Cette fois, on y est. La flambée du prix du super à la pompe, l’envolée du prix du pain et celle du yaourt sont enfin visibles dans l’indice des prix. Hier l’Insee a publié son indice des prix à la consommation (IPC) pour le mois d’octobre. La fin de l’année pourrait être chaude sur le front des prix.
De l’influence du prix du baril
C’est clair «on a eu ce mois-ci un rebond de l’indice», explique Dominique Guédès, chef de la division des prix, à l’Insee. En un mois, les prix ont augmenté de 0,2 %. Sur les douze mois écoulés, cela donne 2 % de progression des prix. Et la tendance est clairement à l’accélération. La faute d’abord à l’énergie. Depuis quelques semaines, le baril de pétrole s’enflamme. Et allume dans son sillage toute une série de flammèches.
Pour s’en faire une idée, il faut zoomer sur l’indice détaillé des prix. Les spécialistes de l’Insee suivent à la loupe près de 300 postes correspondant à autant de charges pour le budget des ménages. On découvre ainsi que le carburant à la pompe a pris 0,87 % en octobre et les lubrifiants 0,64 %. Hausse très forte aussi du fuel (+ 2,59 % en octobre), correspondant au relèvement des tarifs pour la campagne de chauffe de cet hiver. A la même époque l’an dernier, le paysage était tout à fait différent : le baril était orienté à la baisse, ce qui avait entraîné une diminution de l’indice général des prix en octobre 2006, de 0,2 %. Rien de tel aujourd’hui. Au total, le poste «Energie» accuse une hausse de 1,1 % sur un mois, et de 8,1 % sur les huit premiers mois de l’année. Et comme le baril ne manifeste aucune intention de se calmer, l’indice général des prix pourrait continuer de chauffer. Ce qui fait dire à Dominique Guédès : «Il y a de bonnes chances que l’indice de novembre soit lui aussi mauvais.»
Les matières premières plombent également l’indice
La nouveauté, en octobre, c’est que l’énergie n’est pas la seule fautive. L’alimentaire est entrée dans la danse : 0,5 % de hausse en octobre. Sur l’année, l’impact n’est pas encore excessif (2,2 % de hausse sur les douze derniers mois), mais, plus alarmant, l’augmentation est concentrée sur le dernier trimestre (0,9 %). Comme pour le pétrole, la hausse du prix du lait ou des céréales cascadent tout au long de la chaîne jusqu’à toucher un large éventail de produits. Ainsi la volaille, grosse consommatrice de céréales, a-t-elle fait une petite poussée de 1,85 % sur un mois. Hausse sensible aussi du mouton, du veau, et bien entendu des œufs.
Une inflation à plus de 2 % pour 2007 ?
Les légumes ont eu également leur coup de fièvre, mais «ce sont des produits plus sensibles aux aléas climatiques et dont les prix peuvent refluer très vite». Et les loyers sont toujours vivaces (+ 3,2 % sur les douze derniers mois) comme les dépenses de santé. Les mutuelles ont même flambé, avec 4,5 % de hausse en un an. Jusqu’à la visite chez le garagiste qui a pris l’ascenseur (4,2 % sur l’année).
Bref, selon toute probabilité, l’indice des prix devrait franchir la barre des 2 % pour 2007. Mais l’IPC devrait laisser les ménages insatisfaits, tellement leur perception des hausses de prix est décalée par rapport à la réalité mesurée par l’Insee. Ce dont Dominique Guédès a conscience. L’Insee va être bientôt associé à la création d’indicateurs de bien-être subjectifs, complémentaires à l’indice des prix
Ils sont bien gentil à l'INSEE, mais il y a l'analyse froide et brute sur certain produit, et puis les comptes du particulier qui en fin de mois sait bien que c'est de plus en plus juste pour boucler les comptes.
Encore une chance qu'en France on ait le nucléaire, ce qui atténu le chos par rapport aux autres pays qui prennent ça de plein fouet.
Il est à craindre que ces prix augment encore dans les mois venir et si l'hiver est rude, le budget pourrait s'en ressentir lourdement et attaquer le budget vacance de l'an prochain.