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[ltr]En 2005, un psychologue et un économiste de l'université de Yale ont enseigné le concept d'argent à un groupe de singes. Au début, les singes associaient l'argent à une récompense pour quelque chose de bien fait, puisque pour intégrer le système monétaire dans cette "société", ils ont dû leur montrer que l'argent était une récompense pour l'exécution d'une compétence ou d'un service particulier.[/ltr]
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[ltr]En 2005, un psychologue et un économiste de l'université de Yale ont enseigné le concept d'argent à un groupe de singes. Au début, les singes associaient l'argent à une récompense pour quelque chose de bien fait, puisque pour intégrer le système monétaire dans cette "société", ils ont dû leur montrer que l'argent était une récompense pour l'exécution d'une compétence ou d'un service particulier.[/ltr]
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- Petit à petit, les singes ont commencé à utiliser ce système. Dans les premières semaines, ils payaient un autre singe pour leur trouver de la nourriture. Dans certains cas, ils payaient un peu plus s'ils apportaient la nourriture prête à être consommée, par exemple s'ils enlevaient la peau des bananes, ils étaient payés un peu plus. Mais après quelques semaines, les organisateurs de l'expérience ont réalisé que les singes commençaient à utiliser l'argent pour payer des services, des services sexuels pour être précis. Il y avait même des cas où les singes se volaient les uns les autres, puis payaient d'autres singes pour du sexe. Les chercheurs étaient stupéfaits, ils ne pouvaient pas croire ce qui se passait. En fait, ils ont relancé l'expérience avec un autre groupe de singes, et cela s'est reproduit presque parfaitement par rapport au groupe précédent. S'il en est ainsi, cela donne matière à réflexion, je pense que cela nous en apprendrait beaucoup sur la nature humaine. Je me souviens que cette expérience a été racontée par un professeur de socio-économie dans les cours à l'université, et l'anecdote est restée gravée en moi quelque temps après. J'ai essayé de trouver une source fiable autre que mon professeur mais je n'y suis pas parvenu. :
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- Voici un article exposant peut-être plus en détail l'expérience que vous présentez et analysez de matière bien intéressante : "Science étonnante" Facebook Twitter RSS YouTube LinkedIn Search for: SCIENCES SOCIALES "Le singe, un homo économicus irrationnel comme les autres" 11 JUILLET 2011 "Contrairement à ce qui est fréquemment supposé en science économique, l’être humain se comporte bien souvent de façon irrationnelle. De nombreuses expériences mettent en évidence notre irrationnalité, mais bien peu cherchent à expliquer son origine." "Dans cette veine, des chercheurs de l’Université de Yale se sont demandés si notre irrationnalité humaine était de nature culturelle (et donc acquise), ou bien d’origine biologique (et donc innée). Pour tenter de répondre à cette question, ils ont analysé les choix économiques…d’une colonie de singes !" "Et ces derniers se révèlent tout aussi faillibles que nous !" "Monnaie de singe" "Le Laboratoire de Cognition Comparée de Yale est spécialisé dans l’étude du comportement des singes capucins. Ces derniers sont des singes vivant en Amérique du Sud, et qui sont séparés de l’être humain par près de 35 millions d’années d’évolution. Afin de tester si ces singes pouvait comme nous se comporter de manière irrationnelle, K. Chen et ses collaborateurs ont organisé avec eux des expériences de nature économique." "Pour cela, ils ont d’abord introduit une monnaie, sous la forme de petits disques métalliques. Puis ils ont fait comprendre aux singes qu’ils pouvaient échanger avec les humains leurs disques contre de la nourriture, par exemple des morceaux de pommes." "Une fois que les singes eurent bien compris le principe de l’échange avec un seul expérimentateur humain, les chercheurs introduisirent des situations plus compliquées, faisant intervenir des choix entre deux expérimentateurs proposant des possibilités différentes (comme ci-contre), et dont certaines peuvent comporter une part de hasard, et donc de risque." "Un cas simple où les singes sont rationnels" "Dans une première expérience, on soumet les singes à la situation suivante. Ils ont la possibilité d’échanger une de leur pièce de monnaie avec deux expérimentateurs différents. Le premier expérimentateur (noté E1) propose un morceau de pomme, qu’il donne au singe si ce dernier choisit de faire l’échange. L’expérimentateur E2 propose également un morceau de pomme, mais si le singe choisit de faire la transaction, il lui offre un second morceau de pomme dans 50% des cas. Ce dilemme est résumé sur le diagramme ci-contre." "Bien entendu, pas besoin d’avoir fait Polytechnique pour s’apercevoir que l’expérimentateur E2 est plus intéressant ! Et les singes s’en rendent vite compte puisqu’une fois leurs choix stabilisés, ils finissent par préférer E2 dans près de 85% des cas." "Le singe irrationnel : la dépendance à la référence" "Dans une seconde expérience, Keith Chen et son équipe [1:
- ont proposé à leurs capucins le choix représenté ci-contre :" "L’expérimentateur E1 propose un seul morceau de pomme, alors que E2 en affiche deux. Mais si le singe choisit E2, ce dernier retire un des deux morceaux et n’en donne qu’un seul. Au final, le hasard n’intervient pas, les deux choix sont strictement équivalents, mais la présentation est différente." "Si notre singe était rationnel, il choisirait indifféremment E1 ou E2, puisque le résultat est le même. Mais ce qu’on observe, c’est qu’il va choisir E1 dans 80% des cas ! On peut expliquer ce phénomène (qu’on retrouve aussi chez l’être humain) par la volonté qu’a le sujet d’éviter le sentiment de perte, provoqué par le fait de se voir retirer un des deux morceaux initialement promis." "C’est ce qu’on appelle la dépendance à la référence, car la manière dont on juge le résultat final (l’obtention d’un morceau de pomme) dépend de ce qu’on prend comme point de départ (l’affichage initial de 1 ou 2 morceaux suivant E1 ou E2). Il faut bien voir ce que ce résultat a de contre-intuitif le cas d’un animal, car choisir E1 oblige le singe a réfréner ses pulsions naturelles, qui le pousseraient à se jeter sur l’expérimentateur E2 qui affiche une quantité plus importante au départ." "La référence à la dépendance est un cas d’irrationnalité, car elle nous conduit à faire une différence de traitement entre deux situations pourtant identiques, mais présentées différemment. Mais il y a pire : ce phénomène peut nous conduire à carrément modifier nos choix pour des simples questions de présentation. Voyons en un exemple chez l’humain, avec ce qu’on appelle l’effet de renversement." "L’effet de renversement" "En 1981, D. Kahneman et A. Tversky ont publié un papier dans Science [2] présentant une expérience troublante. Imaginez que vous soyez soumis au choix suivant :" "Une épidémie touche une population de 600 personnes, et vous avez le choix entre deux traitements possibles, notés A et B. Voici ce que l’on sait de ces traitements :" "si vous choisissez le traitement A, 200 personnes seront sauvées avec certitude ; " "si vous choisissez le traitement B, il y a une probabilité 1/3 que 600 personnes soient sauvés, et une probabilité 2/3 que personne ne soit sauvé." "Je vous laisse faire votre choix." "Maintenant, considérez la situation suivante :" "Au cours d’une épidémie similaire, 600 personnes sont malades et on vous propose de choisir entre les traitements C et D." "Si vous choisissez le traitement C, 400 personnes mourront avec certitude; " "Si vous choisissez le traitement D, il y a une probabilité 1/3 que personne ne meure et une probabilité 2/3 pour que 600 personnes meurent. " "Si l’on présente les deux situations précédentes à un grand nombre de personnes, environ 3/4 des gens préfèrent le traitement A au traitement B, et environ 3/4 préfèrent le traitement D au traitement C." "Et pourtant si vous relisez bien les questions, A et C sont strictement identiques, tout comme B et D ! Dans ces deux dilemmes, ce n’est que la présentation qui change, et donc le point de référence que l’on prend pour faire notre choix. Et cela suffit à nous faire modifier nos décisions. Perturbant, non ?" "Cet effet appelé est « effet de renversement ». Il vient du fait que quand on raisonne sur des gains (des personnes sauvées), on préfère l’option certaine plutôt que l’option aléatoire, mais quand on raisonne sur des pertes (des gens vont mourir), on est préfère prendre l’option aléatoire (et donc risquée) pour conserver une petite chance de s’en tirer sans rien perdre." "Cet effet est fréquemment observé chez les investisseurs (et les propriétaires immobiliers) qui refusent de vendre à perte, et préfèrent prendre le risque de conserver leurs actions (ou leur maison), dans l’espoir même faible que sa valeur remonte." "L’effet de renversement chez les singes capucins" "Comme vous avez pu le deviner, les chercheurs de Yale ont voulu tester si les singes capucins étaient eux aussi soumis à l’effet de renversement. Ils leur ont proposé le choix entre une situation certaine et une situation risquée, mais dans l’expérience 1 on présente les choses sous forme d’un gain, et dans l’expérience 2 sous forme d’une perte. Voici le schéma des deux expériences proposées aux singes :" "Et là ça n’a pas raté [3] : le singe est tout aussi irrationnel que nous. Les deux expériences 1 et 2 sont absolument identiques au final, mais quand on présente les choses comme un gain (Exp.1), le singe choisit préférentiellement l’option certaine (E1) alors que quand on les présente comme une perte (Exp.2), il choisit l’option risquée (E2)." "L’homme vaut-il mieux que le singe ?" "Les travaux de l’équipe de Yale permettent donc de penser qu’une partie de l’irrationnalité dont nous faisons tous preuve dans nos comportements quotidiens n’est pas nécessairement quelque chose d’acquis ou de culturel, mais est peut être profondément ancré en nous depuis plusieurs millions d’années d’évolution." "Parmi les autres observations intéressantes qui ont été faite dans ces expériences, les auteurs rapportent que tout comme l’homme, le singe capucin est susceptible de voler de l’argent à ses semblables. En revanche, ils n’ont jamais observé de situation où le singe semble économiser son pécule." "Enfin dernier exemple étonnant, K. Chen rapporte [4] qu’il a même pu observer un singe donnant un de ses disques en métal à un autre en échange de faveurs sexuelles, constituant peut être le premier cas non-humain de prostitution !" Photo de profil pour Ardwin Nil Ardwin Nil · 1 oct. Le singe choisi l'option E1 parce que il y a perte de confiance envers la personne qui propose l’échange E2. Pour lui E2 est un menteur."]