par Jean-pierre Ven 6 Aoû - 21:00
Les classes moyennes et le gouvernement c'est une longue histoire et je ne résiste pas au plaisir de remettre le dialogue entre Mazarin et Colbert.
Colbert : Pour trouver de l’argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou.
Mazarin : Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison.
Mais l’Etat ?
L’Etat, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’Etat en prison. Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les Etats font ça.
Colbert : Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?
Mazarin : On en crée d’autres.
Colbert : Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà.
Mazarin : Oui, c’est impossible.
Colbert : Alors, les riches ?
Mazarin : Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres.
Colbert : Alors, comment fait-on ?
Mazarin : Colbert, tu raisonnes comme un fromage ! Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches. Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser. C’est un réservoir inépuisable.
ça date du XVII ème siècle
La décroissance je n'y crois pas à grande échelle, certes quelques individus peuvent avoir la force de caractère de le faire mais dans la globalité les aiment à se rassembler dans les mêmes endroits et ils aiment se ressembler.
D'où les phénomènes de mode et les grands mouvements de foule que l'on voit pour des concerts ou en ce moment les transhumances vers les lieux de vacance.
De plus il est rare que les gens abandonnent leur petit confort, en général lorsqu'on goute un nouveau confort on a du mal à revenir en arrière d'une part parce qu'on s'y est habitué et d'autre part parce que ça passe pour une régression vis à vis de la société et le regard de la société c'est ce qu'il y a, inconsciemment ou non, de plus important.
