"On risque d'avoir à faire face à une vague épidémique importante alors que nous sommes déjà à un niveau élevé de l'épidémie", a estimé le professeur Bruno Riou ce vendredi 5 février.
Pas de nouveau confinement, comme l'a annoncé le Premier ministre Jean Castex jeudi 4 février. Et pourtant, selon le directeur médical de crise de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), l'épidémie de Covid-19 "est mal contrôlée par les mesures actuelles", a-t-il estimé ce vendredi.
On risque d'avoir à faire face à une vague épidémique importante alors que nous sommes déjà à un niveau élevé de l'épidémie.
Ca devient une quasi-certitude", a indiqué le professeur Bruno Riou au cours d'un point de presse, jugeant que la prédominance du variant anglais était "inéluctable".
"La situation s'est un peu aggravée par rapport à la semaine dernière et je ne vois pas bien pourquoi elle s'améliorerait", a-t-il indiqué, lui qui avait appelé fin janvier à "un confinement le plus vite possible".
"Toutes les décisions de confinement ont été prises relativement tardivement"
Jeudi, Jean Castex a exclu l'hypothèse d'un reconfinement, estimant que "la situation ne (le) justifie pas à ce jour". Puis d'affirmer que l'exécutif n'hésiterait "pas à prendre (ses) responsabilités" en cas de "dégradation forte et rapide" des indicateurs sanitaires en raison de l'épidémie de Covid-19.
Le professeur Riou a estimé ce vendredi que "toutes les décisions de confinement ont été prises relativement tardivement. Je m'attends à ce que le même genre de décision tardive soit prise".
Aujourd'hui, nous avons "700 malades en réanimation avec une activité hors Covid qui reste très élevée, plus élevée qu'elle ne l'était pendant la première vague, plus élevée qu'elle ne l'était pendant la 2ème vague. Elle est aujourd'hui quasiment normale par rapport à la même situation l'année dernière", a détaillé le directeur adjoint de l'AP-HP, François Crémieux.
Autre indicateur alarmant : "Nous allons débuter les déprogrammations dans les hôpitaux les plus impactés", a averti Bruno Riou, jugeant possible que l'Ile-de-France ait recours à des transferts interrégionaux de patients "dans les semaines qui viennent". "Le problème c'est que je m'interroge sur la capacité des régions, à ce moment-là, à nous venir en aide".
"Il est clair que nous allons vivre des moments très difficiles dans les semaines qui viennent. Ces difficultés, c'est aussi notre métier et elles seront de toute façon moins importantes que les difficultés que vont avoir nos patients et leurs proches", a-t-il ajouté.
143.325 nouveaux cas détectés la semaine dernière
Même son de cloche chez la professeure Karine Lacombe, sur le plateau de BFMTV/RMC ce vendredi : "Sur le plan sanitaire, il est évident qu'actuellement, nous sommes dans une période qui est extrêmement critique. On a une augmentation des arrivées en réanimation, en hospitalisation conventionnelle, on voit bien qu'on arrive dans un système qui, petit à petit, va se saturer."
Puis de continuer : "Les modélisations disent que si on reste dans l'état actuel, en mars, en particulier à la première quinzaine de mars, on aura une augmentation très importante et une saturation du système de soin."
Avec 143.325 nouveaux cas détectés la semaine dernière, contre 141.732 la semaine précédente, la circulation du coronavirus s'est stabilisée "à un niveau très élevé", a relevé Santé publique France (SpF) dans son bulletin hebdomadaire.
Cette stabilité "ne permet pas d'écarter l'hypothèse d'une aggravation de la situation épidémiologique dans les prochaines semaines, liée à la poursuite de la circulation (des) variants", note l'agence sanitaire.
actu.orange.fr
Que la crise soit mal gérée, ce n'est pas une nouveauté, je pense que tout le monde sait que le gouvernement de Macron a été en dessous de tout et ça depuis le début.
Pour le reste, le corps médical est toujours aussi pessimiste, ce sont vraiment des oiseaux de mauvaises augures qui rajoutent au malaise ambiant.
Ce qui peut faire que la contamination n'augmente pas, ce sont les températures qui remonte, un temps plus sec et le fait qu'il y a de plus en plus de gens qui sont immunisés parce qu'ils ont déjà chopé le virus de Wuhan et qu'ils n'en sont pas mort.