Une nourrice a été condamnée à 30 mois de prison avec sursis pour avoir forcé un bébé à avaler sa nourriture. |
Accident ou gavage? Le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne) a tranché en condamnant mardi, une nourrice à trente mois de prison avec sursis et interdiction définitive d’exercer une activité professionnelle avec des mineurs. Un jugement conforme aux réquisitions du parquet. Maria Da Luz, 66 ans, était poursuivie pour homicide involontaire.
Le 9 septembre 2008, à Vincennes (Val-de-Marne), l’enfant de 14 mois dont elle avait la garde était mort par asphyxie à la suite d’une fausse route alimentaire. Lors de l’autopsie, le médecin légiste avait trouvé des morceaux de nourriture dans ses poumons. Placée en garde à vue pendant quarante-huit heures, la nourrice avait multiplié les déclarations confuses, reconnaissant avoir forcé l’enfant à manger avant d’indiquer qu’il avait eu un spasme alors qu’elle lui donnait de la purée de légumes avec de l’agneau mixé.
Les parents sont brisés
« C’est un malheureux accident, a de nouveau expliqué la nourrice, originaire du Cap-Vert. Cela aurait pu arriver à mes petits-enfants. » Ancienne gérante de café devenue nounou pour arrondir ses fins de mois et pour « dépanner », Maria Da Luz décrit l’enfant comme difficile. « Il refusait de se nourrir. J’étais obligée de le mettre devant la télévision, de jouer à la voiture et à l’avion pour qu’il accepte de manger. » « Et vous l’avez forcé? » interroge avec insistance la présidente. « Non, je voulais qu’il ait quelque chose dans le ventre, mais quand il tournait la tête, j’arrêtais, assure la nounou, bien apprêtée. Cet enfant, je l’adorais. C’était ma petite gueule d’amour. »
Séparés depuis le drame, dépressifs et suicidaires, les parents de l’enfant sont anéantis : « J’ai pris perpète, lâche le papa, conducteur à la RATP. J’ai 45 ans, c’était mon seul enfant. Je n’en aurai sans doute plus… » Le regard vide, la maman, employée à la mairie de Vincennes, raconte qu’elle a fait appel à cette nourrice non agréée faute de place dans une crèche : « On a cherché, mais, avec nos horaires décalés, c’était impossible. Elle avait bonne réputation. Elle gardait des enfants depuis une vingtaine d’années. Je lui avais simplement demandé de ne pas lui donner des morceaux. J’ai toujours eu peur des fausses routes alimentaires… » Questionnée sur sa connaissance de ce risque d’étouffement, la nourrice assure : « J’ai vu des émissions à la télévision et j’ai lu des choses. »
Pour le parquet, qui s’appuie sur le rapport du légiste et les cinq procès-verbaux d’audition, aucun doute : Maria Da Luz « a pris l’enfant sur ses genoux, lui a bloqué les bras, lui a mis deux doigts dans la bouche et a laissé la cuillère jusqu’à ce qu’il avale la nourriture. On a retrouvé dix à douze cuillerées de purée dans l’estomac alors qu’elle annonce n’en avoir donné que deux. Vous avez eu un comportement fautif ». Une version réfutée par l’avocate de la nourrice, qui réclamait la relaxe : « C’est un drame épouvantable et il est difficile d’admettre qu’il s’agit d’un accident. Mais vous n’avez pas la preuve d’un forçage alimentaire et encore moins d’un gavage.
Le Parisien
30 mois avec sursis ...seulement ??? Les parents ont pris a perpét eux ! Indécent ! :thumbdown
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