Le chauffeur routier moirantin a été grièvement blessé le 19 mai 2010, dans l’accident qui a coûté la vie d’une jeune infirmière, dans les Monts de Buvilly. Il raconte le calvaire qui a suivi
La vie de Christophe Becaert a basculé en quelques secondes.
Ce Moirantin de 44 ans était chauffeur chez SB Transport depuis trois jours, quand il prend la route au volant de son camion, le 19 mai dernier. Dans les Monts de Buvilly, juste a l'entrée de Poligny, une voiture double alors qu’en face un autre camion arrive. Christophe ne peut l’éviter et le percute. Il est 5 h 55.
Après 3 h 30 de soins sur place, un hélicoptère le dirige à Besançon à l'hôpital Minjoz. Il souffre de multiples fractures au visage et aux membres du côté gauche. Il passe quinze jours dans le coma, suivis d’un mois d'hospitalisation après son réveil. Le bilan est lourd : diverses interventions, broche, plaque et un bras qui ne fonctionne plus à part les doigts qui bougent. Et une probable amputation annoncée pour les mois à venir.
Il réintègre le domicile familial en fauteuil roulant avec interdiction de poser pied à terre pendant 90 jours. Puis il entre en maison de rééducation à Salins début août. Il est suivi par des kinésithérapeutes, mais aussi par des psychologues, ne retrouvant sa famille que le week-end.
Christophe Becaert est aujourd’hui un homme meurtri, qui n'accepte plus son état. « Ma femme et mes quatre enfants sont là mais je me renferme. Je fais comme si cela allait bien, mais ne me supporte pas comme je suis. Je me force et je fais avec ». Il a fallu aménager une chambre au rez-de-chaussée de cette maison qu’il était fier de rénover de ses propres mains. Se laver, s'habiller devient rapidement un souci. Il ne demande de l'aide que s’il n’a pas d'autres solutions. Ce battant a toujours espoir de reprendre un jour son métier, avec le soutien de ses patrons. Son employeur prend régulièrement de ses nouvelles. Pour l’heure, ce n’est pas facile de prendre la route, même dans une simple voiture. Il a toujours les images de l'accident qui défilent. C'était le tout premier accident de sa vie.
Chauffeur depuis 1986, la passion des camions lui est venue de son père Tony. Transporteur longues distances, il a déjà parcouru la Scandinavie, la Grande-Bretagne, le Portugal, l'Espagne et les pays de l'Est sans le moindre incident.
Un conseil ? « On n'est pas meilleur que les autres, ça va tellement vite, c'était mon destin, explique-t-il. Il faut réfléchir avant d'agir dans sa façon de conduire. Il vaut mieux perdre 5 minutes que la vie ».
Christophe Becaert ne remerciera jamais assez Pascal Dhivers de Saint-Loup, lui aussi transporteur, qui l'a arraché de son camion en flammes. Son « sauveur » comme il l’appelle prend très souvent de ses nouvelles.
Il est devenu son ami car lui aussi est resté traumatisé par cet accident.
« Les amis sont sacrés, souligne Christophe Becaert. Avant j'en avais plein et des bons. Après cet événement, le tri s'est fait tout seul. Ceux qui restent sont de vrais amis ». Malgré ses idées noires, son combat reste exemplaire.
leprogres.fr
Je crois que ça se passe de commentaire, l'accident est toujours une possibilité au moindre Km parcouru et même si on est pas responsable même si on y est strictement pour rien la vie peut basculer en une fraction de seconde, on ne peut pas toujours vivre avec ça à l'esprit mais pourtant il le faudrait.
Il ne reste plus qu'a espérer que Christophe trouve de nouveaux pôles d'intérêts et que son état s'améliore autant qu'il soit possible.