«Le principe est clair. Si les entreprises font des dividendes, c'est grâce aux actionnaires mais aussi aux salariés. Il est normal qu'ils bénéficient donc d'une prime. Et ce dès cette année» a annoncé le ministre du Travail, Xavier Bertrand, interrogé ce mercredi sur RTL.
C'est en effet ce mercredi que le projet de loi sur la création d'une prime aux salariés pour les entreprises qui génèrent des dividendes va être présenté en Conseil des ministres. Elle sera obligatoire pour les entreprises d'au moins 50 employés, facultative pour les autres et devrait être exonérée de cotisations sociales (hormis la CSG-CRDS et le forfait social) jusqu'à un plafond de 1 200 euros par salarié. Le montant de cette prime pourra varier en fonction du salaire et de l'ancienneté dans l'entreprise. Faute d'accord avec les élus du personnel, l'employeur arrêtera seul le dispositif. Il pourra verser un autre avantage qu'une prime (intéressement ou participation supplémentaires, actions gratuites...) si ses interlocuteurs sont d'accord. La prime pourrait ainsi bénéficier à quelque quatre millions de salariés selon le gouvernement.
Décriée par le Medef
Décriée par le Medef, qui dénonce «une ingérence de l'Etat», et par les syndicats, qui redoutent que cette prime se substitue à des augmentations de salaires, elle est acceptée par les entreprises du CAC 40, qui souhaitent toutefois que la participation des salariés soit réétudiée en profondeur pour la suite. Quant au PS, il parle de «vaste supercherie», jugeant que «la plupart (des salariés) ne verra jamais la couleur de cette prime».
Laurence Parisot, la patronne du Medef a parlé précisément d'une initiative «ruineuse». «J'ai déjà entendu celà, rétorque Xavier Bertrand, dans les années 1960, quand le général de Gaulle a proposé la participation, le CNPF d'alors disait la même chose, que cela ruinerait l'économie. Cette prime correspond exactement à une idée de justice et d'équité.»
62% des Français favorables à la prime
Le ministre du Travail cite par ailleurs un sondage publié ce mercredi par les Echos, qui montre qu'une large majorité de Français (62%) y est favorable. Dans ce sondage* réalisé par Viavoice pour la BPCE, Les Echos et France Info, 13% des personnes interrogées estiment qu'il s'agit d'une «très bonne solution» et 49% d'une «assez bonne solution» pour augmenter le pouvoir d'achat. 32% estiment au contraire qu'il s'agit d'une «mauvaise solution» et 6% ne se prononcent pas.
Selon le ministère du Travail, la prime devra être versée «dans les trois mois suivant la publication de la loi», qui devrait intervenir au coeur de l'été, après l'examen parlementaire à partir du 14 juin à l'Assemblée. A la rentrée, employeurs et représentants des salariés devront engager des pourparlers pour fixer le montant et les modalités de la prime, dans les entreprises d'au moins 50 salariés.
leparisien.fr
Une bonne idée mais je déplore que ce soit encore une ingérence de l'état alors que ce genre de truc aurait du être négocier branche par branche en fonction des possibilités, entre les syndicats de patron et ceux d'employé.
62% de personne favorable, pour un président autant décrié ce n'est pas si mal que ça.