À quatre sinon rien

L’idée d’une Belgique composée de quatre entités fait son chemin. Chez les Flamands y compris
BRUXELLES Et si la grande gagnante de la probable sixième réforme de l’État était la Communauté germanophone ? Johan Vande Lanotte (SP.A) a jeté un pavé dans la mare, jeudi, en affirmant que la finalité de cette réforme devait être une “union belge composée de quatre entités” : Flandre, Wallonie, Bruxelles et les cantons germanophones.
Cette position est défendue depuis longtemps par le socialiste Karl-Heinz Lambertz, ministre-président de la Communauté germanophone. D’ailleurs, il estimait jeudi que l’on “se rapproche d’une Belgique composée de quatre entités” .
Mais le plus étonnant est l’accueil réservé à l’idée de M. Vande Lanotte par les partis flamands. Essentiellement sur l’avenir de Bruxelles. La proposition du socialiste flamand laisse entendre que Bruxelles pourrait devenir une région à part entière. Ou, à tout le moins, une entité largement indépendante des deux grandes Communautés. Ce qui représente un pas de géant dans la direction des francophones…
Alexander De Croo, le président de l’Open VLD, parle d’“idées certainement intéressantes” . Karel De Gucht, un autre libéral flamand, a même estimé hier matin, sur la VRT, qu’il est “inévitable” que la Flandre reconnaisse la Région bruxelloise en tant qu’entité à part entière. “Les partis flamands à Bruxelles en sont déjà convaincus” , a-t-il ajouté.
Bien sûr, on n’y est pas encore. Mais les esprits évoluent. Techniquement, à défaut du Parlement bruxellois, c’est la Commission communautaire commune (Cocom) – réunissant Flamands et francophones – qui pourrait se voir attribuer une série de compétences. L’institution n’a aujourd’hui qu’un rôle mineur.
Le SP.A, Groen! et l’Open VLD pourraient se retrouver dans ce projet. Des rumeurs font valoir que la N-VA serait prête à abandonner (momentanément) certaines de ses revendications sur Bruxelles.
Reste le CD&V… Les démocrates chrétiens flamands veulent que les deux grandes Communautés cogèrent la Région bruxelloise. Quitte à y créer des sous-nationalités. Mais la piste Cocom pourrait être, pour eux, une bonne échappatoire…