Quand un décès arrive... On se met obligatoirement à penser à ce que l'on devrait faire et dire...
Pas simple de trouver les bons actes, le bon timing et les bons mots...
La complexité des mots choisis vis-à-vis des émotions qu'on souhaiterait transmettre...
Son père est parti hier...
Que de tristesse et de détresse...
Imaginer la femme de cet homme qui était à l'hôpital pour le visiter au moment où il a cessé de vivre...
Le chagrin énorme que celui qui la sépare de l'être qui a été dans sa vie pendant plus de 60 ans...
Être entouré est considéré comme important sauf que ces mêmes ne s'intéressaient pas à elle quand lui était vivant...
Désormais c'est sa mère qui risque de partir bientôt et je ne vois pas comment il pourrait en être autrement...
C'est fascinant de voir comment je deviens un étranger à cette famille quand je m'exprime à ce sujet...
Ils, la famille, ont fait quelque chose d'immonde envers ces deux anciens et je n'ai pas oublié le sentiment que j'ai eu quand cet évènement est arrivé.
Pour résumé, c'est comme si toute la famille avait formé un tribunal pour juger le comportement jugé "inadapté" de ces deux anciens...
En gros, comme ils ne voulaient pas ou plus faire de choses avec eux, qu'ils voulaient vivre reclus chez eux, ils ont eu droit à un jugement, particulièrement la mère qui était responsable, selon eux, de tout...
Et "oh étrange", j'avais dit que c'était atroce que ça allait avoir des conséquences graves.... Et la mère est devenue démente quelques semaines après...
Croyez-vous que les enfants et l'entourage se soient calmés sur les reproches ?
"Elle" qui est avec moi, est stigmatisée, parce qu'elle ne suit pas la folie de ses autres sœurs...
Les autres ne font que de brasser de l'énergie négative, d'inquiétude et de doute...
Son père qui était un homme qui gardait tous ses soucis pour lui, en est arrivé à ne plus les supporter en perdant toute sa vitalité et joie de vivre...
Je n'aurais jamais imaginé que d'être vieux c'était aussi ça...
C'était un homme ouvert, digne, respectueux et prêt à aider ceux qui le lui demandaient...
Il voyait les choses avec clarté, mais trop respectueux pour s'en mêler...
Il intériorisait tout et c'est sans doute ce qui l'a le plus fait souffrir...
Alex, un homme que j'aurai eu plaisir à connaître et que j'aurais bien voulu voir plus souvent...
Quant à sa femme, ce que j'ai ressenti lors de mon voyage en Argentine a été profondément triste...
En la considérant et en lui adressant des mots gentils je l'ai fait pleurer instantanément...
Parce que pour les autres, elle faisait partie des meubles et avait le surnom de "casse-couille"...
Est-ce que vous imaginez ?
J'ai dit hier:
Que vaut-il le mieux ? Que ta mère vive longtemps en gardant toute ces tristesses et ce manque en elle, en vous satisfaisant qu'elle ait "duré" aussi longtemps....ou qu'elle "parte" le plus rapidement possible après ton père, n'ayant plus à souffrir de sa disparition... ? C'est le deuil pour elle... Et la bousculade émotionnelle pour moi...