Faut-il porter le masque en extérieur ?
Au plus haut niveau de l'État, chaque semaine passe et se ressemble. La seule question est de savoir : faut-il ou non serrer plus la vis aux Français ?
En général, les membres du Conseil scientifique, comme la plupart des épidémiologistes, sont plutôt à l’aise avec l’idée d’un traitement plus sévère. C’est sans doute pour cela que le Président Macron les laisse parler dans la presse avant de rendre sa décision.
S’il les suit, il est dans la prudence, s’il va moins loin, il donne l’impression d’être à l’écoute des Français…
Je note au passage que les discussions ne semblent pas tellement porter sur l’augmentation du nombre de lits et des réanimateurs, qui serait une autre manière, moins coûteuse, de répondre au problème.
Il y aurait en revanche une meilleure coopération entre hôpitaux publics et privés, ces derniers étant désormais sollicités dans l’accompagnement des malades en réanimation alors qu’ils étaient vides il y a un an.
Les choses peuvent donc se mettre en place… Mais quel temps perdu !
Dans ce contexte, la question des masques vous paraît peut-être futile, voire un brin retors. Vous vous dîtes peut-être : “si porter des masques permet d’éviter les foyers d’infection, il faut le faire !”
Pas de masque extérieur, pas de “cluster” !Dans cette édition en date du 3 mars 2021, le journaliste Baptiste Morin présente une enquête sur les regroupements en extérieur. Il passe en revue différents événements où de nombreuses personnes se sont attroupées et collées les unes aux autres sans que cela ait créé de foyer d’infection ou “cluster” comme disent les journalistes et les Anglais.
Il commence par des images du 11 mai 2020 lors du premier jour du déconfinement. Une foule de Parisiens vient lézarder sur les quais et sur les bords du canal Saint-Martin. À l’époque, le masque n’est pas obligatoire. Ils sont donc tous tout sourire, en rangs d’oignons à contempler les eaux vertes du canal.
Cette scène avait frappé les esprits. Les épidémiologistes ont scruté derrière les indicateurs pour savoir s’il y avait eu un rebond de l’épidémie à ce moment-là, mais cela n’a rien changé. Elle a continué à baisser avant l’été avant de repartir de plus belle au mois de septembre.
Le deuxième événement dont parle Baptiste Morin est la Fête de la musique de juin 2020. Les gens étaient les uns sur les autres, il se chantaient dessus, dansaient en cadence, expectoraient à tout-va dans toutes les villes de France et pourtant là encore, cela n’a eu aucun effet.
Le mois de juin aura été le mois le plus calme de l’année du point de vue du Covid-19. Cette accalmie estivale a permis aux Français de partir en vacances et de profiter des joies de la plage, toujours sans masque. C’était il y a une éternité.
Baptiste Morin évoque ensuite :
les manifestations qui ont eu lieu en France dans le cadre du mouvement Black Life Matters à la suite du décès de Georges Floyd aux Etats-Unis ;
une rave party du Nouvel An ayant illégalement réunit 2500 participants en Bretagne ;
et enfin le Carnaval en Martinique mi-février de cette année.
À chaque fois, les participants se réunissent en masse, sont sans masques et vivent leurs émotions dans une promiscuité certaine.
Aucun foyer d’infection ne s’est formé à cette occasion. En Martinique, le Carnaval n’a pas changé la donne. L’île est toujours l’un des départements de France où l’incidence du coronavirus est la plus faible ! Il est de 34 nouveaux cas pour 100.000 habitants alors qu’il serait autour de 100 en Guadeloupe où le carnaval n’a pas eu lieu...
Que disent les études scientifiques ?L’argumentaire ne se contente pas de ce constat de terrain. Le journaliste a fait quelques recherches sur les études scientifiques portant sur l’utilité du masque en extérieur.
Il cite d’abord une étude chinoise d’avril 20203 dans laquelle 7432 cas en provenance de toute la Chine ont été passés en revue. Un seul cas de contamination avait eu lieu à l’extérieur.
Ce constat aurait été ensuite confirmé par une étude japonaise portant sur 110 cas, puis par une étude de l’Université britannique de Canterbury Christ Church portant sur 25 000 cas.
Baptiste Morin liste encore d’autres travaux avant de conclure que 90% des infections du SAR Cov2 se sont faites à l’intérieur et qu’à l’extérieur le risque d’apparition d’un foyer d’infection est très faible.
In fine, porter le masque à l’extérieur ne semble nécessaire que si vous êtes malade.
Pour les autres, c’est peut-être rassurant mais cela ne change pas grand-chose.
Ecoutant son collègue, David Pujadas commente en disant « C'est un constat clair et carré ! ».
Son optimisme m’a fait sourire. Depuis plus d’un an que les épidémiologistes et autres chercheurs se contredisent et se trompent à longueur de plateaux TV, plus rien ne me semble “clair et carré” concernant ce Covid-19.
J’ai surtout l’impression que cette épidémie “vit sa vie”. Elle disparaîtra comme elle est apparue et les actions humaines pour la contrer sont assez insignifiantes.
Seule la distanciation sociale pratiquée par l’ensemble des pays du monde, la Suède y compris, semble avoir eu un effet palpable sur ce virus, comme pour les autres.
En attendant, cette information devrait nous inciter à organiser un maximum d’activités dehors et puisque le printemps revient, pourquoi ne permettrait-on pas aux terrasses des cafés et des restaurants d’ouvrir ? Pourquoi n’autoriserait-on pas la tenue de spectacles en extérieur ? Pourquoi ne pas avoir des cours d’université en extérieur ?
Naturellement vôtre,
Augustin de Livois Santé naturelle