Les autorités portent atteinte à la liberté d’expression, mais on est maintenant habitué à ces choses.
De quoi est-il encore possible de parler librement dans nos pays? Ce qu’il importe, en revanche, de relever, c’est l’accélération du processus.
Ainsi, il y a quelques jours à peine, le Conseil d’État, en France la plus haute autorité administrative, a demandé à l’Arcom, le régulateur des médias, de renforcer son contrôle sur la chaîne privée CNews et en particulier de réexaminer le respect par cette dernière de ses obligations en matière de pluralisme et d’indépendance de l’information.
Ce qui ne manque pas de sel quand on pense à la manière dont les chaînes publiques, en France, les respectent, elles, ces obligations.
Le tort, en fait, de CNews, c’est justement d’avoir introduit une petite dose de pluralisme et d’indépendance de l’information dans le paysage audiovisuel français actuel, pour le reste entièrement verrouillé. Voilà ce qu’on lui reproche. Il va donc lui falloir s’aligner. Soit elle s’aligne, soit elle disparaît.
On parle ici de la France, mais il en va évidemment de même ailleurs.
Autre exemple, mais cette fois au plan européen: le Digital Services Act (DSA), visant à sanctionner les «contenus haineux» et la «désinformation» en ligne. Là encore, on pourrait évoquer la parabole de la paille et de la poutre. Il est bien connu en effet que jamais les radios et télévisions publiques en Europe ne cèdent à la haine ni ne mentent ou ne répandent de fausses informations. On le vérifie ces jours-ci encore à propos de la Russie. On pourrait aussi évoquer l’image que ces mêmes radios et télévisions publiques cherchent à donner des partis d’opposition, systématiquement discriminés et/ou montrés du doigt comme «extrémistes», «populistes», etc.