"On ne sait pas ce que les distributeurs vont répercuter, ou ce qu'ils vont prendre sur leur marge".AFP/JEAN-PIERRE MULLER
Michel-Edouard Leclerc, patron des centres du même nom, a indiqué mercredi 2 mars que les prix des produits alimentaires augmenteront en moyenne de 3 à 3,5 %, avec de plus fortes hausses, "incontournables", pour des produits comme le café, les farines et les huiles.
"Au total, je confirme que l'inflation moyenne sur les produits de consommation courante restera jugulée à 2 % maximum dans les centres Leclerc" jusqu'en juin, a-t-il indiqué, alors que les négociations entre distributeurs et fournisseurs ont touché à leur fin lundi pour les tarifs annuels applicables à partir de début mars. Ces négociations, traditionnellement tendues, l'ont été particulièrement cette année sur fond de flambée des cours des matières premières alimentaires, que les fournisseurs demandaient à répercuter, tandis que les distributeurs se posaient en gardiens de l'inflation pour le consommateur.
CRISE DU PÉTROLE
"Il y a des hausses qui sont incontournables. Le café va prendre de l'ordre 15 % pour le robusta et jusqu'à 20-22 % pour l'arabica, a précisé M. Leclerc. Les farines sont très impactées. Il va y avoir des hausses de 15 à 28 % selon les marques, la taille des entreprises", a-t-il poursuivi. Les huiles augmenteront également, avec des hausses de 4 à 6 % pour l'arachide et le tournesol. Le lait et la volaille, dont le prix a déjà progressé depuis trois mois, augmenteront "encore un peu".
"Depuis deux mois, les industriels de produits manufacturés sont aussi touchés par la crise du pétrole, et donc j'ai peur qu'au mois de juin il y ait de nouvelles demandes de hausses des industriels", a-t-il averti. Leclerc a signé les contrats avec "pratiquement tous les fournisseurs", sauf avec les marques Président, Lactel et Roquefort Société (groupe Lactalis). "Ils veulent augmenter plus que les autres et ils ne veulent pas négocier leurs tarifs", affirme-t-il.
"On ne sait pas ce que les distributeurs vont répercuter, ou ce qu'ils vont prendre sur leur marge", a à ce titre souligné Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA).