Défouloir

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Le Défouloir
Lieu de discussions où l'on peut tout dire ........ ou presque

-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

2 participants

    Le manque d’hygiène, source de souffrance pour les sans-abri

    pascal
    pascal
    Super
    râleur


    Masculin Nombre de messages : 2025
    Age : 59
    Localisation : Wervicq Sud
    Date d'inscription : 06/04/2007

    Le manque d’hygiène, source de souffrance pour les sans-abri Empty Le manque d’hygiène, source de souffrance pour les sans-abri

    Message par pascal Sam 2 Jan - 16:02

    Les personnes qui vivent dans la rue
    laissent leur corps dans un tel état d'abandon… La prise en charge
    médicale est très importante."
    Brigitte Lucas est responsable de l'accueil de jour au siège du SAMU social (Paris 12e). Selon elle, l'endroit se veut "un
    lieu d'accompagnement, un lien entre le no man's land de la rue et le
    monde institutionnel, qui est très difficile d'accès pour les SDF "
    .
    L'accueil est anonyme, une centaine de personnes, dont environ 10 % de
    femmes, passent chaque jour au centre. Un médecin, deux infirmières,
    deux aides-soignantes ainsi qu'une psychologue-alcoologue sont à leur
    disposition.

    Après plus de dix ans d'expérience auprès des sans-abri, le Dr Daniel Wiels
    continue ainsi à les recevoir. Selon lui, leur principal ennemi, ce
    n'est ni le froid ni une mauvaise alimentation, mais le manque
    d'hygiène qui engendre de nombreuses maladies. "Les puces, les poux ou encore la gale infectent les vêtements ou les matelas et s'auto-entretiennent, explique le Dr. Wiels. Ces problèmes dermatologiques sont encore plus fréquents en été qu'en hiver. Ils multiplient les risques de surinfection."
    "DÉPARASITAGES"
    Le personnel effectue donc régulièrement des "déparasitages",
    à savoir une douche, une désinfection complète à la Bétadine, un
    shampoing contre les poux et un traitement contre la gale. Quand il ne
    sert plus à rien de les laver, les vêtements sont jetés. Manteaux,
    pulls, pantalons et autres vêtements de rechange s'entassent dans une
    pièce exiguë près des douches. "L'habit le plus rare, ce sont les chaussures, explique Brigitte Lucas. Leurs paires sont souvent trop usées ou parfois ils se les font voler : leurs pieds sont très exposés."
    L'équipe soignante traite aussi de nombreux cas de traumatologie et de rhumatologie. "Ceux
    qui vivent dans la rue marchent douze heures sur vingt-quatre, restent
    debout, transportent toutes leurs affaires… Au fil des ans, ça abîme
    les genoux, les bras et la colonne vertébrale"
    , détaille le médecin.
    Depuis quinze ans, Laurent vient presque tous les jours au centre
    d'accueil du SAMU social. Il se présente aujourd'hui avec un œil au
    beurre noir. "Ici, je consulte souvent le médecin pour des
    bricoles. C'est direct et j'attends pas. Mais quand j'ai un gros
    problème, je vais à l'hôpital."
    Pour le Dr Wiels, tous les sans-logis ne se préoccupent pas de leur santé. "En quelque sorte, ici je reçois 'l'élite', observe-t-il.
    Ils s'occupent de leur santé, savent s'administrer des médicaments et
    ils viennent consulter spontanément sur un point précis, comme
    n'importe qui va voir son médecin."

    "LES CHAUSSETTES INCRUSTÉES DANS LA PEAU"
    Ceux qui ne se vont pas se faire soigner d'eux-mêmes, il faut aller les chercher dans la rue. C'est ce que fait l'Ordre de Malte depuis dix ans grâce à des maraudes médicalisés. Il s'agit d'un "véritable cabinet médical ambulant", comme se plaît à l'appeler le Dr Guy Lessieux,
    l'un des instigateurs du projet. En partenariat avec les centres
    d'appel du SAMU social (le 115 à Paris), les bénévoles de l'association
    sillonnent le département des Hauts-de-Seine, et ce chaque soir lorsque
    le plan grand froid est enclenché.
    En cette nuit froide de décembre, un médecin, une infirmière, une
    aide-soignante, un assistant et un chauffeur composent l'équipe. Leur
    première intervention de la soirée, c'est un bain de pieds. Les
    bénévoles sont allés chercher Gérard dans une station de métro. Il
    connaît bien l'Ordre de Malte et accepte de monter dans l'ambulance.
    "Je marche beaucoup, j'ai les mollets durs comme de la pierre",
    confesse Gérard, qui se lave rarement car il refuse d'aller aux bains
    municipaux. Les bénévoles lui lavent les pieds et les mollets, enlèvent
    les peaux mortes, lui appliquent de la vaseline pour limiter le
    dessèchement de la peau et changent ses chaussettes. "Quand on
    s'est occupé de Gérard pour la première fois, il avait des selles
    séchées collées à la jambe avec des vers qui en sortaient
    , se souvient le Dr Danielle Dolet-Ferraton. Ses chaussettes étaient incrustées dans la peau, on les lui a arrachées avec une pince à épiler."
    "DES CAPACITÉS DE RÉSISTANCE HORS DU COMMUN"
    Selon le rapport annuel de l'Ordre de Malte, les soins
    dermatologiques représentent un sixième des interventions. Un quart
    d'entre elles sont consacrées aux troubles neurologiques et
    psychiatriques. Viennent ensuite la pneumologie, la traumatologie ou
    encore la rhumatologie. Quelquefois, il s'agit aussi d'orienter les SDF
    vers des professionnels spécialisés en les incitant à consulter au plus
    vite. C'est ce que l'équipe fait avec Bruno, qui se plaint d'un
    problème à la rétine, et avec Christian, chez qui le docteur détecte un
    épanchement au genou. Ce dernier affirme avoir rendez-vous avec un
    chirurgien en mars. En attendant, le médecin lui donne des
    anti-inflammatoires. "Si ç'avait été dans mon cabinet, je lui
    aurai aussi prescrit une atèle au genou. Mais bon, faut pas rêver, on
    fait avec nos moyens..."
    , commente le Dr Dolet-Ferraton.
    Après de nombreuses années de maraudes, Anne Binet, la pharmacienne du groupe, est toujours admirative des personnes dont elle s'occupe : "Ils développent des capacités de résistance hors du commun."
    Comme, par exemple, celui que l'équipe surnomme "Miaou". Amputé des
    deux jambes, il a aussi subi une trachéotomie. Cela fait plus de cinq
    ans qu'il survit, sur un fauteuil roulant, dans un sous-sol du quartier
    d'affaires du quartier de la Défense. Les bénévoles savent où le
    trouver et le désinfectent quand nécessaire. Ce soir, il n'a besoin que
    d'une soupe.
    "BON COURAGE"
    L'ambulance poursuit sa route. Sous un arrêt de bus à Asnières,
    Jean-Claude, 64 ans, est assis à côté d'une grosse valise qui contient
    l'ensemble de ses affaires. Il souffre d'ulcères aux jambes mais s'est
    déjà fait soigner à l'hôpital Beaujon à Clichy. "Quand j'ai trop
    mal, je préfère aller à l'hôpital plutôt que ça se dégrade. Ils m'ont
    soigné et je vais en centre de soins tous les deux jours pour de la
    pommade."

    Jean-Claude refuse systématiquement de dormir en foyer, il n'accepte
    que les chambres d'hôtel. Ce soir, aucune n'est disponible, il préfère
    rester dehors. "Je mentirais si je disais que j'ai pas froid, raconte-t-il. Je gèle et je me lève toutes les cinq minutes pour pisser. Ça arrive même parfois que je me réveille le pantalon trempé..." Un souci récurrent pour ceux qui dorment dehors. "On a constamment envie d'uriner quand il gèle, car l'hormone anti-diurétique est inhibée par le froid", explique le Dr Dolet-Ferraton. Après un quart d'heure de discussion, Jean-Claude salue l'équipe : "Merci pour ce que vous faîtes et bon courage", lance-t-il aux bénévoles, sur le départ.
    Selon une étude menée cette année par plusieurs associations auprès
    des sans-abri, 58 % des SDF souhaiteraient davantage de lieux
    d'hygiène. La demande de soin est, elle aussi, pregnante : 48 % des
    personnes interrogées attendent que les équipes mobiles leur proposent
    une offre de soin et 41 % estiment que le système de santé est
    difficile d'accès. Cette étude
    conclut surtout que 79 % des sans-abri sont en quête de réconfort,
    physique et moral. Or, selon le Dr Wiels du SAMU social, un minimum
    d'hygiène est la première étape indispensable pour leur socialisation :
    "En les soignant, on leur redonne figure humaine. Un SDF qui n'a pas l'air d'un SDF, ce n'est déjà plus un SDF."
    Le manque d’hygiène, source de souffrance pour les sans-abri Maggotz
    Jean-pierre
    Jean-pierre
    Se défoule à fond


    Masculin Nombre de messages : 173838
    Age : 64
    Localisation : 50.491371N 5.856528E
    Loisirs : Internet
    Date d'inscription : 05/03/2005

    Le manque d’hygiène, source de souffrance pour les sans-abri Empty Re: Le manque d’hygiène, source de souffrance pour les sans-abri

    Message par Jean-pierre Sam 2 Jan - 20:03

    Merci pour l'article Pascal, ça permet de relativisé nos petits problèmes à nous

      La date/heure actuelle est Lun 20 Mai - 22:09