Mais à peine entrés dans l’enceinte… Qu’il fait relever le pont levis et  voilà ces hommes face à un bataillon,  l’arme au bras!
    Cependant, à la vue des bonnets à poils, souffle un esprit de révolte.
    Vu la disproportion des forces, les grenadiers consentent à se laisser conduire au quartier de la courtine où ils déposent leurs fusils puis sont mits à l’ombre par l’adjudant de service.  

    Cela s’annonce plutôt mal…

    Durant cette équipée,  les onze cents hommes formant la petite armée Impériale  opéraient leur débarquement, on s’approchait le plus possible de la côte et l’on mit les chaloupes à la mer,  certains plus pressés n’attendaient pas le retour des chaloupes et canots,  ils se jetaient à l’eau jusqu’à la ceinture,  pressés de fouler à nouveau cette chère terre de France… Vers quatre heure, il restait  à débarquer le trésor, les bagages, les canons et les chevaux. Cependant, toutes les troupes avaient débarqué et établissaient un bivouac dans une olivette entre Canne et Antibes.

    Napoléon, qui avait débarqué dans les derniers,  s’assis dans son fauteuil de campagne près des feux allumés par ses soldats.  Son premier soin avait été d’envoyer Cambronne à Cannes avec quarante chasseurs et grenadiers pour intercepter tous les courriers et réquisitionner contre argent tous les chevaux et mulets qu’ils pourraient trouver.

    Cambronne dit-il,  je vous confie l’avant garde de ma plus belle campagne Vous ne tirerez pas un seul coup de fusil.  Songez que je désire reprendre ma couronne sans verser une seule goutte de sang français!

    Plus tard, on a représenté Napoléon les yeux fixés sur ses cartes, hésitant entre deux itinéraires, pesant les avantages et les dangers de chacun… Grave erreur sortie de l’imagination de ceux qui ne connaissaient pas vraiment Napoléon. Pour se déterminer,  Napoléon n’avait pas attendu le moment de son débarquement, il connaissait trop bien la carte politique de la France il se rappelait les menaces, les insultes et les humiliations subies à Orange, à Avignon à Orgon,  les dangers évités à Aix, Saint Cana et décida d’éviter de rallier Lyon par la grande route…Trop de royalistes dans ces régions.
    Il imaginait déjà les gardes nationaux,  les paysans ameutés au son du tocsin et des tambours des villages,  il s’en moquait un peu vu la puissance de ses troupes mais celles des troupes de Toulon et Marseille l’effrayaient tout autrement.  Il désirait absolument foncer sur Paris sans perdre son temps à livrer bataille… En passant par les Alpes il n’y avait pas à en appréhender.

    Nb: Si M Poutine avait LU Napoléon et ses 100 jours,  il aurait pris Kiev depuis lurette et son "opération spéciale" serait terminée depuis lurette!

    L’esprit des montagnards de la haute Provence et surtout des Dauphinois différait de celui des habitants du littoral et des riverains du Rhône.  Puis, ces populations étaient peu nombreuses  et disséminées, ayant très peu de moyens de communication entre elles à cause des obstacles naturels et des rares chemins.  Dès son départ,  il se décida donc à remonter au travers les Alpes, choisissant ces petits chemins escarpés plutôt que les grandes routes plus a l’Ouest.
    Il décida donc de filer au plus vite vers Grenoble… Ville républicaine s’il en était à cette époque…

    D’ailleurs Le chirurgien de La Garde Emery, originaire de Grenoble était passé par cette ville en rejoignant son bataillon sur l’île d’Elbe et il avait  fourni des renseignements à l’Empereur,  Informations confirmées par un commerçant gantier,  jean Dumoulin qui avait lui aussi entretenu Napoléon sur l’état d’esprit de la population grenobloise . Aussi, dès son arrivée à Castelane il fit établir trois passeports en blanc et en  rempli un au nom du chirurgien de La Garde Emery prétendu en congé pour ne pas éveiller les soupçons  

    Prends les devants Emery et dis que j’arrive…
    La France des valeureux m’attend!
    Mais c'est encore ...à suivre Wink
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    Message par Pelayo Ven 27 Mai - 0:05

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    Message par EUKINI Ven 27 Mai - 11:32

    Exact , vous avez raison il fut juste évincé du trône car Napoléon désirait (comme bien ailleurs) refiler des "monarques" à sa botte.(Pas d'Empire possible sans cette politique) Merci d'avoir rectifié cela.
    Je ne me suis pas trop intéressé à la guerre d'Espagne , je sais juste que les espagnols ont fini par écraser cette armée bien mieux équipée qu'eux mais pas du tout préparée à lutter contre une guérilla rendant le moindre village TRÈS dangereux pour eux.

    Il y a d'ailleurs une analogie avec la réaction des Russes en Ukraine...Ils ont réalisé qu'en fait, ils n'étaient pas du tout les bienvenus..Après quelques flottements, l'armée russe ne combat plus contre la guérilla car elle serait sure de perdre en Ukraine... Elle ÉCRASE ce qu'elle peut écraser. Mais c'est hors sujet

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    Message par EUKINI Ven 27 Mai - 11:43


    LA LONGUE MARCHE
    Après s’être reposé un moment, l’Empereur apercevant des rouliers (les rouliers sont des conducteurs de charrettes allant de villes en villes pour y enlever et apporter des marchandises…
    Le train à vapeur n’existant encore que dans l’imagination des plus brillants…Il fallait attendre…
    On avait bien tenté les montgolfières, mais comme elles étaient soumises aux caprices des vents,
    On se contentait donc de mulets et charrettes…
    Napoléon s’approcha d’eux et demanda des nouvelles d’Antibes…Il y appris que son petit détachement avait été mit à l’ombre et dépêcha le capitaine Casabianca aidé de l’officier de santé Muraoud afin de les réclamer…Ces deux personnes furent illico mises aussi à l’ombre …

    Ne les voyant point revenir, des parlementaires , l’adjudant Majpr Laborde tentèrent une dernière démarche, mais la sentinelle en poste les prévint que s’ils approchaient, ils serait assurément blessés ou tués… ils rebroussèrent donc chemin… On proposa à l’Empereur de s’assurer de la place d’Antibes, que ce serait fait en moins d’une heure…Ceci afin de prévenir du mauvais effet que produirait cette résistance à Antibes… Cependant, Napoléon, avec sa clarté sans pareil dans la gestion des événements arrivant parfois aux hommes, répondit : "Les moments sont trop précieux, il nous faut fondre sur Paris au plus vite, voler de villes en villes, il nous faut marcher plus vite que les nouvelles!
    Vous jugez bien mal de l’étendue de mon entreprise…Si la moitié de mes soldats se trouvaient prisonniers à Antibes je les laisseraient de même. S’ils y étaient tous, je marcherais seul ! "

    Pour lui, il importait peu que sa petite armée soit diminués d’une vingtaine de soldats…Napoléon avait réussi à embarquer la quasi totalité de sa petite armée de l’île d’Elbe mais il n’en aurait eu que cinq cent qu’il aurait tenté quand même cette folle aventure! Il lui fallait une escorte pour imposer aux Gendarmes et non une armée pour livrer bataille.

    Vers minuit , les hommes ayant nettoyé leurs armes, mangé la soupe puis reçu leur solde pour quinze jours, La colonne fut formée et gagna Cannes sous un beau clair de Lune…
    A Cannes on avait cru d’abord au débarquement de corsaires algériens.Hé oui, car lorsqu’on habite une terre aride, on hésite pas à franchir la mer lorsqu’on aperçoit au loin par temps clair les montagnes d’un Continent si prometteur… Les habitants s’étaient même barricadés . L’arrivée de l’avant garde hurlant « vive l’empereur ,vive la France » dissipa leurs craintes mais en provoqua de nouvelles. Dès le milieu de la matinée , la foule questionnait les grenadiers et présentait plus d’anxiété que de sympathie…Seuls les enfants étaient tout joyeux de voir ces uniformes étranges pour eux. En effet, les hauts bonnets à poil en passant devant les écoles projetaient des ombres insolites sur les vitres dépolies de leurs salles de classe…Et les gamins, bravant leurs maîtres s’étaient précipités dehors afin de les voir et les admirer…
    Sans perdre de temps, Cambronne réquisitionna contre argent comptant en main, des vivres, des chevaux et des mulets. Comme il discutait avec le maître de Poste et le Maire royaliste et convaincu qui eut mieux aimé voir le Dey d’Alger en personne qu’un Général de Buonaparte, une berline armoriée arriva en provenance de la route d’Aix. C’était le Duc de Valentinois qui se rendait dans sa principauté de Monaco. Cambronne l’obligea a descendre de sa voiture et le consigna jusqu’à nouvel ordre à l’hôtel de La Poste.

    La troupe, à pied, n’arriva que bien plus tard, elle fit halte à une demi portée de fusil des premières maisons, non loin de l’embranchement de la route de Grasse. Cette nouvelle nuit était glaciale. L’Empereur ordonna d’allumer un feu de sarments en attendant les distributions de nourriture…
    Bien que la soirée fusse avancée, toute la population accouru pour voir ce diable de Napoléon.
    On fit cercle ‘autour de lui…Il dut même se dégager car on le touchait presque. Il demanda toutefois aux grenadiers d’agir avec douceur. " N’inquiétez pas le peuple" leur dit il. puis, il continua à se chauffer, attisant le feu du bout de sa botte…

    Le peuple de Canne lira t-on dans le moniteur accueillirent l’Empereur avec assez de bienveillance pour que l’on puisse présager de la suite heureuse de l’aventure….D’après d’autres témoins il y avait dans la foule moins d’enthousiasme que de curiosité et d’inquiétude…On prétends même qu’un boucher nommé Bertrand, embusqué à sa fenêtre mit l’empereur en joue et qu’il aurait tiré si un voisin épouvanté des conséquences des représailles terribles qui suivraient ne lui eut arraché son arme des mains!

    L’encouragement le plus étonnant que l’Empereur eut reçu, fut le fait que par le courrier du Duc de Valentinois (un malin celui-là!) lui rapporta que la Provence une fois traversée, tout le monde serait pour l’Empereur. Aussitôt, le prince fut amené au bivouac… – Venez vous avec nous Monaco? Demanda l’Empereur en riant… – Mais Sire je vais chez moi…– Moi aussi lui répondit Napoléon. Après cette halte d’environ deux heures, la colonne se dirigea vers Grasse sans entrer dans Cannes.

    A Grasse, on pensait aussi qu’une Colonne de corsaires sarrasins allait arriver , cependant le Maire était mieux renseigné…Le préfet étant absent…il réuni le conseil municipal et fit venir le général Gazan depuis peu à la demi-solde (retraité) dans sa ville natale. C’est qu’il y en avait des tas de « Généraux » nommés par ce Napoléon, la France en fourmillait… Gazan qui n’était pas suspect car dès dix heures du soir, il avait envoyé une dépêche au Maréchal Soult pour lui apprendre cette grave nouvelle.. Il commença par se renseigner de l’état de l’armement de la ville. Sur la réponse du maire que l’on avait que trente fusils dont cinq seulement pouvaient faire feu et… Pas de cartouches.
    Cazan conseilla à ce Maire belliqueux de rester à se tenir tranquille.

    La Colonne de la mini armée de Napoléon s’avançait donc vers Grasse… Précédée par Cambronne qui croisa un homme semblant venir à leur rencontre…Cambronne l’apostropha et lui dit: " Vous me semblez bien fatigué citoyen, venez donc marcher un peu avec moi, je vais vous renseigner de ce que vous me semblez vouloir savoi"r… Le Général pressa le pas et arriva seul dans Grasse…Il vit bien vite arriver aux fenêtres près de quinze cent personnes, surtout de vieilles têtes portant des rubans blancs… Elles descendirent bientôt le long des cours et sur la place du Clavecin où il n’y avait d’ailleurs plus de Marquises… Le Maire s’avança et demanda au nom de quel souverain il prétendait faire des réquisitions… Cambronne lui répondit : « mais c’est bien sur au nom de Napoléon. »
    Le maire, impassible, lui répondit: « Nous avons notre souverain et nous l’aimons… Avec lui, la paix règne enfin »… –Monsieur le Maire répondit Cambronne, je ne viens pas pour faire ici de la politique avec vous mais pour demander des rations parce que ma colonne sera là dans un instant…
    Bon gré mal gré, le maire s’exécuta. Plus tard, devant le conseil de guerre, Cambronne déclara…Rien n’était plus facile que de me tuer, seul au milieu de toute la population. Il ne suffit pas de dire j’aime le Roi, il fallait le montrer!

    Napoléon s’avançait fort lentement, inquiet de ce qui pouvait se passer dans cette ville à l’époque peuplée de douze mille habitants. Près du village de Mouan il s’arrêta en entendant les cloches et ne repris sa marche qu’après avoir interrogé un roulier qui lui répondit qu’elles sonnaient pour un enterrement… Arrivé en vue de Grasse et avisé de l’agitation qui y régnait, il décida prudemment de contourner la ville au lieu de la traverser et décida de faire grande halte à environ une demi lieue plus loin sur le plateau de Roccavignon.

    Cependant, il n’y avait pas que des royalistes dans la ville de Grasse car nombre de personnes apportèrent du vin pour les soldats et des fleurs pour l’Empereur
    Un vieil officier, devenu aveugle se fit conduire par sa femme et demanda à l’Empereur la permission de lui baiser la main. Napoléon, ravi, l’embrassa. C’est lors de ce bivouac improvisé qu’il réentendit pour la première fois depuis son arrivée en terre de France des « Vive l’Empereur » criés par des français. Si de Cannes à Grasse ils avaient marché sur un chemin à peine carrossable car en très mauvais état, ce chemin s’arrêtait et c’est sur plus de vingt cinq lieues jusqu’à Digne où commençait la route de Grenoble qu’il dût emprunter un petit sentier de montagne. Napoléon bien qu’à regret, décida d’abandonner ses canons de campagne qui auraient trop retardé sa troupe… Comme de toute façon il n’avait guère pensé devoir s’en servir vu là où il avait décidé de passer, et puis qu’auraient fait quelques boulets face à une vraie armée décidée à en finir avec lui?
    Les quatre canons furent donc laissés aux soins de la Garde Nationale qui les envoya à… Antibes comme un trophée…

    On se débarrassa aussi de la berline réquisitionnée lors du débarquement pour transporter le Trésor…Peyrusse chargea sur des mulets les sacs d’or et les papiers de la trésorerie…
    Que voulez vous…L’aventure c’est l’aventure…

    Cette étape de montagne fut très pénible, on marchait au bord de précipices par des sentiers escarpés encore couverts de neige où un seul homme pouvait passer de front. Les lanciers démontés avançaient avec peine et une fatigue extrême. Embarrassés par leur lourds pantalons basanés, leurs éperons, leurs grands sabres, leurs lances et portant de plus leurs selles et brides sur leurs épaules!

    Le petit nombre de cavaliers, grâce à des chevaux "réquisitionnés" de-ci de-là avec les attelages de l’artillerie n’étaient guère plus à l’aise car ils devaient marcher au coté de leur montures…
    L’Empereur lui même marchait aussi à pied, et bien que muni d’un bâton, il tomba plusieurs fois.
    Un soldat dit…Il ne faut pas que "Jean de l’épée" se fasse une entorse (c’était un sobriquet attribué parfois à l’Empereur ) Il faut qu’auparavant il soit redevenu Jean de Paris! Après une courte halte à Saint Vallier, on atteignit à la tombée de la nuit vers huit heures du soir le petit village de Seranon…situé à 1373 mètres d’altitude (admirez la précision!) La petite armée avait tout juste fait cinquante kilomètres en vingt heures… Il est à remarquer qu’en pays de montagne , cela tenait du prodige…
    Cependant, Napoléon qui tenait à frapper les esprits écrivît plus tard au moniteur qu’il avait fait vingt lieues dans la première journée…

    Le monde semblait si petit à ce Napoléon… Partir à pied sur Moscou…Alors, des sentiers de montagne…Peccadille.

    Le 3 mars, peu avant midi, ils arrivèrent à Castellane… Le Maire, prévenu de l’arrivée de Napoléon à la tête de son Armée par le Maire de Seranon (l’Histoire ne dit pas si c’était par pigeon voyageur mais admettons…) avait joint un billet de Cambronne : Monsieur je vous prie de donner des ordres pour fournir 5000 rations de pain, 5000 de viande 5000 de vin 40 charrettes à quatre colliers ou 200 mulets de bât. Sa majesté sera vers 10 heures à Castellane. Signé Baron Cambronne Général de brigade Major de la garde Impériale.

    Quelque peu troublés et affolés car ils découvraient l’aventure de ce retour inattendu, le sous-préfet et le Maire crurent bien faire de satisfaire à la demande. L’Empereur les remercia, obtint des passeports en blanc qu’il fit remplir aussitôt pour le chirurgien Emery qui partit vers Grenoble ainsi que pour Pons qui partit pour Marseille. Il annonça au sous-préfet que dès son retour à Paris il le ferait nommer Préfet!

    On voit ici que de Généraux en Maréchaux, de soldats en officiers et de sous-préfet en Préfet, Napoléon ne jugeait les hommes que par leurs actes et non en fonction de leurs carrières…
    Une vision TRÈS différente de la fonction dite: Publique…

    On se dirigea vers Barème, ce nouveau périple de 46 kilomètres fut aussi pénible que la veille. Pire…Un des mulets du trésorier Peyrusse tomba dans le précipice et se tua. Il portait 300.000 francs Or.. On ne put retrouver que 263.000 francs car les sacs s’étaient éventrés et plus de deux mille napoléons avaient roulé au torrent ou bien se trouvaient éparpillés dans des interstices de rocher.

    Quelle aventure invraisemblable mais pourtant réelle…A suivre peut être.
    N’oubliez pas…Qui paye…Commande. Le corse avait très vite pigé la chose!
    Pelayo
    Pelayo
    Se défoule à fond


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    Message par Pelayo Ven 27 Mai - 12:53

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