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Félicie-Marie-Émilie d' AYZAC (1810-1891)
Le nid
(extrait)
Arbres hospitaliers ! prêtez-leur vos ombrages ;
Sur eux avec amour penchez vos bras amis :
Non, par moi vos secrets ne seront point trahis.
Et seule, chaque jour, rêvant dans ces bocages,
Je viendrai visiter sous vos légers feuillages,
L'asile où j'ai compté quatre faibles petits.
Petit chant à la vie
Tous nous avons nos peines à porter,
Nos joies sont là pour nous envoler,
De petits riens qui forment un univers
De douceurs, tel un ciel de mers…
Un jour il n’y aura plus de guerre,
Un jour il n’y aura plus de haines,
Juste passion du cœur à apprivoiser,
Juste miel à faire couler dans du fer.
Tous nous avons à l’âme des peines,
Il faut les laisser cohabiter,
Exister, pour les petits bonheurs laisser
Entrer, pour d’étoiles à l’instant s’envoler
Les peines sont là pour s’exprimer,
Ont différentes formes d’existences,
Sur long chemin, sont les gouttes de rosée
A mieux nous faire apprécier le soleil
Les joies sont là tout simplement en séance,
Enrichies les Rosées qui s’en vont nourrir
Les graines de rêves, en émerveilles
Eclos sans mur, en fleurs vont s’ouvrir.
Un jour il n’y aura plus de mesquineries,
Plus de violence, plus de cris sourds sans espoir
D’entente, plus aucune larmes de sang souillées
Par des psychés déréglés, atteints de folies
Folie de ne savoir exister, raison noire…
Savoir bel amour laisser naître, s’embraser
Dans tous ses atours, laisser voir cette passion
Derrière notre miroir, voila ce qui importe
Folie de se perdre dans tout ce qui fait mal,
De solitude de l’âme en explosion…
Savoir passer murs, pas se perdre en dédale
D’apparence trompeuse, voila qui importe.
Tous nous avons nos peines à porter,
Nos joies sont là pour nous envoler,
De petits riens qui forment un univers
De douceurs, tel un ciel de mers…
Le « petit rien » c’est la coccinelle qui s’envole,
Papillon qui pose un instant sur corolle,
Une filante saluant le voyageur
Posé sur l’herbe, en repos pour l’heure
Le bonheur est tout cela, inextricable,
Bouillonnant et remuant, lumière ineffable,
Dirait celui d’amant souriant à la Vie :
Le bonheur c’est l’amour, pour moi c’est vous ma mie
Le bonheur est tout cela, inextricable,
Bouillonnant et remuant, lumière ineffable,
Bougeant sans cesse, pour père et mère, les enfants
D’amis à parents, sang de toutes les couleurs.
Le bonheur, c’est tout ce qui existe,
C’est vous, nature qui longe la piste,
Il faut juste nous y ouvrir, et accepter
Joies et peines, apprendre le tout à partager.
Il y a aura encore âmes, un jour j’espère,
Etres Humains, pour dire du coeur, grâce sur terre,
Il n’y a plus de guerres, plus de tueries,
Plus de violences sur autrui… « Juste » la vie…
© Pascal Lamachère
Pourquoi les coqs ont-il des d'ailes et les poules pondent-elles des œufs
Réponse : Parce que les coqs on besoin d'elles et les poules d'eux
Une vieille fille revêche et pieuse dit à sa mère :
- Henri a demandé ma main.
- Il te plaît ? Demande la mère.
- Il est un peu bizarre... Il m'a dit qu'il ne croyait pas à l'enfer.
- Qu'il t'épouse et il y croira !
Jehan Tabourot, dit Thoinot ARBEAU (1520-1595)
Pavane
Belle qui tiens ma vie
Captive dans tes yeux,
Qui m'as l'âme ravie
D'un souris gracieux.
Viens tôt me secourir,
Ou me faudra mourir.
Pourquoi fuis-tu, mignarde,
Si je suis près de toi ?
Quand tes yeux je regarde,
Je me perds dedans moi !
Car tes perfections
Changent mes actions.
Tes beautés et ta grâce
Et tes divins propos
Ont échauffé la glace
Qui me gelait les os.
Ils ont rempli mon coeur
D'une amoureuse ardeur !
Approche donc ma belle,
Approche-toi mon bien !
Ne me sois plus rebelle
Puisque mon coeur est tien...
Pour mon mal apaiser
Donne-moi un baiser ..
le HERON
Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où,
Le Héron au long bec emmanché d'un long cou.
Il côtoyait une rivière.
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ;
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.
Le Héron en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l'oiseau n'avait qu'à prendre ;
Mais il crut mieux faire d'attendre
Qu'il eût un peu plus d'appétit.
Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
Après quelques moments l'appétit vint : l'oiseau
S'approchant du bord vit sur l'eau
Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieux
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le rat du bon Horace.
Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
La Tanche rebutée il trouva du goujon.
Du goujon ! c'est bien là le dîner d'un Héron !
J'ouvrirais pour si peu le bec ! aux Dieux ne plaise !
Il l'ouvrit pour bien moins : tout alla de façon
Qu'il ne vit plus aucun poisson.
La faim le prit, il fut tout heureux et tout aise
De rencontrer un limaçon.
Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner,
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte.
Bien des gens y sont pris ; ce n'est pas aux Hérons
Que je parle ; écoutez, humains, un autre conte ;
Vous verrez que chez vous j'ai puisé ces leçons.