Philippe, qui vient de sortir du centre psychiatrique, nous dit comment il a basculé
BRUXELLES On apprend que la commission supérieure de Défense sociale a autorisé la remise en liberté, à laquelle le parquet s’était opposé, de Philippe.
En décembre 2002, ce cadre commercial de 38 ans sans passé judiciaire avait tué et décapité sa femme avant d’être retrouvé entièrement nu et tenant des propos incohérents marchant le long de l’E411 Bruxelles-Namur.
Institutrice dans le prégardiennat et mère de deux petits enfants, Laurence avait 32 ans. Son mari, qui fut interné aux Marronniers, est libre après 8 ans et 1 mois. Nous l’avons rencontré. Interview exclusive.
Philippe ne répond jamais clairement à la question de savoir s’il s’estime guéri et sûr et certain qu’il ne présenterait plus aucun danger. Il considère par contre que “huit ans, c’est long” et que “j’aurais pu ou dû sortir plus tôt”. Sur le suivi, il surprend : “Je ne voyais quasi jamais le psychiatre, en tout cas rarement, aux Marronniers” , l’établissement de Défense sociale de Tournai où il a séjourné six ans.
Philippe raconte l’annonce de sa libération. “Totale surprise. C’était l’après-midi, je faisais la sieste, on est venu me dire Fais tes affaires, tu sors. Une camionnette des Marronniers m’a déposé en ville”.
Il explique que quand l’horreur de ce qu’il avait fait lui est apparue, “j’étais demandeur pour passer à la chaise électrique”.
Quand nous insistons sur sa guérison , il répond que la dernière expertise des psys conclut à une “stabilisation de longue durée” . Milieu aisé. Une villa que le couple avait fait construire. Double garage, deux voitures. Une femme, deux enfants.
Cadre commercial en régie publicitaire. “C’était le dimanche 1er décembre 2002. Si on m’avait dit le 30 novembre que j’allais basculer le lendemain dans le délire mystique, j’aurais ri.”
À la découverte du drame, une bougie qu’il a allumée brûle près du corps. “Le sens de cette bougie ? Purification et renaissance” Alors le psy aux Marronniers ? “En six ans, j’ai dû le voir quatre ou cinq fois” . Et la guérison, nous insistons encore ? “Je n’exclus pas que je puisse être un malade mental incurable stabilisé par la médication”.
Philippe dit “penser constamment” à sa femme Laurence, dont nous voyons plusieurs photos dans l’appartement et même au-dessus de son lit ainsi que celles des enfants. Psychopathe, schizophrène ? Il dit que “vous aussi, ça peut vous arriver. et c’est terrible, vous souffrez”
Déjà libre ? “Moi aussi je me dis que si quelqu’un d’autre avait décapité ma femme, ce serait ou bien la prison ou bien l’internement mais à perpétuité. Mais huit ans, c’est pas court. J’en connais qui sont sortis des Marronniers après trois ans. “
Philippe a la conscience très précise – “le souvenir comme si c’était hier” – et de l’enchaînement y compris du coutelas et de la lame “qui n’était pas dentelée”. Et des tout derniers mots que sa femme prononce quand il tranche. “Mais je ne suis pas allé sur sa tombe, non. Et non, le dossier, j’aurais pu le lire mais j’ai plutôt refusé. (silence) Je ne voulais pas voir les photos”.
dhnet.be
En effet 8 ans pour avoir décapité sa femme ce n'est pas cher et on peut vraiment se poser la question de savoir pourquoi et qui a prit cette décision.
Le fait de savoir qu'il n'a guère vu de psychiatre et que finalement il prend ou non son traitement ça met froid dans le dos et franchement je serais de ces voisins, je ne voudrais pas le voir revenir dans le quartier.
Là ou je suis sidéré c'est, si j'ai bien compris, qu'il a retrouvé ses enfants et qu'il vit et que rien ne dit qu'il ne va pas récidivé sur ses enfants.