Les réactions indignées se sont multipliées lundi dans l'opposition, de LR à LFI, après que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a dit ne pas pouvoir exclure un éventuel recours au 49-3 pour la réforme des retraites.
"Je ne peux pas donner cette garantie, je ne le souhaite pas, ça c'est certain. J'ai toujours dit que cette réforme devait faire l'objet le plus possible de discussions et de dialogue avec l'espoir d'aboutir à un compromis", a affirmé le ministre sur France Info.
Le chef de LFI Jean-Luc Mélenchon, ex-candidat à la présidentielle, a aussitôt réagi: "Macron à peine réélu, il veut déjà passer par le 49-3 la retraite à 65 ans. Un détail: seul le Premier ministre déclenche les 49-3".
"Pour l'empêcher donc, une solution: l'Union Populaire à Matignon!", a lancé dans un tweet Jean-Luc Mélenchon, favorable à la retraite à 60 ans et qui, fort de ses 22% des voix au premier tour, exhorte depuis les Français à l'"élire Premier ministre" aux législatives.
"La majorité de Français qui ne veulent pas de la retraite à 65 ans peuvent eux recourir au 12/06 et 19/06 !", en votant LFI pour les deux tours des législatives, a tweeté le numéro deux des Insoumis, Adrien Quatennens.
Le chef de file des communistes Fabien Roussel, lui aussi ex-candidat à la présidentielle, a de son côté tweeté: "Le 12 et 19 juin, mettons-lui un 49.3 par les urnes aux législatives".
Pour le député du Rassemblement national Bruno Bilde, ce projet symbolise "l'autoritarisme en marche". L'eurodéputée RN Hélène Laporte a elle jugé que "face à la casse sociale programmée de notre pays, les prochaines élections législatives seront capitales".
"Ne laissez pas les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron", qui est "un dirigeant autoritaire", a lancé lundi le président par intérim du RN Jordan Bardella en vue des législatives.
Chez Les Républicains, le député Pierre-Henri Dumont a assuré que "les députés LR seront là pour voter la motion de censure qui va avec le 49-3". Son collègue Olivier Marleix a affirmé que "si Emmanuel Macron n'a pas de majorité aux législatives, il sera bien obligé de faire un minimum de concertation".
Nicolas Dupont-Aignan, patron de Debout la France, a déploré que "dès la première minute du mandat, Emmanuel Macron montre son mépris du Parlement".
Emmanuel Macron veut "décaler l'âge légal" de départ à la retraite "de 4 mois par an" pour le porter "en 2031 à 65 ans", avec un dispositif de "carrières longues" et un autre de "pénibilité".
Le recours à l'article 49, alinéa 3 de la Constitution, permet au Premier ministre d'engager sa responsabilité sur un texte de loi, et de le faire adopter sans vote du Parlement.
actu.orange.fr
L'indignation ? Cet article existe, c'est le droit du gouvernement de l'utiliser s'il le souhaite.
Ceci dit, ça voudrait dire qu'ils voudraient faire passer la loi retraite avant les législatives et pendant que Castex est encore au pouvoir.
Ce texte adopté de cette manière, c'est l'assurance que la loi passe, après il risque d'être trop tard si Foutriquet n'a pas la majorité absolue à l'assemblée.
Ça voudrait dire aussi que la macronnie n'est pas tranquille, ils ne sont pas sûr que ce ne soit pas un boxon monstre après les législatives.