Monsieur le Président de la République,
Permettez-moi de vous exposer, par ces quelques mots jetés sur le papier, mon sentiment de profonde injustice ressentie à la suite des évènements qui ont embrasé, en ce mois de novembre 2005, les banlieues de cette République que vous présidez.
J’ai vu, de visu ou à travers l’écran de ma télévision, des cohortes à l’allure étrangère, incendier des voitures et des lieux de savoir ou de culte. J’ai entendu les réponses de vos ministres, au-delà du couvre-feu instauré dans certains quartiers, autant que les promesses de discrimination positive, d’ailleurs mises en oeuvre depuis longtemps.
Le fils d’ouvrier que je suis, issu d’un milieu modeste, ne peut dès lors réprimer une sourde colère !
Ainsi donc, un jeune de banlieue pourra intégrer un Institut de Sciences Politiques ou bénéficier d’un parrain issu d’une grande école pour lui permettre d’avoir le baccalauréat et réussir son cursus. Que n’ai-je pu bénéficier d’une telle aide, moi dont les parents se saignaient aux quatre veines pour que je puisse décrocher mon baccalauréat, et qui ai raté de quelques points le concours d’entrée de cet institut de sciences po en province. Ma vie en aurait été changée.
Ainsi donc un jeune de banlieue peut, dans la région parisienne, par le biais de l’armée ou du service civil volontaire, passer le permis de conduire gratuitement. Que n’ai-je pu bénéficier d’une telle aide, moi qui ai dû économiser sou après sou et beaucoup me priver pour pouvoir me payer les cours d’auto-école.
Ainsi donc, un jeune de banlieue pourra bénéficier d’un réseau d’associations subventionnées, et d’équipements et stades rénovés. Que n’ai-je pu, avec les jeunes de mon quartier bénéficier de tels équipements ? Cela nous aurait évité de jouer derrière ce garage entre gravas et gravillons ou le long de cette autoroute où subsistait le seul espace vert.
Ainsi donc 20 000 emplois liés à la fonction publique seront créés pour les jeunes de banlieues. Que n’ai-je pu bénéficier d’une telle mesure ? Cela m’aurait évité de connaître les aléas de l’ANPE et du chômage.
Ainsi donc, un jeune de banlieue pourra bénéficier des avantages des zones franches lorsqu’il créera son entreprise et des exonérations qui vont avec. Que n’ai-je pu bénéficier de telles aides, moi qui suis aujourd’hui en train de faire les chèques pour l’Urssaf et autres organismes sociaux.
Monsieur le Président de la République, dois-je en vouloir à mes parents de s’être impliqués dans mon éducation et d’avoir joué leur rôle en m’apprenant ce qu’était la Loi et l’Ordre ? Dois-je leur en vouloir de n’avoir jamais mendié quoique ce soit pour nous venir en aide et de m’avoir inculqué le sens de l’effort et de la discipline ?
Monsieur le Président de la République, lorsque j’entends les mesures prises par votre gouvernement, lorsque j’entends certains Ministres évoquer la nécessaire discrimination positive, je pense aux trois mots « liberté, égalité, fraternité » que l’on croise de moins en moins sur les frontons des mairies.
La liberté n’est désormais plus la même pour tous puisque certains peuvent mettre les quartiers à feu et à sang (je pense aux deux morts victimes d’agressions), tandis que d’autres sont des délinquants simplement parce qu’ils téléphonent dans leur voiture où qu’ils ont le malheur de revendiquer leur identité de Français.
L’égalité n’est plus puisque désormais, à la lueur de mon existence, je sais qu’il y a des jeunes plus « égaux » que moi dans la République.
Quant à la fraternité, la société marchande l’a mise en pièce pour instaurer l’individualisme consumériste et la seule subsistance de cette valeur est celles des « bandes » dans les quartiers.
Monsieur le Président,
Je m’accuse, en me regardant dans la glace, de supporter tout cela et je m’accuse presque de respecter la Loi lorsque je vois que dans certains quartiers, le crime a payé.
Mais j’accuse surtout une classe politicienne de gauche comme de droite, de me faire me sentir de plus en plus exclu, étranger, discriminé et même victime d’un certain racisme au cœur de ma propre région, au cœur de mon propre pays.
Et vous, Monsieur le Président, de quoi vous accusez vous ?
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Cette lettre n'est pas de moi mais je trouve qu'elle reflete pas mal le mal etre qui sévit en france.
Permettez-moi de vous exposer, par ces quelques mots jetés sur le papier, mon sentiment de profonde injustice ressentie à la suite des évènements qui ont embrasé, en ce mois de novembre 2005, les banlieues de cette République que vous présidez.
J’ai vu, de visu ou à travers l’écran de ma télévision, des cohortes à l’allure étrangère, incendier des voitures et des lieux de savoir ou de culte. J’ai entendu les réponses de vos ministres, au-delà du couvre-feu instauré dans certains quartiers, autant que les promesses de discrimination positive, d’ailleurs mises en oeuvre depuis longtemps.
Le fils d’ouvrier que je suis, issu d’un milieu modeste, ne peut dès lors réprimer une sourde colère !
Ainsi donc, un jeune de banlieue pourra intégrer un Institut de Sciences Politiques ou bénéficier d’un parrain issu d’une grande école pour lui permettre d’avoir le baccalauréat et réussir son cursus. Que n’ai-je pu bénéficier d’une telle aide, moi dont les parents se saignaient aux quatre veines pour que je puisse décrocher mon baccalauréat, et qui ai raté de quelques points le concours d’entrée de cet institut de sciences po en province. Ma vie en aurait été changée.
Ainsi donc un jeune de banlieue peut, dans la région parisienne, par le biais de l’armée ou du service civil volontaire, passer le permis de conduire gratuitement. Que n’ai-je pu bénéficier d’une telle aide, moi qui ai dû économiser sou après sou et beaucoup me priver pour pouvoir me payer les cours d’auto-école.
Ainsi donc, un jeune de banlieue pourra bénéficier d’un réseau d’associations subventionnées, et d’équipements et stades rénovés. Que n’ai-je pu, avec les jeunes de mon quartier bénéficier de tels équipements ? Cela nous aurait évité de jouer derrière ce garage entre gravas et gravillons ou le long de cette autoroute où subsistait le seul espace vert.
Ainsi donc 20 000 emplois liés à la fonction publique seront créés pour les jeunes de banlieues. Que n’ai-je pu bénéficier d’une telle mesure ? Cela m’aurait évité de connaître les aléas de l’ANPE et du chômage.
Ainsi donc, un jeune de banlieue pourra bénéficier des avantages des zones franches lorsqu’il créera son entreprise et des exonérations qui vont avec. Que n’ai-je pu bénéficier de telles aides, moi qui suis aujourd’hui en train de faire les chèques pour l’Urssaf et autres organismes sociaux.
Monsieur le Président de la République, dois-je en vouloir à mes parents de s’être impliqués dans mon éducation et d’avoir joué leur rôle en m’apprenant ce qu’était la Loi et l’Ordre ? Dois-je leur en vouloir de n’avoir jamais mendié quoique ce soit pour nous venir en aide et de m’avoir inculqué le sens de l’effort et de la discipline ?
Monsieur le Président de la République, lorsque j’entends les mesures prises par votre gouvernement, lorsque j’entends certains Ministres évoquer la nécessaire discrimination positive, je pense aux trois mots « liberté, égalité, fraternité » que l’on croise de moins en moins sur les frontons des mairies.
La liberté n’est désormais plus la même pour tous puisque certains peuvent mettre les quartiers à feu et à sang (je pense aux deux morts victimes d’agressions), tandis que d’autres sont des délinquants simplement parce qu’ils téléphonent dans leur voiture où qu’ils ont le malheur de revendiquer leur identité de Français.
L’égalité n’est plus puisque désormais, à la lueur de mon existence, je sais qu’il y a des jeunes plus « égaux » que moi dans la République.
Quant à la fraternité, la société marchande l’a mise en pièce pour instaurer l’individualisme consumériste et la seule subsistance de cette valeur est celles des « bandes » dans les quartiers.
Monsieur le Président,
Je m’accuse, en me regardant dans la glace, de supporter tout cela et je m’accuse presque de respecter la Loi lorsque je vois que dans certains quartiers, le crime a payé.
Mais j’accuse surtout une classe politicienne de gauche comme de droite, de me faire me sentir de plus en plus exclu, étranger, discriminé et même victime d’un certain racisme au cœur de ma propre région, au cœur de mon propre pays.
Et vous, Monsieur le Président, de quoi vous accusez vous ?
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Cette lettre n'est pas de moi mais je trouve qu'elle reflete pas mal le mal etre qui sévit en france.