Pour payer cet argent, l’huissier de justice a saisi à l’État 4 voitures et 15 ordinateurs qui seront vendus dans 8 jours
BRUXELLES Ibra est un demandeur d’asile arrivé en Belgique le 18 août pour lequel une avocate – Me Latifa Baïtar – a obtenu du tribunal du travail de Bruxelles la condamnation de l’État belge à lui verser 500 € d’astreinte par journée pour laquelle Fedasil n’aura pu lui procurer un hébergement. 500 € par jour, c’est 15.000 € par mois… un salaire de ministre.
Nous avons rencontré ce Sénégalais de 31 ans dont l’avocate a fait exécuter la condamnation par voie d’huissier de justice en faisant saisir chez Fedasil des véhicules et des ordinateurs.
La semaine prochaine, selon nos infos, quatre voitures Peugeot, propriété de Fedasil donc de l’État, 15 ordinateurs et du matériel de bureau seront vendus en salle d’huissiers de justice.
L’argent sera versé à Ibra qui avait quitté clandestinement Dakar début août, caché dans un bateau qui l’a débarqué le 18 à Anvers.
Et le 19, Ibra, arrivé en train à Bruxelles, faisait la file à 7 h du matin devant l’Office des étrangers. En fin d’après-midi, Fedasil, n’ayant aucun hébergement à lui proposer, lui remettait 6 chèques de 6 euros et un plan de Bruxelles.
Me Latifa Baïtar précise que ce cas n’est pas unique : d’autres demandeurs d’asile obtiennent de la justice la même décision.
Ibra rayonne de sympathie. “Je voudrais travailler en Belgique, dit-il. N’importe quel travail sauf voler et mentir. Je sais que je n’ai pas le droit à l’erreur.”
À Dakar, Ibra a laissé sa femme et leurs deux enfants de 6 et 10 ans et leur petit dernier qui aura un an en janvier. La cicatrice d’une ancienne blessure barre son front. Ibra – musulman, comme la majorité de ses compatriotes – explique que s’il a quitté le Sénégal, c’est pour des “motifs religieux liés à des choix personnels”.
Il a débarqué à Anvers après 16 jours de mer. “Sur le quai, j’étais perdu avec mon petit sac, quelques affaires et pas d’argent”. Mais un Belge “qui parlait le français, dit-il, m’a offert un paquet de cigarettes, un briquet et 3 €. Il me disait d’aller à l’Office des étrangers à Bruxelles.”
À l’Office, un agent s’est enquis de sa nationalité et lui a indiqué la bonne file. “Était-il gentil ? Ben, je dirais qu’il n’était pas méchant. Cela a duré la journée. À 16 h, j’apprenais que Fedasil n’avait pas d’hébergement pour moi.”
Dans les 8 jours, Me Baïtar, invoquant l’urgence, attaquait Fedasil. Début octobre, la vice-présidente Bouquelle condamnait Fedasil à 500 € par jour en estimant que 250 n’étaient pas suffisants. Dans l’intervalle, Ibra dormait à la rue. “À la gare du Nord et dans des arrêts de bus. La Belgique, quand on y est, c’est différent de l’idée que l’on s’en fait en Afrique.”
Actuellement, Ibra est logé dans “une auberge, à 4 par chambre”, dans le centre-ville de Bruxelles. Et Ibra reçoit pour la semaine six chèques de 6 euros. Il aimerait étudier, parfaire son français, “mais toutes les écoles sont remplies”. Il aimerait travailler, “mais je n’aurai mon permis C qu’en février 2011 : il faut 6 mois”.
On lui fait remarquer que 500 € par jour, ça fait 15.000 € par mois, et que (quasi) aucun Belge ne gagne autant.
Son avocate Latifa Baïtar rétorque que ce que la justice cherche par de telles décisions, c’est à forcer l’État belge à réagir. Parce que le jugement indique qu’il est “contraire à la dignité humaine de laisser des gens à la rue” et qu’il “ne s’agit pas d’enrichir les intéressés à charge de l’État” mais bien “d’obliger Fedasil, et par extension les responsables politiques, à se conformer à la législation belge et les ministres responsables à veiller à ce que Fedasil dispose des moyens nécessaires pour forcer l’État à exécuter la loi d’accueil”.
Ibra ne connaît pas l’hiver. Il a hâte de voir la première neige.
dhnet.be
Hé bien si tous les demandeurs d'asile portent plainte et obtienne les mêmes tarifs il va falloir augmenter les impôts des belges pour payer tout ça.
Je trouve quand même un peu fort qu'un gars qi viens dans un pays qui en quelque sorte lui sauve la peau et qu'il l'attaque en justice.
A la place de l'état je ferais une sérieuse enquête sur ce gars pour savoir si il est vraiment réfugier politique et si il risque vraiment sa vie chez lui.
Si ce n'est pas le cas retour à la maison avec un coup de pied au c.. non sans avoir rembourser au prix du neuf ce qui à été saisi.