La vie La vie, c'est comme un petit grain Qu'on sème délicatement un matin Une petite fleur voit le jour Et on doit s'en occuper avec amour Pour qu'elle puisse s'épanouir Nous charmer et nous éblouir. Des jours, il fait moins beau Elle penche la tête et fait le gros dos Elle replie ses pétales pour les protéger Cachant son coeur et ses pensées. Attendant le retour du beau temps Guettant la fuite des nuages dans le firmament. Un rayon de soleil lui sourit Et la voilà revenir à la vie Relevant la tête droit vers le ciel Redressant ses pétales, Embaumant l'air autour d'elle. Elle se dit que tout est tellement beau Et quelle chance elle a de pouvoir regarder si haut. La petite fleur apprend ce jour-là Que la vie parfois a des hauts et des bas Qu'on ne doit jamais se décourager Garder le moral jusqu'à ce que l'orage soit passé Le soleil revient toujours comme un ami Nous consoler vous faire comprendre Comme c'est beau la vie. Chaque personne a sa petite fleur en son coeur Qui ne demande qu'un peu de bonheur On a tous besoin de soleil et d'amour Pour s'épanouir et traverser les mauvais jours La vie est ainsi pour les fleurs et pour nous.
petite pièce de théatre
La scène se passe dans les jardins du Château Bellevue, à Berlin. Angela von Mecklemburg et Nicolas de Neuilly se sont discrètement éclipsés de la réception offerte par le roi de Prusse. On entend, au loin, les accents du quatuor de Joseph Haydn.
Nicolas :
Madame, l'heure est grave : alors que Berlin danse
Athènes est en émoi et Lisbonne est en transes.
Voyez la verte Erin, voyez l'Estrémadoure
Entendez les Romains : ils appellent au secours !
Ils scrutent l'horizon, et implorent les Dieux.
Tous les coffres sont vides, et les peuples anxieux
Attendent de vous, madame, le geste généreux !
De leur accablement ils m'ont fait l'interprète :
Leur destin est scellé, à moins qu'on ne leur prête
Cet argent des Allemands sur lesquels vous régnez.
Cette cause est bien rude, mais laissez moi plaider...
Angela
:
Taisez-vous Nicolas ! Je crois qu'il y a méprise
Folle étais-je de croire à une douce surprise
En vous suivant ici seule et sans équipage
Je m'attendais, c'est sûr, à bien d'autres hommages !
Mais je dois déchanter, et comme c'est humiliant
De n'être courtisée que pour son seul argent !
Nicolas :
Madame, les temps sont durs, et votre cœur est grand
Vos attraits sont troublants, mais il n'est point décent
D'entrer en badinage quand notre maison brûle !
Le monde nous regarde, craignons le ridicule !
Notre Europe est malade, et vous seule pouvez
La soigner, la guérir et, qui sait ? La sauver !
Nous sommes aujourd'hui tout au bord de l'abîme
Vous n'y êtes pour rien, mais soyez magnanime !
Les Grecs ont trop triché ? Alors la belle affaire !
Qu'on les châtie un peu, mais votre main de fer
Est cruelle aux Hellènes, et nous frappe d'effroi !
Angela :
J'entends partout gronder, en Saxe, Bade ou Bavière
L'ouvrier mécontent, le patron en colère.
Ma richesse est la leur, ils ont bien travaillé.
L'or du Rhin, c'est leur sueur et leur habileté.
Et vous me demandez, avec fougue et passion
De jeter cette fortune au pied du Parthénon ?
Ce serait trop facile et ma réponse est non !
Nicolas :
On ne se grandit pas en affamant la Grèce
En oubliant Platon, Sophocle et Périclès !
Nos anciens nous regardent, et nous font le grief
D'être des épiciers et non pas de vrais chefs !
Helmut Kohl est furieux et Giscard désespère.
Un seul geste suffit, et demain à Bruxelles
Desserrez, je vous prie, le nœud de l'escarcelle !
Angela :
Brisons là, je vous prie, la nuit est encore belle
Votre éloquence est grande et mon âme chancelle...
Mais si je disais oui à toutes vos demandes
Je comblerais la femme, et trahirais l'Allemande !(Ils s'éloignent, chacun de leur côté)