Le gouvernement veut passer de 5.000 à 2.500 morts sur les routes françaises d'ici 2012
Le gouvernement veut passer de 5.000 à 2.500 morts sur les routes françaises d'ici 2012. Le gouvernement n'entend pas lâcher la bride en matière de sécurité routière, annonçant l'objectif ambitieux de diminuer de moitié en cinq ans le nombre de tués sur les routes, qui passerait ainsi de 5.000 à 2.500 d'ici 2012, au terme du quinquennat.
L'objectif affiché vendredi par le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, chargé de la sécurité routière, survient après une diminution de moitié du nombre des morts sur les routes entre 2002 et 2007, de 10.000 à 5.000.
"Le président de la République nous a demandé d'amplifier fortement l'action dans le domaine de la sécurité routière", a déclaré le ministre de l'Ecologie chargé de la sécurité routière en présentant les chiffres provisoires de septembre. Ceux-ci montrent une baisse de 5,2% du nombre des tués par rapport à septembre 2006 (403 contre 425).
M. Borloo a jugé "insuffisante" cette baisse en regard, a-t-il dit, de "l'objectif que nous allons nous assigner au prochain Conseil interministériel de sécurité routière (CISR) qui aura lieu courant novembre" : il a affirmé que l'objectif de réduction "pour les cinq ans à venir, était de passer de 5.000 à 2.500" morts.
En 2006, 4.709 personnes ont perdu la vie à la suite d'un accident de la circulation. En 2007, après un très mauvais début d'année, la tendance s'est améliorée et, sur les neuf premiers mois de l'année, le nombre des victimes est relativement stable par rapport à la même période 2006 : 3.382 morts contre 3.385, soit une baisse de 0,1%.
En septembre, le chiffre des blessés est cependant en hausse (+ 3,1% avec 9.575 blessés contre 9.284), mais celui des blessés hospitalisés diminue de 2,8% (3.635 contre 3.738). Il y a eu 7.430 accidents corporels (+ 2,2%).
Un des grands axes du CISR sera la lutte contre l'alcool au volant, devenue, devant la vitesse, le premier facteur d'accident, a indiqué Cécile Petit, déléguée interministérielle à la sécurité routière. Elle a souligné qu'avec un respect du taux légal de 0,5g/l, "1.500 vies auraient été sauvées en 2006".
L'idée est de favoriser l'auto-évaluation par le conducteur de son taux réel d'alcool, notamment pour les jeunes à la sortie des discothèques, mais aussi de renforcer les sanctions vis-à-vis des récidivistes, alors que la saisie du véhicule est "envisagée mais pas validée".
Des contrôles médicaux sur les seniors ne "sont pas d'actualité" car, selon les statistiques, ceux-ci ne sont pas les plus accidentogènes, a dit Mme Petit. Cependant, pour les conducteurs rendus dangereux par leur état de santé il est actuellement étudié, en liaison avec le Conseil de l'ordre des médecins et l'Académie de médecine, un partage du secret médical entre le médecin traitant et celui des commissions médicales installées dans les différentes préfectures pour l'habilitation et le contrôle des chauffeurs professionnels.
Dans l'immédiat, la 8e semaine de la sécurité routière qui s'ouvre lundi aura pour thème le partage de l'espace de circulation entre les différents usagers, à travers 3.000 initiatives locales.
Une campagne nationale pour montrer les possibles conséquences dramatiques des petites infractions sera diffusée à la télévision du 14 octobre au 4 novembre, dans une soixantaine de titres de la presse quotidienne régionale les 15, 16 et 18 octobre et dans 59 villes du 16 au 24 octobre.
"La somme des petites ou moyennes pertes de vigilance ou infractions n'est pas supportable. Elle est à l'origine de 90% des drames humains que nous connaissons dans le secteur de la sécurité routière", a affirmé M. Borloo. "Tuons la complaisance sinon elle tue", a-t-il ajouté.