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    Devenir centenaire n’est pas un droit de l’homme

    Pelayo
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    Devenir centenaire n’est pas un droit de l’homme Empty Devenir centenaire n’est pas un droit de l’homme

    Message par Pelayo Lun 6 Avr - 9:47

    Devenir centenaire n’est pas un droit de l’homme


    Un changement total est survenu dans nos conceptions de la vie et de la mort



    Que l’on me comprenne bien : il ne s’agit pas une seconde de critiquer la déclaration de guerre faite par la France au coronavirus, encore moins l’importance titanesque des moyens jetés dans la bataille.

    Il ne s’agit pas une seconde de refuser d’applaudir à 20 heures l’héroïsme des soignants et de tous ceux qui les secondent en continuant à faire rouler les camions, en scannant les paquets de nouilles dans les supermarchés ou en conduisant leurs tracteurs à travers les champs de France.

    Alain Finkielkraut a raison de dire au Figaro du 27 mars que “le nihilisme n’a pas encore vaincu, nous demeurons une civilisation” puisque les médecins luttent aussi farouchement pour sauver les personnes âgées que les jeunes. Il n’en reste pas moins que cette crise terrible souligne le changement total qui est survenu dans nos conceptions de la vie et de la mort.

    Le paradis ici et maintenant ?

    Entrée des philosophes, car c’est vers eux qu’il faut se tourner à l’heure des questions fondamentales. Robert Redeker a écrit un texte lumineux à propos d’une des nombreuses batailles sur les retraites qui ont précédé celle qui vient de se terminer en queue de poisson.

    Les immenses foules qui ont manifesté avec acharnement pour le départ à 60 ans imaginaient le temps de la retraite comme une hypostase du paradis, une période bénie qu’il fallait conserver la plus longue possible pour rejeter la mort dans les ténèbres d’un lointain avenir.

    Montaigne intitule l’un des chapitres des Essais “Que philosopher c’est apprendre à mourir”, et Philippe Ariès nous apprend dans son Essai sur l’histoire de la mort en Occident qu’il existait au Moye Âge des Ars moriendi, ouvrages qui donnaient des conseils sur la bonne façon de mourir : il fallait se confesser, prendre congé de ses proches et se tourner vers le mur pour mourir dignement.

    Tout ça est devenu lettre morte, fini de chez fini : à soixante ans on n’apprend plus à mourir, on apprend la zumba et à soixante-dix on apprend à découper des origamis.

    Ce n’est un scoop pour personne, les sociétés occidentales ont fait de la mort un tabou, chacun rejette la pensée de sa propre mort, les funérailles sont expédiées, les rites de deuil oubliés et les cimetières sont aussi vides que la lune sauf autour de la Toussaint.
    Ma grand-mère emmenait le dimanche ses petits-enfants en balade sur des tombes de famille et nous demandait avec une tendresse mêlée de sérieux :
    “Petits, vous viendrez me rendre visite après ma mort ?”

    Quoi qu’il en coûte, vraiment ?

    La réaction des Français et de leur gouvernement au coronavirus est généreuse, mais n’est-elle pas aussi téméraire ?

    “Quoi qu’il en coûte” a dit le jeune homme présidentiel au milieu d’une des longues phrases soporifiques dont il a le secret.

    Quoi qu’il en coûte, vraiment ? Au prix de sacrifier l’économie française, la justice et l’éducation qui sont elles aussi très malades depuis longtemps ? Même si ça a l’air mesquin, il faut pourtant se poser ces questions essentielles.

    Le philosophe André Comte-Sponville, dans un article publié par Challenges le 28 mars a eu le courage de briser le  consensus national sur le soutien total à la vieillesse et à la grande vieillesse.

    Dans “Face à la crise du coronavirus, gare au pan-médicalisme”, il écrit : “Le pan-médicalisme, c’est tout demander à la médecine, non plus seulement notre santé, mais le bonheur lui-même”, et : “La médecine coûte cher, et de plus en plus. Comment pourrait-elle abolir les exigences de l’économie, qui permet seule de la financer ?”


    Emmanuel Macron n’a choqué personne en disant “quoi qu’il en coûte”, parce que se développe obscurément dans l’esprit de nos contemporains l’idée que la vieillesse et encore plus la grande vieillesse est un droit, un nouveau droit de l’homme et du citoyen à conquérir.

    Avantage énorme, la volonté de vivre très vieux en mobilisant les ressources de la médecine repousse dans les brumes d’un avenir lointain la confrontation de chacun avec sa propre mort.

    La crise du coronavirus ne dévoilerait-elle pas une certaine ehpadisation de la société française ?

    Dans l’élan magnifique des jeunes médecins, de tous les jeunes soignants et de tous ceux qui leur viennent en aide, n’y a-t-il pas cet obscur sentiment qu’un jour aussi ils seront vieux, puis très vieux et qu’ils seront ravis de voir la jeunesse leur venir en aide ?

    J’ai l’impression que le recul indéfini de la mort est la dernière frontière de l’Occident, le dernier défi qu’il veut relever, la dernière valeur pour laquelle on est capable de lutter de toutes ses forces, voire, suprême paradoxe, de sacrifier sa vie.
    L’amour de la vie dure cent ans

    Camus dit dans La Peste que le pire des scandales est la mort de l’enfant innocent.

    Est-il blasphématoire d’écrire qu’aujourd’hui, dans la tempête coronavirale, le pire scandale est devenu, allez, laissons-nous aller à faire ce très mauvais jeu de mots, la mort du soixante-huitard de soixante-huit ans et plus ?

    Non. L’avenir rêvé de la société française et des sociétés occidentales ne doit pas être des hordes de joyeux centenaires remplissant les avions chaque hiver pour aller jouir des soleils tropicaux, tout en redoutant l’âge de cent-vingt ans où il leur faudra quand même se résigner à l’Ehpad, de préférence dans une région maritime et méridionale.

    Non, le seul avenir d’une société, c’est sa jeunesse. Sauf que les enfants, on a souvent oublié de les faire, ce n’est pas la fille de Macron ou le petit-fils d’Angela Merkel qui viendra vous border le soir dans votre maison de retraite. Le dernier président de la République a détruit ce qui demeurait de la politique nataliste élaborée à la Libération.

    Affirmons-le, la haute vieillesse ne doit pas devenir un droit à exiger de l’Etat. Il faut savoir passer la main, prendre congé sans faire de drame et de fracas, et se tourner vers les philosophies et les religions qui peuvent nous réapprendre à mourir.

    La sortie du confinement sera difficile, tant sur le plan médical que sur le plan politique. La crise économique inévitable obligera à des choix et il ne faudrait pas que le pouvoir, poussé par le vote des retraités, se résigne au projet d’une société du troisième, voire du quatrième ou cinquième âge.

    Les enfants à naître et ceux de moins de dix-huit ans ne votent pas, mais il serait catastrophique qu’une politique court-termiste insulte l’avenir  en ne les mettant pas au centre de ses préoccupations.






    https://www.causeur.fr/corona-ehpad-centenaire-redeker-174876


    Dernière édition par Pelayo le Lun 6 Avr - 9:57, édité 1 fois
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    Message par Pelayo Lun 6 Avr - 9:52

    Article volontairement  provocateur   MAIS   j'observe dernièrement que
    lentement mais sûrement on nous instille  l'idée que les vieux sont inutiles  


    Attali   l'avait déjà suggéré  .. faudra euthanasier  les vieux  

    ( et après  ? les handicapés ? les  faibles ?  etc...  )  

    lentement mais sûrement ( avec un coup d'accélérateur avec cette épidémie )  on nous prépare à mourir  quand on sera devenu  une charge


    On est loin des sociétés  qui respectaient les vieux,   les vieux sages   parce qu'ils savaient et surtout parce qu'ils nous avaient donné la vie  et transmis  ce qu'ils avaient appris   - les vieux n'étaient pas vus comme une charge  mais comme  un savoir ...




    Si je pense que le droit à mourir  doit rester  un droit  
    que pensez -vous   de ce devoir d'accepter la mort  parce que on est  devenu - une charge ??
    pour que les plus jeunes ( les futurs vieux d'ailleurs ) puissent  vivre  sans  souffrir ? sans travailler ?
    Juste  jouir de tout  

     Est-ce là  le monde  idéal  ??? scratch Est-ce ce pour quoi on vit ? On est nés ?

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    Message par lyzto Lun 6 Avr - 11:31



    Je pensais que tu avais compris que cette phrase était une pure invention sortie de son contexte, j'en avais amené la preuve avec lien à l'appui
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    Message par Jean-pierre Lun 6 Avr - 19:27

    Il faudrait déjà définir de ce qu'est un vieux ? Il y a des "vieux" qui font tourner les associations et qui sans eux ne fonctionneraient plus et qui sont pourtant importantes pour la vie en société de la ville ou du quartier.

    Vieux c'est quand on ne peut plus garder les petits-enfants lorsque les parents veulent un peu souffler où qu'ils veulent économiser pour se payer quelques chose ?

    Faut-il donc être euthanasié lorsqu'on a travailler dur toute sa vie puis rendu service à la société et/ou service à sa famille, accessoirement avoir un peu de pouvoir d'achat pour faire marcher le tourisme ?

    Une société qui ne sait pas reconnaître les services rendus est-elle une société ?
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    Message par Féerire Lun 6 Avr - 19:30

    Jean-pierre a écrit:Il faudrait déjà définir de ce qu'est un vieux ? Il y a des "vieux" qui font tourner les associations et qui sans eux ne fonctionneraient plus et qui sont pourtant importantes pour la vie en société de la ville ou du quartier.

    Vieux c'est quand on ne peut plus garder les petits-enfants lorsque les parents veulent un peu souffler où qu'ils veulent économiser pour se payer quelques chose ?

    Faut-il donc être euthanasié lorsqu'on a travailler dur toute sa vie puis rendu service à la société et/ou service à sa famille, accessoirement avoir un peu de pouvoir d'achat pour faire marcher le tourisme ?

    Une société qui ne sait pas reconnaître les services rendus est-elle une société ?
    c'est vrai que devenir centenaire sous le régime macron c'est presque une boutade ......et pourtant il a bien épousé une vieille !
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    Message par Jean-pierre Lun 6 Avr - 19:53

    Tu crois qu'elle tiendra sur ces jambes à cet âge-là ? Smile
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    Message par Féerire Lun 6 Avr - 20:53

    elle est déjà pas mal "fanée pour son age" 66 ans   heureusement qu'il y a photoshop
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    Message par Pelayo Lun 6 Avr - 22:16

    Jean-pierre a écrit:
    Une société qui ne sait pas reconnaître les services rendus est-elle une société ?

    valeur positive    les services rendus  oui
    +   la transmission des savoirs,  de l'Histoire,   de valeurs  à garder ou à combattre   tyburce
    ( combattre certains héritages  est aussi formateur !!)  


    En admettant qu'on élimine d'abord  les  plus de  80  ans puis  les plus de  70  puis les plus de 60   ..
    tous les retraités    donc certains le sont à 55 ans  aussi  

    alors  les  cinquantenaires seront vus comme anciens     à leur tour  
    et donc moins rentables  que les  quadras ....

    anastasia83    


    s e r v a l
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    Message par Jean-pierre Mar 7 Avr - 18:10

    Tu y es presque Pelayo, le but de la mondialisation c'est d'avoir des gens qui travaillent le plus possible pour le moindre coût c'est une fois qu'ils ne sont plus rentables pour la société qu'il faut les éliminer.

    Pfff le savoir ? La Culture ? Les valeurs ? Ça rapporte combien en dollars ou en euros ? Le mondialisme veut des idiots qui consomment le plus possible et le plus vite possible.

    Tous les autres sont à éliminer le plus vite possible parce que pas rentable et coûtant cher.
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    Message par lyzto Mer 8 Avr - 7:02

    Jean-pierre a écrit:Tu y es presque Pelayo, le but de la mondialisation c'est d'avoir des gens qui travaillent le plus possible pour le moindre coût c'est une fois qu'ils ne sont plus rentables pour la société qu'il faut les éliminer.



    Tous les autres sont à éliminer le plus vite possible parce que pas rentable et coûtant cher.


    Je n'irai pas écrire qu'éliminer soit la solution (y a pas de point d'interrogation cette fois) mais c'est vrai que pour produire et donner de la richesse à une nation, il faut travailler et surtout à moindre coût, je ne connais pas aujourd'hui de patrons qui pourraient payer grassement leurs salariés tout en travaillant peu, après la rentabilité, ça se discute autrement que dans un cadre d'idéologie politique prônée par certains pour aider à mettre un bulletin dans les urnes, car suivant les professions, on peut être bq plus rentables à 60 ans qu'à 30 quand ne joue pas le problème physique comme par exemple un maçon
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    Message par Jean-pierre Mer 8 Avr - 17:21

    Lyzto a écrit: je ne connais pas aujourd'hui de patrons qui pourraient payer grassement leurs salariés tout en travaillant peu

    Je ne pense pas qu'ils travaillent peu mais il y a des sociétés comme Total qui payent bien par exemple mais c'est toujours le même truc les gens de cette société sont bien payés mais les sous traitants eux beaucoup moins bien ; je prends Total mais dans le luxe par exemple ça paye pas mal non plus quelque soient les postes.

    Lyzto a écrit:on peut être bq plus rentables à 60 ans qu'à 30 quand ne joue pas le problème physique comme par exemple un maçon

    Même pour un maçon ça se discute, il y a une question d'expérience, si je prends mon métier qui est quand même physique, c'est clair que que pour les opérations de manutention un jeune va être plus rapide mais pour ce qui est de la gestions des temps de travail, des itinéraires etc ... l'expérience fait que qu'un ancien est plus efficace qu'un jeune.

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