Un chauffeur-livreur d'une société toulousaine a abattu vendredi matin son patron et le fils de celui-ci à l'aide d'un fusil de chasse.
Le double homicide est intervenu vers 7 heures du matin dans une société sous-traitante de l'entreprise de transports et messagerie UPS, située dans la zone industrielle de Fondeyre, au nord de la périphérie toulousaine, précise-t-on de même source.
Un différend entre l'employé et son patron serait à l'origine du drame, selon les premiers éléments de l'enquête. L'employé, qui possédait auparavant sa propre société de transport, reprise par son patron, était démissionnaire et devait effectuer vendredi son dernier jour de travail, a-t-on appris de source proche de l'entreprise. Des salariés ont tenté en vain de s'interposer. Après son geste, le tireur s'est rendu lui-même aux forces de l'ordre.
L'épouse et mère des victimes, Mme Senges, brièvement interrogée au téléphone par l'AFP, a cependant affirmé qu'«il n'y avait aucun conflit» entre son époux et l'employé auteur des coups de feu.
«Je suis sous le choc», s'est-elle contenté d'indiquer, alors qu'elle était en réunion avec les employés de la société, également choqués par le drame.
Interrogés un peu plus tard par la presse devant la société, certains d'entre eux ont pour leur part fait état d'«une ambiance plutôt bonne» au sein de l'entreprise. «On s'appelait par nos prénoms, tout le monde était solidaire», a indiqué l'un d'eux.
La mère d'un salarié de l'entreprise a déclaré à la presse que le meurtrier présumé avait remis sa lettre de démission jeudi à ses employeurs et qu'un différend les avait opposés sur la période de préavis. «Il se sont pris la tête tous les trois hier. C'est dommage d'en arriver là, aucun des trois ne méritait cela», a-t-elle dit faisant état d'«une pression terrible» sur les chauffeurs de l'entreprise.
Interrogé par l'AFP sur l'ambiance au sein de l'entreprise, un responsable de la société UPS dépêché à Toulouse a souligné qu'il n'y avait pas de pression particulière.«On arrive en fin d'année, c'est une période charnière pour les transporteurs, mais pas plus que les années précédentes», a-t-il dit près des locaux de la société, où des tâches de sang étaient encore visibles sur le sol et sur un mur le long d'un petit escalier en ciment qui monte au bureau. «Le chauffeur livreur avait une cinquantaine d'années. Pour ce que j'en savais, il n'y avait pas grand chose à lui reprocher en terme de travail», a-t-il ajouté.
Les locaux toulousains de l'entreprise sont situés dans la zone de la «gare routière marchandises», un vaste ensemble d'entrepôts et de bureaux d'entreprises où circulent de nombreux camions de livraison. La société Senges, une entreprise familiale créée en 1994 et dont le siège social est à Villeneuve-Tolosane (Haute-Garonne), emploie une trentaine de salariés, dont une vingtaine de chauffeurs. Son activité s'exerce principalement dans le secteur du déménagement et de la livraison de colis.