France 30 août 2024
La justice prononce un non-lieu pour dissimulation de preuves
L’un des coffres-forts que l’ex-chargé de mission à l’Elysée utilisait pour stocker ses armes avait disparu de chez lui
lors d’une perquisition menée en juillet 2018.
Une juge d’instruction parisienne a rendu un non-lieu dans l’enquête portant sur une possible dissimulation de preuves qu’aurait constituée la disparition de coffres-forts de l’ex-chargé
de mission à l’Elysée Alexandre Benalla, a indiqué vendredi le parquet de Paris, sollicité par l’AFP.
L’un de ces mystérieux coffres-forts, que M. Benalla utilisait notamment pour stocker ses armes, n’était plus dans son appartement lors de la perquisition menée en juillet 2018, au début
du scandale qui lui a valu une condamnation définitive à un an de prison ferme pour les violences du 1ᵉʳ-Mai de cette année-là.
Conformément aux réquisitions du ministère public de mars, la magistrate instructrice a rendu le 27 juin une ordonnance de non-lieu, d’après le parquet de Paris.
«Le contenu des coffres déplacés du domicile d’Alexandre Benalla susceptibles de contenir des éléments de preuve dans le cadre des enquêtes ouvertes à son encontre n’a pu être établi
avec certitude», poursuit le ministère public.
«En l’absence de cet élément et dans la mesure où l’enquête n’a pas établi de volonté de nuire à la manifestation de la vérité, un non-lieu a été ordonné», précise encore le parquet.
Sollicitée, Me Jacqueline Laffont, avocate de M. Benalla, n’a pas réagi dans l’immédiat.
«Ce n’est pas moi»
Six ans après ce scandale qui a secoué le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, la justice clôt donc ce volet, ouvert en février 2019 et qui avait alimenté des soupçons de manoeuvres
au sommet pour tromper la justice.
Cette armoire-forte «a dû être emmenée dans un lieu sûr par une personne mais ce n’est pas moi qui me suis occupé de cela», avait dit Alexandre Benalla à l’été 2018 aux enquêteurs.
Un an et demi plus tard, un des protagonistes de l’affaire, le militaire Chokri Wakrim, avait mis en cause deux membres de la présidence. Il avait indiqué en janvier 2020 à la Brigade criminelle
les avoir vus en présence d’un premier coffre dans l’appartement parisien d’une proche de M. Benalla.
Chokri Wakrim avait également assuré avoir été témoin d’une conversation pendant laquelle Alexandre Benalla aurait demandé à l’un de ces deux membres de la présidence de vider un second
coffre-fort, possiblement situé dans son bureau de l’Élysée, et dont le contenu aurait été emporté dans un sac de sport.
Les images d’Alexandre Benalla place de la Contrescarpe à Paris le 1ᵉʳ mai 2018 avaient déclenché une tempête politique en juillet de la même année, quand le quotidien Le Monde avait identifié,
sous un casque des forces de l’ordre, ce proche d’Emmanuel Macron.
En juin, la Cour de cassation a rejeté un pourvoi de sa part, rendant définitive sa condamnation à un an de prison ferme dans ce volet central de l’affaire.
Entre amis on ne se juge pas voyons !