Ira? Ira pas? Après l'autorisation, mardi par la Commission européenne, de la culture dans l'UE de la pomme de terre Amflora, un produit génétiquement modifié, la France est dans l'attente.
«Chaque Etat est libre d'autoriser ou non la culture de cet OGM», a indiqué mardi le commissaire européen chargé de la Santé, le Maltais John Dalli. L'Italie et l'Autriche ont immédiatement annoncé leur intention d'interdire la culture de ce tubercule.
Dans l'attente de l'avis du Haut conseil des biotechnologies
«La France attendra l'avis du Haut conseil des biotechnologies pour arrêter sa position», ont précisé dans un communiqué les ministères de l'agriculture et du développement durable. Ce document note que la France souhaite «qu'il n'y ait plus d'autorisation d'OGM sans le renforcement de l'expertise scientifique communautaire».
Greenpeace France a appelé Paris à déclencher la «clause de sauvegarde» pour faire barrage à cette culture.
La pomme de terre sera proposée «aux pays prêts à l'utiliser», a précisé BASF, qui développe l'Amflora, citant l'Allemagne, la Suède, les Pays Bas et la République Tchèque.
Résistance aux antibiotiques
La filiale du groupe allemand BASF attendait depuis plus de 13 ans un feu vert et a immédiatement salué cette décision car elle évalue à entre 30 et 40 millions d'euros par an les revenus dégagés par Amflora. Elle est destinée à la production d'amidon pour l'industrie du papier en Suède. Mais ses «sous-produits pourront être utilisés pour l'alimentation animale», selon John Dalli.
Il n'a pas pu garantir que cette pomme de terre ne se retrouverait jamais dans la chaîne alimentaire. Problème, selon les écologistes: ce tubercule contient un gène marqueur de résistance aux antibiotiques, sujet d'inquiétude pour l'Organisation mondiale de la santé et dont l'abandon a été exigé par une loi européenne de 2004.
Source: 20minutes.fr
Encore une belle polémique en perspective.