Le Parisien .Depuis ce week-end, Emmanuel Robert a bien du mal à sourire. Le propriétaire de la ferme des autruches de Montmachoux, l’élevage le plus ancien de France, se remet tant bien que mal du nouveau vol dont il a été victime. Et pourtant, il y a du travail. A l’approche des fêtes de fin d’année, c’est le grand rush, et hier le téléphone n’arrêtait pas de sonner.
Au bout du fil, des clients de la région mais aussi de Paris et de ses environs et bien au-delà. Tous veulent passer commande pour un pavé d’autruche dans le filet ou encore un rôti.
Il faut dire que la ferme des autruches de la famille Robert, lancée il y a vingt-deux ans, jouit d’une renommée qui a largement franchi les frontières du petit village. Mais dans la voix d’Emmanuel la lassitude se fait entendre. « Pour le rôti, c’est 36 € le kilo, répond-il à sa cliente, mais il vaut mieux réserver sa commande maintenant car en ce moment nous avons quelques petits soucis. »
En fait de soucis, Emmanuel et son épouse Sylvette ont été victimes dans la nuit de samedi à dimanche d’un vol d’autruches. Deux de ces animaux protégés non domestiques ont été enlevés alors qu’ils se trouvaient dans un champ à Esmans. Le ou les malfaiteurs n’ont pas agi par hasard. En fait, ils avaient préparé leur coup. Après avoir cisaillé les grillages de la clôture sur un côté, ils se sont attaqués à l’autre partie et ont pénétré dans l’enclos. Ils se sont ensuite attaqués aux animaux. Des marques de sang sont encore visibles en bas du champ. Ils ont ensuite chargé leur marchandise dans une camionnette ou un 4 x 4, laissant des marques de pneus.
« Je chiffre ma perte à 50 000 € »
La colère d’Emmanuel Robert est d’autant plus compréhensible que ce vol n’est pas le premier du genre. En l’espace de deux ans, dix-neuf autruches ont été volées. Un gros préjudice tant sur le plan moral que financier, surtout au niveau de la reproduction. « Je chiffre ma perte à 50 000 €. L’autruche n’est pas seulement appréciée pour sa viande. On utilise aussi ses plumes, sa peau pour le cuir, et la graisse pour la confection de baumes hydratants. Mais le préjudice va bien au-delà car, avec ces vols, c’est une perte de reproduction évaluée à quatre cents autruchons. C’est en fait 60 % du cheptel reproductif qui a disparu. Franchement, il y a de quoi être découragé. Nous avons tout investi dans cette affaire. C’est notre vie. »
Qui peut s’attaquer aux autruches ? « Des voleurs ou bandes organisées. Les marchandises sont écoulées dans les marchés parallèles. Pour cela, il faut un réseau », note-t-on du côté des policiers. Pour l’heure, ils vont avoir à l’oeil les élevages d’autruches et de nandous de la famille Robert. Des patrouilles vont être organisées. En regardant ce qui lui reste de son cheptel, Emmanuel Robert constate : « Ce n’est pas facile d’attraper une autruche. Seul, en tout cas, c’est impossible. Elle a une vitesse de pointe de 50 km/h. Certaines pèsent entre 120 et 130 kg et peuvent mesurer jusqu’à 3 mètres ! »
Hummmm c'est bon l'autruche en effet !!! Mais voler 2 autruches ...ca ne doit pas être facile a dissimuler