L'ex-bras droit de Marine Le Pen, qui ne dispose plus d'aucun mandat électoral, revient sur le devant de la scène en s'opposant aux mesures de l'exécutif, notamment sur les réseaux sociaux.
Pour Florian Philippot, la loi sanitaire "va séparer les gens"par BFMTV
Au cri de "Liberté ! Liberté !", scandé avec ses partisans dans les manifestations contre le pass sanitaire, Florian Philippot, éternel sourire en coin, savoure son retour sur le devant de la scène politique, décidé à surfer sur la vague estivale d'opposition à Emmanuel Macron. Isolé depuis son départ en 2017 du Front national (FN, devenu Rassemblement national) dont il était numéro 2, le président du parti pro-Frexit Les Patriotes a fait de la lutte contre la stratégie sanitaire de l'exécutif son cheval de bataille.
Fake news
Dernière cible en date, le pass sanitaire : les députés "qui le voteront auront du sang sur les mains !", a-t-il mis en garde, évoquant la création d'une "société d'apartheid". Très actif sur les réseaux sociaux, l'ancien proche de Marine Le Pen flirte parfois avec les "fake news". Il a récemment assuré, à tort, que seul le Pakistan avait mis en place un pass sanitaire semblable à celui envisagé par le gouvernement, ou encore relayé une vidéo d'un sapeur pompier suggérant que les vaccins accroissent le risque d'AVC, une affirmation infondée à ce jour.
Depuis qu'il a claqué la porte du FN et créé Les Patriotes, ce fils d'enseignants né en 1981, diplômé de HEC et l'ENA, s'en tient à une ligne souverainiste et pro-Frexit, à l'inverse du RN qui a abandonné l'idée d'une sortie de la zone euro. Un positionnement qui s'est accompagné de revers aux européennes en 2019 (0,65% des suffrages), aux municipales à Forbach (Moselle) en 2020 (9,7%), puis aux régionales dans le Grand Est au mois de juin (6,95%), où il a perdu son dernier mandat d'élu.
"Une aubaine inespérée"
Mais Florian Philippot revendique une audience en hausse depuis son opposition aux mesures prises contre la pandémie. Il se félicite de "plusieurs milliers d'adhérents" en plus pour un total d'"environ 25.000" dont des cadres supérieurs, des soignants, agrégeant des militants "patriotes", des "gilets jaunes" et une galaxie de "covidosceptiques", tous hostiles à Emmanuel Macron. Ses partisans "ont été incontestablement boostés dans leurs convictions par les annonces très fortes" du président le 12 juillet sur le pass sanitaire et la vaccination obligatoire à venir pour certaines professions, explique le politologue Jean-Yves Camus. "Peut-être que ce mouvement n'aurait pas eu lieu en plein été" sans le discours du chef de l'État, mais "il s'inscrit dans une accumulation de colère" plus large, explique cet expert de l'extrême droite. Pour Florian Philippot, "c'est une aubaine absolument inespérée". "Il part de très loin : il n'est plus député européen depuis l'année dernière, donc ce mouvement est l'occasion pour lui de se relancer", selon le politologue.
De quoi agacer le RN. "Philippot, s'il n'y avait pas la crise sanitaire, il n'existerait pas", raille Julien Odoul, porte-parole du parti d'extrême droite, estimant que parmi les manifestants "il y en a beaucoup qui ne connaissent pas Florian Philippot". Le RN "est extrêmement gêné dans cette affaire parce qu'ils n'ont rien à dire. C'est un parti qui a été lamentable dans cette crise", contre-attaque Florian Philippot, fustigeant le "manque de sincérité" et l'"opportunisme" de son ancien parti.
La présidentielle en vue
De son côté, le président de l'UPR François Asselineau, également présent dans les cortèges, reproche à Florian Philippot de "faire son truc dans son coin, à sa gloire". Il concède tout de même à son rival un "certain succès de tribun". Que les projecteurs soient mis sur Florian Philippot, "ça ne me gêne pas du tout", affirme pour sa part Nicolas Dupont-Aignan, autre figure d'opposition au pass sanitaire.
À l'aube d'une rentrée qui pourrait être socialement agitée, Florian Philippot garde forcément en vue la présidentielle de 2022, où il espère être candidat pour représenter les voix anti-système. "Je continuerai le rôle de 'lanceur d'alerte' que j'ai joué depuis le début tout en étant force de proposition. Ni plus, ni moins", avance l'ex-numéro 2 du FN. Reste que "sur le créneau du souverainisme antipass sanitaire, il y a pléthore de leaders mais pas nécessairement pléthore de troupes" d'électeurs, souligne Jean-Yves Camus.
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Je l'ai entendu à plusieurs reprises dans des entretiens ou des débats et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il tient la route, il même littéralement atomisé quelques-uns de ses contradicteurs.
Dommage qu'ils ne se mettent pas d'accord avec Dupont-Aignan et Asselineau pour former un vrai parti du Frexit dans une France qui en a bien besoin.