La députée RN Laure Lavalette a annoncé sur X saisir le procureur de la République sur le fondement de l'article 40 du code de procédure pénale, après des propos qu’elle juge «d'une extrême gravité».
«Comment lutter contre l’extrême droite ?» Tel était le thème du débat organisé lors du festival de Mediapart le 16 mars dernier au Centquatre, dans le 19e arrondissement de Paris. Parmi les intervenants sur la scène, se trouvait l’humoriste Mahaut Drama, également chroniqueuse sur France Inter. Ses propos, notamment sur une possible élection de Marine Le Pen, font réagir sur les réseaux sociaux, depuis la publication de la vidéo du débat sur YouTube par Mediapart, jeudi 28 mars.
«Comment faire pour lutter contre l’extrême droite ? Est-ce que nous aussi on a des factions armées, on se prépare à leur répondre ? Est-ce qu'on doit être radicaux jusqu'à ce point-là ? Est-ce qu'on doit faire la Révolution ? Encore une fois, je ne pose que des questions, mais je pense qu'elles se posent vraiment», a-t-elle déclaré devant l’assemblée.
L’humoriste de 30 ans répondait à la question d’une personne présente dans la salle. Cette femme avait ainsi demandé : «Comment est-ce qu'on lutte contre des gens qui sont prêts à se battre pour leur idéologie ?», après avoir fait référence à des «militants d’extrême droite» qui commettent des «attentats».
«Propos inadmissibles»
Mahaut Drama a ensuite étayé sa réponse en évoquant une possible victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2027 : «Dans trois ans, si elle gagne, c’est sûr qu’on ne pourra plus juste continuer à mettre des affiches “Patriarcaca”. Il faudra qu'on leur réponde autrement.» Et pour l’humoriste, la solution est «de se battre». «Moi je ne sais pas me battre, je ne suis pas courageuse à ce point-là, mais si des gens le sont, je ne peux que les encourager», a-t-elle abondé.
Son discours a fait réagir la classe politique, et surtout le parti de Marine Le Pen. La députée RN Laure Lavalette a en effet qualifié ces propos «d’une extrême gravité» et a annoncé sur X saisir «le procureur de la République sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale».