Si le projet de loi se concrétise, nous pourrons dire au revoir aux tickets de caisse à compter du 1er janvier 2023. La mesure, prévue dans la loi anti-gaspillage, prévoit d’interdire aux commerces l’impression systématique des tickets de caisse aux clients.
Désormais, il faudra donner une réponse positive à la question explicitement posée par l’hôte de caisse lors de chaque paiement pour recevoir son précieux papier. Sinon, les consommateurs pourront repartir sans lui.
Une mesure équivalente existe en Angleterre, où les commerçants ne sont plus dans l’obligation d’imprimer et de générer un ticket de caisse si le client ne le demande pas. C’est la même chose en Belgique.
La mesure pourrait permettre d’économiser des millions de kilomètres de papier. Chaque année, en moyenne un commerce imprime 848 kilomètres de papier, l’équivalent d’un Paris-Montpellier. Un montant qui ne peut persister ces prochaines années.
Car pour beaucoup d’achats, le ticket de caisse n’est pas indispensable et termine généralement dans la poubelle. Pour les dépenses du quotidien, telle qu’une petite course dans une supérette, il est généralement jeté par le consommateur ou le commerçant. Un geste qui se doit d’appartenir au passé. Mais par quelle alternative passerons-nous, pour justifier de nos achats ?
Comment faire sans ticket de caisse ?
L’interdiction n’est pas encore en vigueur cette année mais déjà plusieurs enseignes ont sauté le pas. La coopérative Système U, qui regroupe les Hyper U, Super U, U Express et Utile, ainsi que Carrefour, ont pris de l’avance sur la loi et sont passés au sans ticket par défaut.
“On a voulu devancer le décret et habituer nos consommateurs bien avant 2023 à ne plus recevoir systématiquement de ticket”, disait Thierry Desouches, responsable de communication de Système U, à Actu.fr.
Généralement, les clients repartent donc sans aucun papier, mais aussi sans aucun justificatif d’achat. Plusieurs associations de lutte pour les droits des consommateurs, telles que UFC-Que Choisir, s’opposent au concept qui supprime toute preuve d’achat.
L’absence de ticket est aussi un moyen de distancer d’autant plus le consommateur du montant de ses paiements, de l’aider à faire ses comptes, de rester conscient des prix, et même obtenir un remboursement, faire un échange ou faire jouer une garantie.
“Comment pourrons-nous faire nos comptes, désormais ?” s’interrogeait Orianne, à la sortie d’un Monoprix à Montpellier.
La difficile alternative au ticket de caisse
Pour le cas des achats où le ticket de caisse aq une valeur importante, notamment pour les raisons citées ci-dessus, alors l’alternative sera le courrier électronique. Vous avez certainement déjà été sollicité pour obtenir votre ticket de caisse par mail plutôt qu’au format papier.
Si les tickets de caisse disparaissent, il y a des chances pour que la proposition d’envoi par mail se généralise – ce fut le cas en Belgique lorsque l’État instaurait la fin du ticket de caisse automatique. Mais là encore, les questions sont nombreuses.
À savoir que les mails sont loin d’être aussi propres qu’ils le laissent à croire. En termes d’émissions, l’envoi et le stockage des mails est une vraie plaie pour l’environnement, d’autant plus si les utilisateurs ne nettoient pas leur boîte de réception.
Au final, l’impact pour l’environnement peut être aussi important que l’impression papier. Et les clients restent dubitatif, à raison, de confier leurs données personnelles de la sorte.
La dernière alternative concerne alors les cartes de fidélité. Celles-ci peuvent permettre de lister les différents achats sur un profil personnel, à l’image d’un historique bancaire.
Mais tous les clients ne veulent pas ouvrir un compte chez un commerce. Par conséquent, beaucoup continueront de demander un ticket en papier.
Je ne sais pas où ils prennent leurs sources pour la Belgique, mais ce qui est sur c'est qu'un ticket est automatiquement généré à chaque fois qu'on fait les courses.
Pour le reste, c'est vrais que pour les grosses courses, le ticket reste indispensable pour contrôler et éventuellement ramener un produit défectueux, mais pour les petits achats comme une glace dans une station-service, par exemple, on peut se passer de prendre un ticket que de toute manière, on va jeter avec l'emballage de la glace.