Trois nouveaux ministres, dont Gérald Darmanin, ont rejoint la liste LREM pour les régionales dans les Hauts-de-France, ont annoncé vendredi les candidats, entendant troubler le duel annoncé entre le président sortant (ex-LR) Xavier Bertrand, également candidat à la présidentielle, et le RN.
Menée par le secrétaire d'Etat chargé des Retraites Laurent Pietraszewski, la liste avait déjà accueilli le 7 mai le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, qui avait hérité de la tête de liste dans le Pas-de-Calais.
La liste déposée vendredi en préfecture inclut trois autres membres du gouvernement: le ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises Alain Griset en troisième position dans le Nord, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en avant-dernière position sur cette même liste et la ministre déléguée chargée de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, qui clôt celle du Pas-de-Calais.
Dans un communiqué, la liste baptisée "Hauts-de-France unis" souligne la nécessité d'agir "parce que cette région ne peut pas être abandonnée à ce duel terrible qu'on nous annonce (...) entre le populisme de l'extrême droite et l'immobilisme de l'exécutif régional sortant".
Les ministres "ont conscience de la nécessité que des membres du gouvernement s'investissent pour cette région qui en a besoin, qui est au point mort, qui n'avance plus parce que le président sortant est plus centré sur ses objectifs personnels que sur le fait de construire une grande région ambitieuse", a déclaré à l'AFP M. Pietraszewski.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait déjà annoncé sa candidature aux départementales, dans le canton de Tourcoing-2. Ancien directeur de campagne de Xavier Bertrand pour les régionales de 2015, il avait à cette occasion indiqué à la Voix du Nord garder "une amitié particulière" pour l'actuel président du conseil régional.
"Xavier Bertrand a été un président courageux, il a gagné la bataille face au Front national (...) ça reste mon ami et ça le restera", a-t-il de nouveau affirmé vendredi soir sur France 3 Hauts-de-France.
"Nous avons fait des choix en 2017 différents, j'ai choisi de soutenir le président de la République, ce n'a pas été le cas de Xavier, je l'ai regretté et je le regrette encore et j'espère que demain ou après-demain ces querelles s'estomperont et qu'on arrivera ensemble à construire un pays nouveau qui pourra battre le Front national qui cogne aux portes de la région et aux portes du pays", a-t-il ajouté.
Marine Le Pen sera, elle, candidate aux départementales dans le canton d'Hénin-Beaumont.
Début mai, un sondage Ipsos donnait Xavier Bertrand en tête des intentions de vote, à 35%, devant la liste RN emmenée par Sébastien Chenu (32%), la liste d'union de gauche de l'écologiste Karima Delli à 20% et celle de Laurent Piertraszewski à 10%.
Interrogé sur sa stratégie pour le second tour, alors qu'en 2015 le parti socialiste s'était retiré pour éviter la victoire de la liste de Marine Le Pen, M. Pietraszewski a dit vouloir "tout faire pour être en tête au premier tour et tout au moins le premier des mouvements républicains", soulignant que celui qui serait en tête aurait "pour responsabilité de réunir autour de lui tous les républicains".
actu.orange.fr
La stratégie est claire, faire tomber Bertrand au premier tour afin qu'il ne soit plus candidat à la présidentielle, c'est le seul et unique but de l'engagement de toutes ces candidatures de ministre dans une région dont ils n'ont rien à faire en règle générale.
Est-ce que la stratégie va fonctionner ? Quel est le poids de ministres plus que controversés dans ces élections ?
Ce qui est sur c'est qu'au second tour, ce sera de la tambouille politique entre Bertrand et L.R.E.M. pour essayer que le R.N. ne soit pas à la tête de la région comme ça devrait être le cas s'il n'y avait pas toutes les basses manœuvres politiques habituelles des partis traditionnels.
On notera quand même l'intervention de Darmanin, plus pourri que ça en amitié, ça va devenir difficile quand même et à la place de Bertand, plus jamais de ma vie, je ne lui serre la main.
