Plus de 1 500 Français ont choisi de passer leurs
vieux jours dans une maison de retraite belge, à quelques kilomètres de
la frontière. Les tarifs y sont très attractifs. Cependant, entre les
options payantes qui alourdissent la facture et le retour de
l'imposition des étrangers en Belgique, l'affaire n'est pas toujours si
intéressante.
De Comines à Rekkem, certaines maisons de
retraite belges accueillent 95 % de Français. À la Sérénité à Warneton,
on en compte 73, pour deux Belges. À la Verte Fontaine à Comines, ils
sont 47 sur 48 à venir de France. Parmi eux, Pierre et Denise Fournier,
originaires d'Englos, ne se sentent pas trop dépaysés. « Nous avons
beaucoup d'amis et même de la famille dans les maisons de retraite aux
alentours. Nous avions entendu parler des prix intéressants des "homes"
belges. Pour venir ici, on nous a demandé nos revenus et un de nos fils
s'est porté garant, mais les conditions d'accès sont beaucoup plus
souples qu'en France. » Si le coût de l'hébergement dans un
établissement outre-Quiévrain est près de 20 % plus bas qu'en France,
gare aux frais supplémentaires. Un certain nombre de services
accessibles sans frais dans un EHPAD français public sont payants en
Belgique. C'est le cas par exemple de l'entretien du linge, qui coûte
entre 1 et 1,50 E de l'autre côté de la frontière. Là-bas, le règlement
des médecins, les frais de laboratoire ou les médicaments sont à la
charge des résidants, alors qu'ils sont compris dans le prix de journée
en France.OAS_AD('Position1');
Denise, 85 ans, et Pierre Fournier, 88, sont en bonne santé. Chaque
mois, leur séjour à la Verte Fontaine leur coûte 1 180 E d'hébergement
mais « en comptant les surplus, nous payons 1 500 E par personne »,
calculent-ils. Le couple se dit satisfait de sa situation, mais il a
pris conscience qu'un problème de santé pouvait rapidement alourdir la
note. « Une de nos amies a eu un souci de santé et sa facture mensuelle
est passée de 1 700 à 1 900 E à cause des soins, des médicaments et des
perfusions à payer en plus », explique Denise Fournier.
Expatriés donc coupés de certaines aides sociales de la France,
les seniors des « homes » échappaient il y a peu de temps encore à
l'imposition. Mais ce n'est plus le cas. Les directeurs des maisons de
retraite belges ont eu beau protester, l'administration fiscale de
Comines-Warneton, informée de l'ampleur du phénomène, a décidé de faire
appliquer le règlement. La nouvelle est d'autant plus mal reçue que le
plafond d'imposition en Belgique est assez bas. Dès 13 500 E de revenus
annuels, le fisc ponctionne. « Au départ, nous avons eu un peu peur,
mais nous nous rendons compte que, même avec ces abattements, nous
restons compétitifs », tente de rassurer Nicolas Lauwarier, le directeur
de la Verte Fontaine.
Côté français, David Cassaro, fondateur du Jardin des sens, une
maison de retraite en construction à Linselles, prévoit carrément une
vague de retours en France. « On s'attend à accueillir une importante
clientèle revenue de Belgique », annonce-t-il. Les cas ne sont pas très
nombreux pour l'instant mais les maisons de retraite de la vallée de la
Lys voient en effet revenir des patients, souvent très dépendants, dont
la bourse ne suit plus.
ou je travail c'est 2100 euros par mois !...............