Il y a des heures, il a des secondes
Où vous aimeriez pouvoir fuir ce monde
Oublier cette fatalité qui vous colle à la peau
Genou à terre, trop lourd est votre fardeau
Il y a des pluies fines, il y a des orages
Éclaboussant vos rêves, lessivant votre courage
La bataille est si rude et vos efforts sont vains
Vous tombez dans un gouffre qui n'aurait pas de fin
Il y a des nuits blanches, il y des jours gris
Où les espoirs s'envolent, plus aucune envie
Les portes qui se ferment, des voies sans issues
Pris au piège, vos dernières forces ont disparu
Il y a des tornades, des vents si puissants
Emportant votre âme pour l'offrir à Satan
Le serpent vous étrangle, la pomme est pourrie
les flammes de l'enfer ont cramé votre pseudo paradis
Il y a des mois, il a des semaines
Des instants de doute, des moments de peine
Où tout devient noir, sans aucun horizon
Seul le néant semble être votre destination
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C'est comme une plume sans encrier
Gravant des mots invisibles sur le papier
Où le silence hurle entre les guillemets
Rimes balayées par des virgules indisciplinées
C'est comme un crayon à la mine cassée
Des rêves dessinés en pâles pointillés
La gomme effaçant des espoirs esquissés
Laissant les traces d'une âme égarée
C'est comme un pinceau sans gouache
Aquarelles baveuses aux tristes reflets
Voici dessinés des décors dégradés
Dégoulinant sur des toiles élimées
C'est comme une musique sans portée
Les notes grésillent en tristes mélopées
Les rondes et croches bousculent le do des clés
Sur une partition aux mesures disloquées
C'est comme un socle sans sculpture à exposer
Un bloc de marbre oublié dans un recoin d'atelier
Seule un voile de poussière grise vient se poser
Sur les cadavres d'argile restés inachevés