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    Les camions blancs (1/2)

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    Bill d'i
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    Message par Bill d'i Sam 23 Juin - 8:39

    Sur la route, tout le monde me connait sous le "QRZ" de "l’ékiape 74", mais mon vrai nom c'est Benoit.

    Je suis retraité depuis 5 heures, ce matin...

    Comme tous les jours, je suis rentré au dépôt, j'ai décroché ma "boite"(comprenez un container), puis j'ai fait le mazout et garé le tracteur au fond du parc. Je suis ensuite passé par le sas des bureaux pour accrocher les clefs du camion au tableau et, comme convenu, j'ai glissé les clefs du sas dans la boite à lettre.

    En passant le portail, le vigile m'a dit "à lundi" je lui ai répondu mécaniquement "bon week-end"...

    Voilà comment se terminent mes 38 ans de cerceau dans la même boutique...

    Et pourtant, ce que j'ai pu l'aimer ce putain de métier !

    Antépénultième enfant d'une fratrie de neuf rouquins aux yeux bleus, je me suis retrouvé vite à ramasser les équevilles (poubelles) avec l'employé communal. Nous avions un vieux Berliet poussif d'avant-guerre. J'avais à peine 14 ans et, plus de 10 heures par jour, je chargeais les ordures de toute la vallée sur le plateau de ce tas de boue qu'il fallait ensuite décharger à la pelle car il n'était pas équipé d'une benne. C'est d'ailleurs là que j'ai décroché mon surnom d'ékiape : par ce boulot, j'ai en effet acquis une carrure digne de n'importe quel haltérophile à force d'épaulé/jeté de bacs à ordures de toutes tailles et de toutes dimensions, plus ou moins lourdement chargés. Parfois, le chef me laissait conduire le "Marius". Ce camion était un véritable piège : pas de direction assistée, un freinage aléatoire et les vitesses qui sautaient toutes seules. Mais j'adorais franchir les cols pour aller ramasser les équevilles dans les vallées environnantes. Ça avait le goût de l'aventure !

    Je fis ce métier jusqu'à ce que la nation décide de me raser le crâne. Enfin, quand je dis jusqu'à... Car, en fait, je me suis retrouvé à ramasser les équevilles pendant seize mois au fin fond de l'Allemagne. Mais là, on m'a fait passer le permis de conduire et il me fut confié un splendide Berliet GBC 8 KT 6X6 avec tout le confort moderne ! De bons freins, une direction assistée douce et surtout une benne hydraulique qui se vidait toute seule. Pour moi, c'était clair, je voulais conduire !

    En sortant de là, je me suis fait embaucher par le Père Paumier. A l'époque, nous n'étions qu'une dizaine. Moi, je livrais les épiceries dans les petits villages des montagnes aux alentours. Je chargeais vers Lyon. Il me fallait, à l'époque, presque la journée pour faire l'aller-retour. Je ne livrais qu'un ou deux clients ce jour là et complétais parfois le chargement par des produits locaux. Je mettais ensuite deux à trois jours pour faire le tour de mes points de livraison. Je rentrais tous les soirs à la maison avec le camion, un Saurer D. Je me garais le long de la grand-route. Je posais juste une lampe rouge à pétrole 100 mètres derrière. Il n'est jamais rien arrivé : ni accident, ni vol de marchandise...

    Je ne repassais au dépôt que lorsque j'avais tout livré. Si je me débrouillais bien, j'arrivais sur le coup des 9 heures du matin, juste pile à l'heure où le Père Paumier partait casser la croûte au bistrot de la gare. Immanquablement, il m'embarquait avec lui pendant que sa femme faisait les papiers des livraisons. Je repartais une heure plus tard, non sans avoir pris au passage un "bidon" d'un quelconque ragoût que je mangerai en descendant sur Lyon.

    Je ne fis ce travail que quelques mois, car le "Vieux" Paumier qui avait déjà un poste de télé eu la surprise un soir de mai d'y voir son fiston. Parti à Paris pour y faire de brillantes études de commerce, il tenait un discours sur les avantages du marxisme dans une société de consommation face à une bande de chevelus déguisés en alpage printanier et entourés de CRS à la mine féroce.

    Le gamin, trois jours plus tard, prenait concomitamment des coups de pieds au cul et le volant de mon Saurer.

    Quant à moi, j'héritai d'une substantielle augmentation et d'un Saviem JLM, attelé d'une belle semi-remorque. Avec ce puissant ensemble, j'allais sur Grenoble charger du ciment par 20 tonnes que je revenais décharger, sac par sac, sur les chantiers de la région. Le travail était harassant, mais le Vieux ne m'embêtait pas. Quand j'étais fatigué, je m'arrêtais dormir sans autre forme de procès.

    Il faut bien avouer que j'en profitais parfois pour trainer un peu la grolle. Mais ça faisait la moyenne avec les journées de plus de 16 heures. Le Patron avait trouvé une combine pour me motiver : j'avais une prime au tonnage déchargé.

    Mais, là non plus, ça ne dura pas ! Le Merdeux trouvant fatiguant la livraison des épiceries me remplaça au volant du Saviem. Je retrouvai donc mon vieux Saurer. Il était dans un bien triste état : les rétroviseurs cassés, la bâche déchirée et des cabosses un peu partout. Je ne pus retenir un "Quel est le sagouin qui a mis ce camion dans cet état ?". La Patronne me fit la gueule pendant longtemps ...

    Le retour à la case débutant me déplut fortement. Le Merdeux, lui, eut droit à une belle remorque citerne pour livrer le ciment en vrac et ainsi éviter toute manipulation de sac.

    Au bout de quelques jours d'épicerie, je demandai au Vieux de préparer mon compte pour mon prochain passage au bureau. Je vis bien que cela lui déplut, mais j'étais bien décidé à tenter ma chance ailleurs. J'avais goûté à la semi-remorque, aux nuits dans le camion et de plus, je commençai à fréquenter une fille, j'avais donc besoin d'argent pour réaliser mes projets.

    Mon tour fini, je descendis donc au bureau. En arrivant, je demandai donc mon compte à la Patronne. Elle me répondit que son mari voulait d'abord me voir. Je le retrouvai donc au bistrot, où il passait de plus en plus de temps depuis que son fils avait décidé qu'il ne roulerait plus qu'un jour sur deux.

    Comme accueil, j'eus droit à un tonitruant "Qu'est ce que tu fous là ? Tu devrais déjà être à Paris !". J'eus à peine le temps de dire "Qu'est ce que je foutrais à Paris?" que je reçus presque en pleine figure un trousseau de clefs.

    Cinq minutes après, juste le temps de m'entendre expliquer que ma démission n'était pas valable, je me retrouvai au volant d'un GR200, une bête pour l'époque, aux couleurs de la maison : vert "paume" avec une déco rouge et blanche qui faisait la croix de Savoie sur les portes et décoré d'un pare-soleil avec mon prénom !

    Me voilà parti, direction Paris, avec 20 tonnes d'eau minérale et un cadeau en liquide de la part du Vieux. Une avance sur frais dont il ne fallait surtout rien dire à la Patronne, presque un mois de paye !

    A la sortie d'Annemasse, je ne savais déjà plus quelle direction prendre pour me retrouver Boulevard Vincent Auriol à Paris !

    Mon deuxième voyage au volant de mon magnifique Berliet fut en direction de Marseille. Je voyais la mer pour la première fois de ma vie. J'ignorais encore que dans quelques années, les rives de la Méditerranée seraient pour moi le synonyme de « retour à la maison ».

    Pour le troisième voyage, le Vieux m'envoya en Angleterre. Il oublia juste de m'indiquer un détail : là, on roule à gauche. Au retour, j'appris son décès d'une crise cardiaque au bistrot. La Patronne était partie passer quelques jours de repos dans le Valais suisse, son pays d'origine. C'est le Merdeux qui gère la boite en attendant.

    A son retour, elle découvrira un superbe Scania V8, cadeau de son fils à lui même, alors qu'il ne roule plus qu'un jour ou deux par semaine et une tout aussi magnifique Mustang, le tout accompagné par cinq ensembles routiers neufs vendus par le peu scrupuleux concessionnaire local qui a su profiter de la bêtise de celui qu'il me fallait désormais appeler "Patron". Cet imbécile n'avait pas réussi à résoudre un petit détail dans son affaire : il n'avait ni chauffeur, ni client pour faire tourner ses camions neufs ! Sa mère avait entendu dire en Suisse que des transporteurs livraient jusqu'au Moyen-Orient. Elle prit le taureau par les cornes et explora cette voie pour voir si nous pouvions amortir les camions par ce biais là.

    Et voilà comment après seulement 4 ou 5 tours hors de mes montagnes savoyardes, je me retrouve en route pour Bassora !

    Je n'ai pas la moindre idée de ce qui m'attend ... Ce premier tour sera une catastrophe financière pour l'entreprise. Je mettrai le double de temps que prévu et me ferai plumer comme un bleu par tous les margoulins que je rencontrerai : 2 Bulgares m'abandonneront même au beau milieu de nul part, après m'avoir dépouillé de tout mon gasoil. Je resterai là trois jours avant qu'un Anglais m'offre 1000 litres du précieux liquide. Il m'expliquera même comment me refaire une santé financière grâce à une combine connue de tous les lignards du Moyen-Orient : je dois refaire le plein en Irak où le gasoil vaut 1,60 F le litre. En repassant par la Turquie pour rentrer, j'en revends une partie aux routiers locaux et aux paysans à environ 7,50 F le litre puis, arrivé en Grèce, je refais le plein, en payant avec une part du bénéfice, 1,10 F au tarif local. Le patron n'y voit que du feu et moi, ça me motive pour continuer mon périple, malgré les galères.

    A mon retour dans mes montagnes, je découvrirai que la Patronne a lancé la majorité de ses troupes plein est. Elle a même embauché plus de monde et commandé d'autres camions. Au passage, je me vois attribuer un magnifique Volvo 88, mon rêve !

    Il est toujours aux couleurs de la maison mais avec cette fois la croix de Savoie que sur le coté passager car sur la porte conducteur il a été peint un morceau de désert avec un bouquet de palmiers, le tout surmonté de"BENOIT L'EKIAPE" en lettre style western aux couleurs du drapeau Américain.

    Je ne suis pas peu fier de mon nouveau "1000 pattes". Du coup, ma pause en France ne durera que 48 heures tellement suis-je pressé de partir voir ce que donne la bête dans le sable des déserts. De plus, les 1500 litres de réservoir me laissent m'imaginer en roi du pétrole.

    J'ai ensuite enchainé les tours sur le Moyen-Orient pendant plus de 10 ans : Iran, Irak, Émirats Arabes, Qatar, Syrie, Arabie Saoudite, Koweït, Jordanie. Je suis même allé une fois jusqu'au Pakistan livrer une grue qui, elle, continuait jusqu'en Inde ! Une autre fois, j'ai livré juste un tapis et un pot de colle à Doha (au Qatar) pour finir les travaux du palais d'un Prince... 8000 kilomètres, juste pour ça !

    Mais, dans les années 80, entre la guerre Iran / Irak, la concurrence de plus en plus accrue des Bulgares (pas toujours loyale) et la conjoncture mondiale, ces destinations sont de moins en moins rentables. Pour lutter, le bénéfice des transactions de gasoil est maintenant versé sur un compte au nom du patron et nous n'en touchons plus qu'une infime partie. Malgré ça, nous abandonnons peu à peu ces destinations de rêve. Pendant quelques temps, je serai le plus souvent à destination du Maroc, voyages entrecoupés de quelques excursions dans les pays de l'Est, de l'autre coté du rideau de fer encore existant à ce moment là : Pologne, Russie, Moscou, St Petersburg avec 25 tonnes de parfum de luxe pour les hôtels à Apparatchik et retour avec de la vodka. Mais, sur ces destinations aussi les transporteurs locaux nous concurrencent et c'est la guerre des prix, aussi entre transporteurs Français. Nous jetterons rapidement l'éponge. Entre temps, j'ai usé mon "Diabolique 88". Je l'appelais ainsi car il bondissait comme un diable hors de sa boite quand je sollicitais la pédale de droite pour doubler. Le jour où je l'ai abandonné chez le concessionnaire, le compteur affichait un million huit cent vingt quatre mille six cent quatre vingt douze kilomètres. Je m'en souviendrai longtemps : 1.182.469 km !

    Je roulais maintenant dans un confortable et moderne Volvo F10 Globetrotter, qui manquait singulièrement de "watt" en montagne. La Patronne n'avait pas jugé raisonnable de m'offrir la clim qui pourtant apparaissait de plus en plus sur les camions. La déco de la cabine était redevenue standard, juste aux couleurs de la boite, finie la personnalisation sur la portière. Mon camion était parfaitement identique aux autres de la maison. C'est moi qui ai du écrire mon surnom en lettres blanches sur le pare-brise. Nous étions maintenant une bonne trentaine.

    La Patronne décéda dans l'accident d'avion de tourisme d'un gros client avec qui elle partait en week-end en Corse. Le Fiston se trouva contraint de vendre une partie de ses parts à un nouvel associé pour faire face aux frais d'une succession mal préparée.

    Ni une ni deux, « on restructure, on rationalise ! ». Les Volvo Glob sont vendus pour être remplacés par des Renault G290 Duplex avec, comme on le disait "la niche du chien sur le toit". Pour faire simple : au lieu d'avoir, comme dans les Volvo, la couchette derrière les sièges au fond de la cabine et un toit suffisamment haut pour se tenir debout quand le conducteur passe du volant au lit, le Renault était équipé d'une cabine finissant à raz derrière le dossier du siège, tellement à raz que je n'arrivais pas à avoir assez de recul pour m'installer au volant. Je prenais mal aux genoux dans ce piège, un mal qui me tient toujours depuis. Pour dormir, il y a un cube de plastique sur le toit de la cabine, on le gagne en passant par la trappe du toit ouvrant du camion. Dans cette niche de 2m30 par 1m et haute de 80 cm, il n'y a qu'un matelas de mousse de 5 cm d'épaisseur, posé directement au sol, un lampion et une fenêtre de 40cm par 20 en verre fumé. Évidement, comme tout était rationalisé, il n'y avait ni chauffage, ni clim. Il gelait à l'intérieur pendant que le chauffeur y dormait et j'y ai relevé un bon 52° un soir à Barcelone !

    Tout l'intérêt de ce camion venait du fait que la longueur totale des véhicules est limitée, il avait donc été fait un maximum de place à la marchandise, au détriment de l'espace de vie du conducteur !
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    Bill d'i
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    Message par Bill d'i Sam 23 Juin - 8:40

    suite (2/2)

    Après les voyages lointains, nous voilà désormais spécialisés dans le transport de pièces en plastique pour les automobiles (pare-chocs, tableaux de bord, …).

    Destinations : Sochaux, Rennes, le sud de l'Angleterre et l'Espagne. Nous sommes bientôt 80 à rouler dans ces clapiers sans le moindre confort. Nos camions sont uniformément blancs, juste la bâche qui est verte, mais plus vert "paumier". La boite s'appelle désormais "TPsa". Le fils Paumier n'y a plus que des fonctions "honorifiques" .Il passe le plus clair de son temps à frimer avec ses grosses voitures de luxe. Moi, je suis devenu le "chauffeur du camion 27"...

    Face à cette situation dégradée, je me suis porté délégué du personnel. Rapidement mes conditions de travail se sont encore plus dégradées. Les tournées les plus merdiques sont systématiquement pour moi. Les jours fériés sont souvent passés à l'étranger où je peux donc rouler, sans être payé plus.

    Je rentrais très souvent le samedi soir pour repartir le dimanche en fin de journée, parfois moins de 24 heures à la maison par semaine. De plus, je me retrouvais régulièrement bloqué des jours entiers chez des clients peu soucieux des délais.

    Je suis vite rentré dans le rang et le travail est revenu à la normale. Un autre gars a repris la place, lui était soutenu par un syndicat. Ils l'ont d'autant plus fait chier que moi. Jusqu'au jour où, rompu par la fatigue, il s'est endormi au volant à 3 heures du matin. Ce jour là, il avait commencé par une réunion de délégués, pendant laquelle s'étaient accumulées menaces et pressions et il avait enchainé sur 10 heures de route, juste entrecoupées d'un repas. Sur une nationale, il n'a pas vu que le camion devant lui s'arrêtait à un stop. Il lui est rentré dans le cul. Avec nos cabines merdiques, il s'est retrouvé coincé entre le volant et le fond de la cabine. Le temps que les secours arrivent, il est mort étouffé … comme un rat prit au piège !

    Sous prétexte de rendre hommage au seul chauffeur de la boite mort en service, le PDG avait affiché la photo du camion accidenté dans son bureau. Inutile de dire que, depuis, nous n'avons plus jamais eu de délégué … !

    Quelques années après, ces trapannelles seront rendues obsolètes par la loi. J'userai quand même ce camion bien au-delà du raisonnable. Combien d'autres collègues sont morts aussi bêtement que notre délégué ? D'autres avaient été retrouvés morts d'insolation dans la niche ou asphyxiés par des systèmes de « chauffage maison » pour ne pas mourir de froid.

    Pendant que je trainais cette épave sur les autoroutes d'Europe, mon fils entrait dans la société. Âgé tout juste de 19 ans, à peine titulaire d'un CAP et totalement inexpérimenté, il se retrouvait affecté à la conduite d'un ensemble neuf sur une ligne régulière et affublé d'un suivi par satellite : obligé de suivre un trajet prédéfini et minuté !. Sur un aller de plus de 1200 km, tout écart de plus d'un quart d'heure était sanctionné par la suppression des primes.

    J'ignorai que, dans quelques mois, je serai affecté sur la même ligne que lui, mais avec 24 heures de décalage. Nous allons ainsi nous croiser pendant des années deux fois par semaine à peu près au même endroit, à la même heure, de semaine en semaine, sans jamais pouvoir nous arrêter pour passer cinq minutes ensemble ! Nous étions bien loin des jours de folies au « Londra Camping » en Turquie du temps du Moyen-Orient, où nous passions parfois deux ou trois jours à faire la fête !

    Me voici donc devenu "fonctionnaire du volant". Mes heures de conduite, de repos, de repas et même de pause-pipi sont programmées à l'avance par le chef et restent parfaitement stables sur toute l'année. J'ai un "beau" camion, uniformément blanc, absolument identique à la centaine d'autres de la boite. Encore un Renault, sans trop d'équipement de confort. J'ai quand même la clim. Maintenant mon numéro de matricule se résume aux quatre chiffres et les deux lettres de la plaque d'immatriculation du camion. Benoit l'ékiape n'existe plus...

    Je commence à comprendre pourquoi les jeunes n'ont plus la passion du métier, ni le respect du matériel. Les clients ne nous respectent plus non plus. Si nous ne sommes pas là, à l'heure programmée, on se fait engueuler comme des poissons pourris. Comme si nous venions de l'autre bout de la cour : 48 heures sur la route et on se fait traiter comme des merdes pour 5 minutes de retard … !

    La qualité du travail n'est plus reconnue. De toute façon, nous n'avons plus la moindre initiative. Il faut référer de tout au bureau (via le satellite) et c'est les cadres qui n'ont jamais posé le cul dans un camion qui nous expliquent que quand ça bouchonne, il faut prendre l'itinéraire de délestage ...

    Si ces gars se retrouvaient, comme il m'est arrivé, avec un arbre de roue cassé dans le col du Tahir, entre la Turquie et l'Irak, à 2400 mètre d'altitude et par -34°, j'aimerai bien voir comment ils s'y prendraient, avec leurs grandes théories, pour démonter et survivre pendant 2 mois, le temps qu'un copain rapporte les pièces pour réparer !

    Mais c'est comme ça maintenant, c'est eux les patrons du transport aujourd'hui. Comme dit mon fils, les boss du transport ne tutoient que trois sortes de gens: les SDF à qui ils donnent la pièce en sortant de la messe, les putes qu'ils côtoient le vendredi soir en sortant du bureau et lesroutiers...

    J'ai donc continué à faire mes deux tours d'Espagne par semaine, en saluant mon fils à la "cibie", toujours au même endroit, sans jamais s'arrêter, jusqu'au rachat de la boite par un grand groupe qui lui ne fonctionne qu'en relais. On a donc restructuré encore une fois et rationalisé. Désormais, nous ne faisons plus que du relais. Les chauffeurs ont été soit mutés, soit virés. Nous partons donc chaque jour d'un point fixe à destination du point de relais (souvent un simple parking d'autoroute), nous échangeons nos remorques et retour au dépôt. Une remorque change ainsi de mains 4 ou 5 fois avant d'arriver à destination. Bien souvent, nous ne savons même pas quelle est sa destination finale !

    Depuis ce jour, je pars chaque soir à 21 heures en direction d'un dépôt de containers près de Lyon. Après 3h30 de route, je décroche ma remorque, en accroche une autre, celle qui est stationnée sur la place 35. Je ne croise jamais le gars qui l'a chargée dans la journée. Je fais le tour pour vérifier que les plombs de douane sont bien en place, je vérifie aussi l'éclairage. S’il y a une ampoule grillée, je la change à ma charge car je me refuse de rouler avec un éclairage défectueux, je ne veux pas de morts sur la conscience ! Mais, la boite ne me fournit pas assez d'ampoules de rechange : "ya’ka pas en griller autant ... " Ensuite, je dispose de 45 minutes de pause, souvent consacrées à bricoler la remorque mise à mal par des routiers dégoutés de leur métier.

    A 1h15, je reprends la route en direction du dépôt. J'arrive à 4h45. Je décroche vite fait la remorque, pose les papiers dans la boite à lettres et je termine donc à 5h pile.

    Pour faire ce boulot, on m'a attribué un truc que je n'ose appeler camion : c'est tout petit, aucune puissance, je rame dans les côtes, tout y est fade, moche et sans personnalité. Mon matricule n'est même plus l'immatriculation, je suis devenu "la tournée Chasse sur Rhône"... Je fais 35h avec la paye de misère qui va avec. Je gagnais plus en faisant mon gasoil en une seule fois en Turquie qu'aujourd'hui en roulant 20 nuits par mois !

    Ce matin, en quittant définitivement le dépôt, sans tambour ni trompette, je me dis que ce métier est devenu, de rationalisation en rationalisation, un enfer broyant les hommes pour en faire des bêtes de somme. Nous avons perdus notre liberté et nos savoir-faire.

    Il faut dire aussi que, quand j'ai débuté, même pas un an après, je m'achetai la même voiture que le patron : une Simca 1100 d'un vert presque "Paumier". Mais de rationalisation en rationalisation, aujourd'hui la voiture du petit-fils Paumier, PDG du Groupe, (mais juste pour faire bien face aux clients) vaut presque le prix de ma maison ...
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    Message par Jean-pierre Sam 23 Juin - 10:45

    Bill d'isère a écrit:Je vais mettre sur le forum un texte sous le titre "camions blancs".
    C'est une pure fiction, mais qui résume assez bien les 40 dernières années de l'histoire du métier...

    Je le précise en cas ou des esprits chagrins penserait "il en beaucoup fait".

    Je ferai juste un petit rectificatif qui n'a pas d'importance au sujet du londra camping a ma connaissance ce n'était pas vrament un lieu ou l'on faisait la fête pendant plus sieur jour mais dans la boite ou j'étais il pouvait arriver que l'on y reste en attendant de savoir si on rechargerait en Italie ou en Grèce.

    Pour ma part je n'y ai jamais attendu et encore moins fait la fête.

    Je ne sais pas d'ailleurs si on pouvait faire la fête à Istanbul surtout à cette époque là.

    Pour le reste en gros ça résume assez bien la carrière de pas mal de monde, même si tous n'ont pas fait des destinations aussi lointaine l'esprit d'avant l'ouverture des frontières et des douanes est le même.
    Avec d'autre région et d'autre camion ça pourrait être mon histoire et l'histoire de pas mal de gars qui ont commencé a rouler il y a trente quarante ans.

    En tout cas c'est u très joli texte qui mériterait d'être publié dans la presse professionnelle.
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    Message par gici Sam 23 Juin - 12:37

    ah oui bravo pour le texte

    eloquent , instructif!!

    du zola chez les routiers :lol:
    merci
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    Message par Bill d'i Dim 24 Juin - 12:51

    Zola ? Il ne faut peut être pas exagerer ! Mais merci de la comparaison... Je vais avoir du mal a rester humble, mézigue !

    Pour être franc, Jean Pierre, je n'ai jamais mis les pieds au "londra", mais j'ai recueillis quelques témoignages laissant croire que ce n'était pas franchement un coin soumis aux "vertues musulmannes"... J'ai eu l'occasion de voir quelques photos en attestant.
    Il est vrai que mes "fournisseurs d'infos" reconnaissent tous que l'ambiance est tombée dès les années 80... mais durant les années 70 le londra fut le siège de quelques belles aggapes !
    Mais je crois que l'essentiel de mon texte ne tenait pas en ce point...
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    Message par Jean-pierre Dim 24 Juin - 13:09

    Mais je crois que l'essentiel de mon texte ne tenait pas en ce point...

    Non, bien sur.

    Tout dépends des époques aussi probablement, je ne m'arrêtais pas en descendant et juste le minimum pour avoir les instruction en remontant et c'était au début des années 80.

    Ne reste pas humble, ton texte est très bien et il reflète parfaitement le malaise de pas mal d'ancien qui roulent encore.

    Le changement à été trop rapide et trop brutal entre les années Max Meynier et la rentabilitée à tous crin de maintenant et ceux qui ont connu avant ont du mal à s'adapter.

    Je parle du rythme et des conditions de travail bien sur car en ce qui concerne les camions il y a quand même pas mal d'avancés technologiques qui font que les camions sont plus sur et plus confortable qu'avant.
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    Bill d'i
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    Message par Bill d'i Dim 24 Juin - 13:19

    Je reste humble, parce que mon texte n'est que la conjonction de ce qu'on me raconte. Je n'ai pratiquement rien inventé !
    Je ne roule plus depuis 12 ans, mais je suis syndicaliste depuis 8... Avec comme domaine de prédilection la logistique.

    J'ai tant entendu parlé du métier par des anciens, j'en ai tant rêvé que j'en ai été trés vite dégouté quand j'ai commencé...

    Je garde une réelle passion pour ce monde là, mais le quotidien est assassin de passion !

    Le confort de nos véhicule s'est accru au rythme ou l'on perdait toute liberté. Si aujourd'hui, il est rassurant pour tout le monde d'être en lien direct avec l'entreprise, même quand on est loin, il est désagréable de se sentir "épié" en permanence !
    Dans mon dernier camion, même en régional, j'avais le téléphone. Je ne pouvais qu'appeler le siège...
    En cas de pépin, la seule réponse était "demerdes toi, mais le client t'attends" et quand c'est le siège qui appelait, c'était toujours pour rajouter du boulot...
    Je crois que maintenant, les camions ont le suivit par satélitte dans cette entreprise aussi... Les collègues doivent encore et toujours en faire plus pour le même prix ! (on est loin du travailler + / gagner +)
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    Message par Jean-pierre Dim 24 Juin - 14:25

    Bill d'isère a écrit:Je reste humble, parce que mon texte n'est que la conjonction de ce qu'on me raconte. Je n'ai pratiquement rien inventé !

    Encore faut il savoir écrire correctement un texte et le mettre en forme ce que tu as très bien fait.

    Il est vrais que la technologie de communication a complètement bouleversé le métier.

    Sans téléphone les patrons étaient obligés de nous faire confiance et la plus part du temps les patrons c'était des gars qui avaient rouler et qui savaient ce qu'était la route.

    Maintenant ce ne sont plus des transporteurs mais des gens qui achètent et vendent le fret.

    Comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprise, c'est toute la sociétée qui à changée et dans quasiment tous les corps de métiers l'ambiance n'est plus la même.

    Maintenant le tord de beaucoup de personne c'est de ce laissé mettre la pression.

    Si un trou du c.. ose me dire démerde toi tu peux être sur que je ne bouge plus d'un centimètre jusqu'à ce qu'ils aient trouver la solution.

    Ils ne me disent plus que le client attends la marchandise car systématiquement je leur répond: "Je n'en ai rien à faire il n'avait qu'a la commander plus tôt"

    Et lorsqu'ils insistaient je rajoutais " tu ne vas pas croire qu'avec mon salaire de misère je vais m'esquinter la santée" dit tout fort au milieux de l'exploitation ça fait son effet.

    Bon je reconnais que c'est plus facile pour moi dans la mesure ou je suis plus ancien chauffeur de la boite et que je connais suffisamment de ficelle pour les em....... plus que ne pourrait le faire.

    Et puis j'ai aussi le défaut d'aller frappé à la porte du big boss si les choses me gonfle trop.

    Pour ce qui est du syndicalisme, ce n'est pas que je sois anti mais j'ai été trop souvent déçu par l'attitude des syndicat ou par les accords qu'ils ont signé.

    je serai plus pour un syndicalisme de corporation mais je ne crois pas aux branches syndicales de ces grandes centrale surtout quand elle ont des branche fret SNCF très puissante.
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    Message par Bill d'i Dim 24 Juin - 19:32

    Moi, je m'amusais a répondre au téléphone quand le boss me demandait "t'es où ?" par des "au téléphone" et autres "dans votre camion", ou "assis sur le siège gauche, c'est plus pratique pour conduire"...
    Je me demande si ce genre de réponse n'est pas en lien avec mon licenciement...

    Pour ce qui concerne les accords signés par certains syndicats, il serait tant qu'en France on tienne compte de la représentativité des syndicats !

    Quand un syndicat ultra minoritaire signe un accord, il s'applique à tous !
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    Message par Jean-pierre Dim 24 Juin - 19:48

    Je fais souvent ce genre de réponse du style entre le siège et le volant et plus je sens le gars tendu plus je me régale.

    Je ne réponds pas quand je suis en pause, eu quand ils vont manger ils ne font pas basculer leur téléphone chez eux.

    Lorsque je suis dehors je ne réponds pas non je ne sais pas travailler et téléphoner en même temps.

    Maintenant ils en on pris l'habitude.

    Au début ils laissait des messages du style rappelle moi des que tu as le message.

    Bien sur je ne rappelais jamais et lorsqu'il m'en fut fait reproche lors d'une réunion avec le boss, je leur ai répondu que je n'était pas un chien et que se serai systématique lors qu'ils n'utilisait pas les formule de politesse, et j'ai fait écouter un des message au boss.

    Comme par miracle ça c'est amélioré.

    Pour les syndicats il y aurait un profond remaniement à faire les syndicats actuel ne représentent rien et ne connaissent rien dans le transport.

    Et comme j'ai dit plus haut on ne peut pas défendre les intérêts du fret sncf et du fret routier en même temps c'est incompatible.

    Les accords dont je parle étaient fait par les grandes centrale syndicale auquel je ne pardonnerais jamais leur trahison envers les routiers lors de la grève de 1992 contre le permis à point.

    Ils nous trahis dans la plus grande longueur si tu vois ce que je veux dire.

    De toute manière c'est toute la fonction syndicale qu'il faut réformer.

    Les centrales actuelles sont obsolète et ils défendent une idéologie pas les travailleurs.
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    Message par Bill d'i Dim 24 Juin - 21:08

    Je ne suis pas d'accord sur tes propos contre les syndicats... Même si la grande centrale que tu accuse à raison n'est pas la mienne !

    Les syndicats representent ceux qui les composent. Malheureusement peu de routiers sont syndiqués...

    Sur le^pôle ligistique sur lequel je travaille depuis maintenant 2 ans, je ne representent que des salariés actifs et je ne suis pas moi même "permanent syndical". J'éffectue encore et toujours mon boulot et n'ai que 10 heures de délégation par mois.
    Ma voiture de service affiche le 4ème plus gros kilomètrage annuel de la boite (elle me sert pas en délléguation).

    Je tiens aussi a préciser que malgré la conféderation de la plupart des syndicats, les luttes internes entre les differentes fédérations sont assez âpres ! Je suis bien placé pour en parler, puisque une des bases de mon travail est d'associer les differentes branches évoluants dans la logistique et de faire le lien entre les employés de la branche transport et des autres branches faisant le même travail.
    En effet, que penser des differences de droits, de devoir et de traitement d'un chauffeur suivant qu'il soit en compte propre ou en compte d'autrui ? Idem pour les employés de quai, d'entrepot, de magasin, etc...

    Malheureusement, lorsque je participe à la création d'un syndicat dans une entreprise mélangeant les métiers, la plus faible proportion de syndiqués est bien souvent parmis les chauffeurs.

    Sur le point souvent émis par les critiques disant que les syndicats Français ne représentent que peu de monde, force est de constater que c'est vrai. Avec moins de 10% des salariés (privé comme public) adhérents (je n'ose pas parler de militant), on peut effectivement dire que nous avons un des plus faible taux de syndicalisation au monde !
    Mais il est bon de rappeler que nous sommes un des rares pays aussi où lorsqu'un accord est conclut, il s'applique à tout les salariés et pas seulement aux syndiqués. De plus, les syndicats français n'ont aucun pouvoir de décision d'embauche comme c'est le cas notemment aux Etats Unis où ce sont les syndicats qui donnent les listes de salariés a embaucher... Il est vrai que si l'obtention d'un emploi ou d'une augmentation était liée au fait d'être syndiqué, nous serions bien plus nombreux !
    Personnellement, je suis totalement oppposé à ces principes. C'est pourtant vers ce quoi tends le dernier rapport du conseil économique et social sur la question et ce que laissat entendre celui qui est devenu notre Président...
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    Message par Jean-pierre Dim 24 Juin - 22:52

    Attention, je dissocier le militant de base ou le délégué comme toi des grands dirigeants des grandes centrales.

    Ces derniers n'y connaissent rien et sont plus préoccupés d'idéologies politiques que réellement des salariés.

    Bill d'isère a écrit:Malheureusement, lorsque je participe à la création d'un syndicat dans une entreprise mélangeant les métiers, la plus faible proportion de syndiqués est bien souvent parmis les chauffeurs.

    Demande toi pourquoi Question

    Dans les syndicats ils se battent pour 0,000001% d'augmentation ou pour des trucs que l'on ne comprends pas, si ce n'est que ça bride toujours plus la liberté et l'indépendance des chauffeurs.

    Mais pour qu'il y ai des normes de place pour les ronds points des parkings et des sanitaires dans les zones industrielles.

    Pour qu'il y ai des infrastructures suffisante de travail chez les chargeurs et des sanitaires et salles chauffeurs chez les gros chargeur.

    Pour qu'il n'y ai pas des interdictions de circulation a la c.. pendant les vacances

    Et j'en passe, la rien nada tu trouves normal que les syndicats acceptent que des gars qui travaillent dur soit obligés de passer la journée sur un parking pour laisser rouler les vacanciers Question

    Moi ça me mets carrément la haine et je ne suis pas à prendre avec des pincettes lorsque je redécolle.

    Faite des propositions qui plaisent au gens et vous aurez du monde, moi le premier mais dans la manière d'agir des syndicats ça ne marchera jamais.

    Regarde au Danemark les accords ne s'appliquent que syndiqués et c'est le plus puissant syndicat de chauffeurs d'Europe et franchement avec tous les acquis qu'ils ont ça vaut le coût de ce syndiqué dans ce pays.

    Ils roulent le dimanche et les jours fériés mais par contre l'équipement matériel ça n'a rien a voir avec les trapanelles française.

    Bon je quitte car je serai capable d'écrire une bonne parti de la nuit sur le sujet.
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    Message par Bill d'i Dim 24 Juin - 23:11

    Comme je l'ai dis précedement les syndicats ne portent que les revendications qui leur arrivent... Et interne à l'entreprise !
    Les renvendications sur les infrastructures routière sont absolument légitime, mais ce n'est pas le DS de ta boite qui va imposer à l'Etat d'imposer à Total (ou autre) d'améliorer ses parkings... Le paritarisme actuel ne permet pas aux syndicat de salarié de s'immiser dans les investissements public de l'Etat !
    Là, ça devient du lobbying politique, ce que l'organisation de l'Etat ne permet pas encore... Même si mon syndicat oeuvre en ce sens actuellement sur le nord isère. Mais je peux te dire que les "decideurs locaux" même si ils montrent des signes d'ouverture, ne sont pas encore prets à t'entendre !

    Concernant le Danmark, si souvent cité en exemple sur le plan social, je commencerai par poser la même question que je pose à chaque "publicitaire" du système Danois et restée sans réponse à ce jour: pourquoi ce si merveilleux pays sur le plan social détient le reccord mondial absolu de suicide chez les jeune (et largement devant les autres pays) ?
    Il y a certe des choses interressante aux Danemark, notemment en matière de formation continue. Mais il faut bien avoir conscience que chez eux il n'y a aucune protection contre les licenciements (ni préavis, ni indemnité, ni recourt). Cette précarité extrème s'accompagne d'un taux de mise au "rebus" sans commune mesure connue. La moindre anicroche de carrière vous vaut une mise en "invalidité" définitive avec des revenus minimum jusqu'à la fin de vous jours !
    Ensuite les aides de l'Etat pour les entreprises est sans commune mesure avec ce que nous connaissons chez nous ! Eux ont peu d'habitants et beaucoup de pétrol...
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    Message par Jean-pierre Lun 25 Juin - 4:49

    Bill d'isère a écrit:Comme je l'ai dis précedement les syndicats ne portent que les revendications qui leur arrivent..

    C'est peut être la le problème, les revendications qui arrivent sont faites par une minorité des inscrits au syndicat donc dans la logique de celui ci.

    De plus les gens ne proposent pas ou très peu donc il y a peu de possibilité d'évolution.

    Tant que les syndicats ne feront pas des propositions qui plaisent aux salariés et proposent de se battre contre certain truc auxquels les chauffeurs sont attaché ont restera sur un syndicalisme très faible et intéressant.

    Je ne me vois certainement pas adhérer à un syndicat qui laissent les chauffeurs attendre sur des parkings, parfois mal aménagé, toute une journée d'été pour laisser passer les touristes alors que le gars il a déjà tiré une longue semaine.

    Ceci, entre autre il y a bien des trucs qui sont très désagréable et que les syndicats ont laissé passer sans rien dire alors qu'il suffit du moindre pet de travers à la SNCF pour déclencher une grève.

    D'où le service minimum mis en débat en ce moment.

    A mon sens le syndicalisme ne doit pas être sur le modèle obsolet que nous avons en France et qui date de la dernière guerre.

    Mais doit agir sur trois niveau.

    En entreprise pour améliorer les relations direction, salarié.

    Régional puisque maintenant les infrastructures sont régionale.

    Et nationale en ce qui concerne les décisions prisent au ministère.

    En ce qui concerne les danois ils s'agit de jeune qui ne sont pas dans le monde du travail, donc la question n'est pas vraiment en rapport avec le sujet.

    Pour ton information la Norvège et le pays ou il y a le plus de suicide, et la Finlande le plus au taux de dégénérescence du à l'alcool.

    Il se trouve que je connais bien ces pays pour y aller depuis presque 14 ans.

    Le taux de suicide n'a rien a voir avec les social ou le travail, ce sont des pays ou l'on s'em....... à cent sous l'heure et ou, en gros, je schématise, a part la cuite du samedi soir le reste du temps il n'y a rien à faire.

    Le Danemark par exemple, a part Copenhague qui bouge un peu le reste c'est mort ce sont de petite ville ou vilage ou tous le monde connais et ou l'on s'ennuie ferme.

    Rien a voir avec les condition de vie ou sociale.

    Si tu as l'occasion de voir un camion danois, par curiosité va faire le tour et si tu peux discute avec le chauffeur.

    Tu verras tous les aménagements fait sur le camion qui sont obligatoire dans le pays.

    Coffre étanche frigo, etc.....rien avoir avec les trapanelle misérable qu'il y a en France.

    Et ça donne quand même plus envie de se syndiquer quand on vois ce que ceux ci obtiennent par rapport au dérisoir en France.
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    Message par Bill d'i Lun 25 Juin - 5:49

    Je vois que nous n'arriverons pas à nous comprendre...
    Qui de l'oeuf ou de la poule ?

    Toi tu me dis "je me syndiquerai quand les syndicats auront mes revendications", moi je te dis que les syndicats porteront tes revendications quand tu les leur donera...

    Personnellement, je n'étais pas content du syndicat de mon entreprise, j'en ai monté un autre. Depuis, nous avons eu des voitures de service et 15% d'augmentation, entre autre...

    Mais c'est vous qui voyez, comme qu'on dit !

    En attendant, ne t'étonnes pas que ton assiètte soit vide, puisque tu laisse le soin à d'autre de la remplir !
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    Message par baraquin Mar 26 Juin - 1:10

    En attendant, ne t'étonnes pas que ton assiètte soit vide, puisque tu laisse le soin à d'autre de la remplir !

    ou de la vider !
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    Message par Jean-pierre Jeu 28 Juin - 20:57

    Nous comprendre, si je le pense, être d'accord ça c'est différent.

    Je te rassure pour mon assiette ça va très bien car si j'ai un soucis dans ma boite, je sais ou se trouve le bureau du big boss et ça ne me gène pas de lui demander un RDV.

    Tu vois pas besoin de syndicat pour faire bouillir ma marmite.

    Comme je suis de l'ancienne école toutefois je suis la voie hiérarchique.

    Explication avec bureaucrate de base, si ça ne fonctionne pas je provoque une réunion avec le directeur transport.

    Je n'ai pour le moment pas eu besoin d'aller plus loin mais ça ne me gène pas de demander un RDV avec le big boss et de lui présenter un dossier fourni et conséquent.

    Cependant je reconnais que pour certain le syndicat dans une entreprise peut avoir du bon car ils n'ont soit pas le courage de discuter avec la hiérarchie soit ils n'ont pas les facilité d'élocution nécessaire pour défendre leurs dossiers.

    Note que je fais la distinction entre le petit syndicat d'entreprise et les grosses centrales syndicales qui discutent avec le gouvernement.

    A la limite ça ne me générais pas de m'impliquer dans un petit syndicat dans une entreprise mais il est hors de question que je m'affilie avec les syndicats dit représentatifs qui en fait ne représente qu'une idéologie moribonde.


    D'expérience, je sais qu'il faut bouger les gens si tu attends qu'ils prennent des initiatives ou qu'ils te fassent part de leur revendications tu peux attendre longtemps, c'est a toi de faire des propositions et si les propositions leur plaisent alors là tu auras du monde dans ton syndicats.

    Les gens ne veulent pas se prendre la tête, surtout si c'est en dehors des heures du travail.
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    Message par Bill d'i Ven 29 Juin - 9:34

    Tout va donc trés bien pour toi ! erci pour les copains... c'est vrai que l'esprit de solidarité est le fer de lance chez les routiers !

    Mais sans doute as tu raison, continu a pousser seul la porte du bureau du patron. Ainsi arrivera tu sans doute bientot a obtenir les parkings tant désirer ! Explique lui aussi qu'il ne faut plus t'envoyer charger chez les clients dont les infrastructures ne te conviennent pas (un collègue moins pointilleux peut le faire à ta place!) et n'oublie pas de lui demander un camion Danois...

    Tiens, un petit élement de réflexion: n'aurait on pas les syndicats qu'on mérite ?
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    Message par Jean-pierre Ven 29 Juin - 23:00

    Ce serai trop long à raconter mais par deux fois, j'ai pris la tête de revendication dans ma boite.

    Là première fois ça c'est mal passé car désavoué par les plus grande gueule ceux qui faisaient le plus de bruit au bistrot d'à coté.

    La deuxième fois plutôt un statu-quo en fait a part deux trois les autres s'en foutaient et de toute manière si il avait fallu faire une action ils n'auraient pas suivis.

    Les syndicats que l'on mérite, non certainement pas.

    Pas les syndicats dit représentatif ceux qui ont les statuts de 1946 qui sont régit par l'idéologie plutôt que part le corporatisme.

    Je te l'ai dit pour moi un syndicat ne peut être que de corporation, si un jours il est autorisé d'être représentatif un syndicat de routier et uniquement de routier avec seule préoccupation le monde de la route dans le transport alors là oui je prends ma carte et même je m'implique dans le truc.

    Mais être représenté par ces centrales qui représentent aussi bien la route, que le rail, que le maritime, que le fluvial, que l'aérien, non merci ces gens là ne peuvent pas représenter tout le monde et ils ne connaissent rien au monde du transport routier.

    A vrais dire d'ailleurs je ne connais pas un seul syndicaliste qui soit un routier au long cours.
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    Message par Bill d'i Sam 30 Juin - 4:12

    et la FNCR ? Voilà un syndicat corporatiste efficace !
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    Message par Jean-pierre Sam 30 Juin - 4:57

    C'est le moins mauvais de tous. Smile

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