par Jean-pierre Sam 30 Juin - 22:36Subventions aux entreprises qui recrutent des plus de 50 ans, réduction de la durée des allocations chômage, tous les moyens sont bons.
« TROP VIEUX ». Il y a près de deux ans, Helmut Grundlaff, 58 ans, a dû quitter le métier de boucher qu'il exerçait depuis des décennies. « On ne voulait plus de moi », explique-t-il. « Dieu merci, j'ai été embauché pour travailler ici. » C'est-à-dire dans l'une des fabriques de bonbons Katjes, troisième entreprise de confiserie d'Allemagne. Dans cette usine située à Potsdam, deux tiers des soixante employés sont âgés de plus de 50 ans. Un gage de « connaissance de la vie, de savoir-faire professionnel », assure le porte-parole de la firme Heiner Wolters. « Nous avons déjà mené une expérience concluante dans notre atelier d'Emmerich, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dans lequel un tiers de la main-d'oeuvre est âgée de plus de 50 ans. »
Timidement, la valorisation de l'expérience liée à l'âge trouve sa place au sein des entreprises allemandes. Mais elle nécessite encore de sérieux coups de pouce. La fabrique de Katjes qui a ouvert ses portes en octobre 2006 a bénéficié de subventions pour financer l'embauche de personnes théoriquement mûres pour la préretraite. Et le gouvernement fédéral a lancé à l'automne dernier un programme, « Initiative 50 + », visant notamment à développer ce genre d'incitations. Les avantages que la société Katjes tire du travail des « anciens » ne manquent pas. « Le mélange des générations instaure un climat harmonieux dans l'entreprise », constate le chef de l'atelier Manfred Kappler. En outre, les qualités de communication des seniors, tirées de leurs précédentes expériences, sont souvent mises à profit dans des fonctions d'encadrement.
Barbara Fink a 53 ans. Elle travaille à l'emballage des bonbons chez Katjes au sein d'une petite équipe, qui compte aussi des jeunes. « C'est un mélange sain », dit-elle. « Cela permet de s'ouvrir. Ils nous apportent la fraîcheur, nous leur amenons l'expérience. » Comme les autres employés de sa génération, elle a été recommandée par l'ANPE locale après une période prolongée de chômage. « Ce n'est pas si facile pour les plus de 50 ans », reconnaît-elle. La motivation affichée par ces anciens chômeurs pour réintégrer la vie active a été déterminante lors de leur embauche.
Au-delà de cet apport qualitatif, les seniors représenteront à l'avenir un creuset de main-d'oeuvre incontournable pour les entreprises. Car, vieillissement démographique oblige, la relève sera de plus en plus difficile à assurer.
Des réformes de plus en plus contraignantes
Le constructeur automobile Audi a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Objectif : maintenir les employés dans la firme plus longtemps, en leur attribuant des tâches moins lourdes. En guise de test, Audi a lancé « Silver Line », un projet pilote expérimenté dans l'atelier de montage de l'Audi R8, modèle sportif dont la cadence de fabrication est plus lente que pour d'autres voitures. Son nom est un clin d'oeil aux cheveux parfois grisonnants des plus de 40 ans, qui constituent plus d'un tiers de l'effectif attitré à la R8.
S'il reste difficile de trouver ou de conserver un emploi après 50 ans, le jeunisme semble toutefois sur le déclin. En Allemagne, la part des 55-64 ans dans la population active a bondi de 37,5 % à 48,4 % entre 2000 et 2006, selon les statistiques fédérales et européennes (voir graphique). Par ailleurs, le nombre de personnes âgées de plus de 50 ans ayant trouvé un emploi stable a augmenté de 200 000 entre juin 2005 et juin 2006.
Par comparaison, la France affichait un taux de seniors de 37,9 % en 2005. La moyenne européenne plafonnait quant à elle à 42,5 % et l'objectif communautaire d'un taux de 50 % fixé à l'horizon 2010 est encore loin, comme l'a souligné le commissaire européen à l'emploi Vladimir Spidla, lors d'un congrès sur la démographie à Berlin en avril. Championne d'Europe, la Suède pouvait se targuer d'un taux de 69,4 % en 2005.
Pour encourager cette tendance, des réformes, parfois très contraignantes, se multiplient en Allemagne. « Diverses mesures ont rendu les départs en retraite anticipée plus chers et plus difficiles », explique Hans-Peter Klös, expert en marché du travail à l'Institut de recherche en économie de Cologne. Héritage du gouvernement Schröder, la durée de perception des allocations chômage pour les 55-64 ans est passée de 32 à 18 mois maximum l'an dernier, ce qui incite évidemment les seniors à mettre plus d'énergie pour trouver un nouvel emploi. Votée en début d'année, l'augmentation progressive de l'âge légal de départ à la retraite de 65 à 67 ans à compter de 2012 participe du même effort.
Pour l'instant, le retour à l'emploi des plus de 50 ans est avant tout conjoncturel, comme l'affirme Hans-Peter Klös. Mais à terme, le vieillissement de la population en deviendra le facteur principal.
Et oui il n'y a pas que la France qui est confronté au problème et quoi que l'on dise ou fasse le temps de travail s'allongera malgré la résistance acharné des syndicats.
Visiblement le problème est pire dans les autres pays mais la France ne peut plus se permettre d'avoir des régime spéciaux et d'envoyer en préretraite ou retraite des gens qui ont encore la force mais aussi l'envie de travailler.
Je trouve l'initiative "Sliver line" d'audi très intéressante, si on aménage le temps de travail les senior peuvent encore rendre bien des service à la société.
voila ce que je fait des syndicats
