Haro sur les arrêts maladie. Pour boucler le budget 2012 de la Sécu, le gouvernement vient de trouver une nouvelle cible : les arrêts maladie. En 2010, ils ont coûté 8,7 Mds€ en indemnités. L’angle d’attaque est double. Aujourd’hui à Bordeaux, Nicolas Sarkozy se chargera de mener la charge sur la fraude sociale élevée au rang de nouvelle priorité nationale.
Des sociétés privées traquent les faux maladesRigueur : «Nous payons cher la gestion de Nicolas Sarkozy», juge HollandeIndemnisation des arrêts-maladie : faut-il aligner les fonctionnaires sur les salariés du privé ?A elle seule, la lutte contre les faux arrêts de travail a fait économiser l’an dernier 400 M€ à l’assurance maladie. Des expérimentations ont été lancées pour mieux contrôler les arrêts des fonctionnaires, et les fraudeurs, du public et du privé, pourraient bientôt être mis à l’amende.
La campagne 2012 a commencé
Autre axe de cette offensive, un amendement du député UMP des Bouches-du-Rhône, Dominique Tian, discuté hier soir ou aujourd’hui à l’Assemblée, veut instaurer trois jours de carence dans la fonction publique en cas de maladie. C’est-à-dire aligner les règles d’indemnisation sur le secteur privé. « Les fonctionnaires sont en moyenne cinq jours de plus par an en arrêt de travail que dans le privé, c’est 5 Mds€ d’économies possibles », insiste le député de la Droite populaire.
Electoralement payant, l’argument va exaspérer les fonctionnaires. Du coup, Xavier Bertrand défend une version light, leur imposant une seule journée de carence en cas d’arrêt. Ainsi, ils perdraient en moyenne 94 € et les agents hospitaliers 86 €. Selon nos informations, l’économie totale serait de 250 M€. Au passage, le gouvernement récupérerait les économies attendues du projet de baisse de 10% des indemnités journalières d’arrêt de travail retoqué par le Parlement.
Le tour de vis sur les indemnités journalières des fonctionnaires et le combat contre les fraudes sociales ne sont pas dénués d’arrière-pensées politiques. A quelques mois de la présidentielle, la majorité rode déjà ses thèmes de campagne : en période de crise, la France n’a plus les moyens ni de tolérer la fraude ni de se payer un système de protection sociale parmi les plus généreux du monde.
Le Parisien